Ali Laârayedh, ministre de l'Intérieur s'est exprimé hier sur plus d'un plateau télé pour faire part, non pas de sa désolation quant à ce que vivent nos compatriotes et, en l'occurrence les siens, dans la ville de Siliana, mais de son indignation quant à l'agressivité des manifestants. Notons que la Fédération régionale de la Santé fait état, aujourd'hui, jeudi 29 novembre, de près de 265 cas de blessures dont nombreuses semblent être d'une gravité extrême. Par ailleurs, contrairement à ce que le ministre de l'Intérieur a annoncé hier dans le cadre des interviews accordées à certains médias, nous comptons parmi les blessés certains de nos confrères qui tentaient de couvrir les événements. David Thomson, journaliste à France 24, s'exprimant ce matin sur les ondes d' Express Fm, confirme avoir été atteint par des tirs de chevrotine, qu'on lui a retiré 14 plombs et qu'il en portera d'autres à vie. Hédi Ben Abbès, porte–parole du CPR et secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères au sein du gouvernement, s'exprimant sur les ondes d'Express Fm, a accusé, quant à lui, le Front populaire et l'Union régionale du travail de Siliana d'être derrière les perturbations que connaît la ville depuis quelques jours. La Troïka a publié, hier soir, un communiqué où, tout en condamnant la violence, elle met en garde contre d'éventuelles forces occultes qui tenteraient de nuire à notre Révolution. Elle serait même décidée à mettre en place une commission d'enquête indépendante qui aurait pour charge de faire la lumière sur des faits, certes avérés, mais, au demeurant, contestés par beaucoup. Triste constat que celui de relever que de hauts responsables d'un gouvernement d'après-révolution (composé essentiellement, d'anciens militants et contestataires au pouvoir en place à l'époque) usant à outrance de leurs forces contre les contestations populaires, banalisent, de la sorte, la violence.