Pour dénoncer la Loi de finances complémentaire et le budget, jugé insuffisant, pour la région du Kef, une manifestation a été organisée par des jeunes Keffois, qui se disent indépendants de tout parti politique. La manifestation a réuni plus d'un millier de personnes, voire 2000 selon ses organisateurs, devant le gouvernorat du Kef. Des confrontations ont eu lieu entre les manifestants et des sympathisants du pouvoir, alors que les manifestants tentaient de forcer l'entrée du gouvernorat. «Ce sont des sympathisants d'Ennahdha qui sont venus provoquer les manifestants », affirme Adel Khelifi, un des responsables du MOPAD, dans la région du Kef, présent sur les lieux, au moment des faits. Alors que la tension était forte, la police est intervenue par la force, pour disperser la foule, usant de gaz lacrymogènes. Adel Khelifi affirme que des confrontations ont également eu lieu entre les policiers et les manifestants. De son côté, Adel Tebini, un responsable d'Ennahdha au Kef, a nié toute implication de son parti dans ces affrontements, affirmant que les demandes des manifestants sont légitimes. Contrairement à ce qui a circulé dans différents médias, le gouverneur du Kef n'a pas été « dégagé », il n'était pas présent au siège du gouvernorat au moment des faits. Les manifestants ont cependant scandé à de multiples reprises « dégage », à l'attention de ce dernier. Le but de la manifestation, selon ses organisateurs, est de mettre la pression sur le gouvernement, afin de revoir la Loi de finances complémentaire, défavorable, selon eux, à la région du Kef. En effet, 57 projets seraient prévus pour le Kef dans le budget, contre 250 voire 300 pour des régions voisines telles que Kasserine, Sidi Bouzid ou encore Jendouba. Le député CPR de la circonscription du Kef affirme quant à lui que le nombre de projets n'est pas significatif, car la taille des projets diffère, selon les régions. Il admettra cependant l'absence de dialogue entre les dirigeants et les citoyens.
Mise à jour : Dans l'après-midi, plusieurs témoins oculaires affirment que les affrontements se sont étendus dans le centre-ville du Kef. Selon le responsable régional du Mopad, les écoles ont été fermées, alors que policiers et manifestants s'affrontent, par des jets de pierre ou des cocktails molotov. Selon des sources locales, plusieurs cas d'étouffement ont été constatés à cause de l'inhalation de gaz lacrymogènes.