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Tunisie - A la recherche d'un bouc-émissaire pour justifier les incidents
Publié dans Business News le 12 - 06 - 2012

L'heure est grave et la Tunisie vit des moments décisifs en cette deuxième étape transitoire d'après les élections du 23 octobre 2011. Il y eut certes, depuis le 14 janvier 2011, des dérapages sécuritaires et sociaux sporadiques un peu partout à travers le pays, mais l'escalade, enregistrée au cours des dernières 48 heures d'une manière simultanée et synchronisée dans plusieurs endroits, constitue un tournant dangereux qui pourrait engendrer une psychose de terreur parmi la population.
Dans une intervention devant l'Assemblée nationale constituante, Ali Laârayedh, ministre de l'Intérieur, a fait un constat des derniers faits qui donne froid dans le dos. A partir du lundi soir, les événements se sont précipités à une vitesse vertigineuse.
Cela a commencé par l'incendie au Tribunal de première instance de Tunis 2 à Sijoumi avant que les casses ne se propagent à plusieurs autres zones à Tunis, aux banlieues et même à l'intérieur du pays. La Marsa, la Cité Ettadhamen, Douar Hicher, Carthage Byrsa, le Palais Abdellia, El Attar, Kalâat El Andalous, Jendouba et bien d'autres endroits.
Les assaillants n'y vont pas de main morte puisqu'ils utilisent les armes blanches, les sabres, les gros bâtons, les cocktails Molotov. Ils visent, essentiellement, les sièges de police, de la Garde nationale et autres sièges de certains partis (PDP et Watad) et de l'UGTT.
Quant à l'identité des agresseurs, le ministre de l'Intérieur révèle qu'ils appartiennent à des catégories différentes dont notamment des Salafistes, des délinquants « professionnels » récidivistes et des éléments « résidus de l'ancien régime ».
Selon le même ministre de l'Intérieur et d'autres sources concordantes, les troubles se poursuivent jusqu'à présent annonçant 153 arrestations, un nombre appelé à s'élever étant donné la poursuite des troubles.
M. Laârayedh a insinué, une nouvelle fois, la théorie de complot en mettant l'accent sur le fait que lors de tous les incidents survenus, jusque-là, on retrouvé, preuves à l'appui, l'implication des personnes appartenant à l'ancien régime. Bien entendu en plus des salafistes et des délinquants.
Concernant les moyens pour y faire face, le ministre a laissé entendre que tous les moyens légaux seront utilisés. Le représentant du ministère de la Justice, affirmant parler au nom de son ministre lors d'une conférence de presse, a révélé que les sièges des tribunaux seront, désormais, protégés par les gardiens des prisons et que même les armes et les balles réelles seront utilisées.
Alors, les questions qui se posent et s'imposent sont, principalement, les suivantes : qui se trouve derrière ces perturbations ? Qui sont les parties pouvant tirer profit de ces troubles ? Comment peut-on faire face à une escalade aussi dangereuse ?
Les thèses et les hypothèses vont bon train selon les partis, les tendances et les imaginations.
Certains accusent les salafistes qui seraient manipulés par les Nahdhaouis afin de créer un climat de terreur avant que le pouvoir en place – donc Ennahdha – ne rétablisse l'ordre et ne se pose, par voie de conséquence, en sauveur du pays.
Des parties au pouvoir et même dans l'opposition, accusent les ex-RCDistes et autres « résidus » de l'ancien régime d'être derrière les incidents en infiltrant et en manipulant les salafistes – décidément ! - pour créer un climat d'instabilité sécuritaire et sociale pouvant justifier une éventuelle intervention de l'armée.
D'ailleurs et à titre d'exemple, Hamma Hammami, secrétaire général du POCT, abonde dans ce sens. Dans des déclarations faites sur les ondes de Mosaïque FM, il émet l'hypothèse que des parties appartenant à l'ancien régime soient en train de manipuler les salafistes à des fins politiques. Ils instrumentalisent leur appartenance à ce courant pour nuire au pays.
De son côté, le porte-parole du Parti Ennahdha a pointé du doigt certaines parties politiques d'être derrière les violences en manipulant les salafistes dans le dessein de mettre le pays à feu et à sang.
En effet, et toujours selon le même porte-parole, des individus, qui d'ordinaire ne prient pas, se sont spécialement déplacés vers des mosquées leur présentant des enregistrements de l'exposition du Palais Abdellia, et les incitants à se rebeller et à manifester contre l'atteinte au sacré de certaines de ces œuvres. Pour lui, ce sont eux qui ont attiré l'attention sur cette exposition alors qu'elle est passée pratiquement inaperçue, à ses débuts.
La troisième alternative pour expliquer les incidents qui se poursuivent, il y a bien entendu celle de l'effet du message d'Aymen Dhawahiri qui a « appelé les Tunisiens à se soulever et à protéger l'islam » par tous les moyens.
Si les membres du pouvoir nient tout éventuel lien entre ce message et les agissements des salafistes, d'autres parties dont notamment Néjib Chebbi du Parti Républicain, ont étayé cette thèse et ont fustigé les appels au meurtre par égorgement lancés contre deux membres de ce Parti et un journaliste.
En tout état de cause, les observateurs considèrent que la simultanéité des troubles et leur gravité prouve qu'ils ne peuvent être, logiquement, l'œuvre de groupes épars et distincts. Au contraire, la rapidité, le haut degré d'organisation et le timing sont autant d'éléments qui prouveraient qu'il s'agit de groupes bien disciplinés et bénéficiant d'une logique de communication de taille.
Et puis, n'oublions pas cette info menaçante de Ridha Belhaj, chef du parti Ettahrir qui annonce de grandes opérations pour vendredi prochain, 15 juin 2012, une sorte de secousse populaire élargie, selon ses propres termes, qui touchera tout le pays du nord au sud, alertant ainsi d'une révolte imminente des salafistes.
Cet appel de Ridha Belhaj, ne fait que relayer le message d'Aymen Dhawahiri incitant au soulèvement en Tunisie, avancent certains analystes, sachant que les menaces de Belhaj sont étayées par Abou Ayoub. Mais malgré cela, Samir Dilou trouve le moyen d'affirmer que les menaces de Dhawahiri ne peuvent pas trouver écho en Tunisie.
La cote d'alerte est-elle atteinte ? Certainement que oui. L'important, maintenant, est de savoir comment désamorcer la crise, mais cela ne peut être possible que si les autorités compétentes, en l'occurrence, le département de l'Intérieur nous indique, en toute transparence et preuves à l'appui, les vrais coupables et les vrais auteurs de ces troubles.
Pour ne pas être astreint à émettre des hypothèses, il y a une réelle nécessité de faits avérés et de coupables à juger. L'approche consistant à s'accuser les uns les autres et à essayer de trouver des boucs-émissaires n'a plus droit de cité. Il y va de l'avenir de la Tunisie en cette phase transitoire cruciale.


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