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Un Watergate à la tunisienne
Publié dans Business News le 10 - 08 - 2012

Notre propre version du Watergate est en train de se dérouler sous nos yeux et de créer un malaise général en ce mois saint de pardon et de générosité.
En analysant le « Moneygate » tunisien, je constate qu'il y a deux questions critiques qui doivent être abordées : la première concernant les montants des rémunérations relativement irréalistes qui ont été convenus pour les députés, avec effet rétroactif à novembre 2011 ; la seconde étant la rupture entre un peuple et son parlement après un mariage de très courte durée, résultat de l'absence totale de confiance. Parmi les protagonistes de ce divorce prématuré, je remarque en premier lieu la responsabilité active des deux plus hautes personnalités de l'Assemblée nationale constituante.
Tout d'abord, je me permets d'entrer dans le vif du sujet en faisant remarquer que nos élus manquent cruellement de ressources humaines, administratives et logistiques pour accomplir leur tâche. En ce sens, j'appelle le président de l'ANC à prendre son entière responsabilité et à fournir à son équipe les moyens qui leur sont nécessaires. Ceci n'est rien d'autre qu'un parfait exemple de leadership irresponsable.
Au sujet des augmentations, nous ne pouvons objectivement débattre du fait que nos députés les méritent ou pas. Pour le faire, il faudrait que nous discutions d'abord de leurs conditions de travail, la définition de leurs tâches, et le degré de suivi exercé par leurs supérieurs sur leur travail en termes de respects du planning notamment. Toutefois, nous pouvons débattre du contrat social qu'ils ont passé avec les citoyens tunisiens. Nous pouvons débattre de leur manque de productivité, leur taux élevé d'absences inexcusables, et leur manque de respect des délais. Nous pouvons faire appel à leur sens du patriotisme et leur rappeler que la cupidité est anti-islamique et immorale.
Mustapha Ben Jaâfar a, de toute évidence, mal géré l'affaire des salaires et créé une atmosphère de « eux contre nous » en passant silencieusement des hausses malvenues et inopportunes, à un moment où une partie non négligeable de la population n'arrive plus à apporter de la nourriture au foyer, et a, par la même occasion, mal communiqué les souhaits et réticences de toutes les parties prenantes, échouant ainsi dans son rôle de médiateur.
MBJ est en partie responsable du fait que la vice-présidente, Mme Laâbidi ait dû mentir, pas une fois, mais deux. Et cela, mes chers concitoyens, est probablement plus dangereux que les salaires et bénéfices en eux-mêmes.
Durant mes discussions avec certains membres de l'ANC et quelques citoyens, j'ai découvert que la racine du problème n'était autre que l'absence de bonne gouvernance et de vision commune : les députés, même après les augmentations salariales sentent qu'ils sont sous-payés et surexploités, tandis que peu ont exprimé de l'empathie et du remord envers leurs électeurs et les conditions dans lesquelles ils vivent. Certains m'ont semblé totalement déconnectés de la réalité et des échéances qui se profilent. La conscience de l'urgence et la motivation de bien faire, et l'optimisme qui se propage naturellement dans tout environnement paisible ont été complètement aspirés, laissant place à la résignation face au modèle de la dictature du parti unique.
Les citoyens, d'un autre côté, sentent que des salaires aussi élevés ne conviennent pas à un pays qui traverse des difficultés financières, où 5% de la population vivent avec un montant de 4 dinars par jour, 20% sont incapables de recevoir les 2400 calories nécessaires par jour pour mener une vie saine, et environ un quart de la population est au chômage ou cherche un emploi.
En comparant ces salaires à d'autres pays, on constate que nos députés reçoivent un salaire plus élevé que ceux de la grande majorité des autres pays que j'ai pu trouver, proportionnellement au SMIG.
La question des parlementaires obtenant des augmentations trop élevées relativement à ce que leurs électeurs perçoivent n'est en rien nouvelle, puisque la plupart des démocraties l'ont soulevée.
Dans pratiquement toutes les démocraties occidentales, les citoyens peuvent se rendre sur un site web et directement trouver les salaires de leurs députés. En Allemagne par exemple, les contribuables peuvent ainsi apprendre que les représentants du peuple touchent un salaire mensuel de 7 668 € imposable sans aucune prime ou indemnité supplémentaire. La dernière augmentation que les membres de la chambre basse se sont accordés remonte au 1er janvier 2009 (+ 4,48 %) (Source : Le Monde).
Dans une Tunisie post-révolutionnaire où nos dettes ont atteint plusieurs milliards de dinars, notre capacité à emprunter se trouve entravée par une note de BAA, nos importations ont atteint quatre fois le niveau de nos exportations, notre niveau de productivité se mesure en zéros virgule…, il est fiscalement et moralement impossible d'avoir un budget pour l'Assemblée nationale constituante d'environ 22 millions de dinars, dont 62% sont dédiés aux salaires. A titre de comparaison, en France, la rémunération des députés en 2011 représente 56,6% du budget du palais Bourbon. On notera d'ailleurs la forte mobilisation visant à réduire de 10% les indemnités des députés en 2012.
Qu'est ce qui peut être fait et qui est responsable ?
J'ai toujours été de ceux qui pensent que la solution est ici et non ailleurs. Nous, le peuple, avons la solution. A travers l'action citoyenne et la participation des citoyens, nous pouvons contraindre tout gouvernement à être à l'écoute et subvenir à nos besoins. Nous ne pouvons être distants et désunis, et ensuite demander « pourquoi ? ». Nous devons réclamer et avoir des comptes rendus. Nous devons surveiller le progrès des différentes commissions à travers OpenGov et marsad.tn.
Quant aux salaires, je crois fondamentalement qu'ils doivent être compétitifs comparés aux plus hautes classes de fonctionnaires les mieux rémunérés dans les administrations publiques et les ministères. Si nous désirons encourager les jeunes esprits brillants et désireux d'entreprendre à poursuivre une carrière publique, nous nous devons de les rémunérer en conséquence. Autrement, quel intérêt auront-ils pour le simple service public ?
Enfin, je suggérerais ce qui suit pour tout représentant élu, une chose impossible étant donné les circonstances d'urgence de cette période de transition démocratique : une fois élu à un poste de la fonction publique, il devient interdit de cumuler n'importe quelle autre profession.


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