L'Institut national de la statistique (INS) a présenté, lors d'un point de presse tenu mercredi 20 février 2013, les statistiques les plus pertinents de l'économie tunisienne, qui sont traitées par lui, comme ceux de l'inflation, de la croissance, de l'emploi et de la balance commerciale. En outre, et à cette occasion, le directeur général de l'INS, Jaleleddine Ben Rejeb, a insisté, comme à son habitude, sur le travail important et coûteux qu'accomplit l'Institut indépendant. Pour lui, il est hors de question de mettre en cause la crédibilité des données divulguées. D'ailleurs, interpellé par l'un des confrères présent sur les chiffres de la croissance présentés par l'INS et ceux du FMI, il a noté que le FMI travaille sur les chiffres que lui fournit l'institut et qu'il voudrait bien comprendre sur quelle base le Fonds opère les changements sur les chiffres qui leur sont fournis. Par ailleurs, il s'est indigné des dégradations de la note tunisienne opérée par certaines agences de notation : «je ne comprends pas les raisons de cette dégradation qui nuit à la Tunisie». Ces déclarations ont été précédées par la présentation exhaustive des données économiques du pays pour 2012 et janvier 2013 par rapport à 2011 et parfois d'autres années. Ainsi, l'indice des prix à la consommation familiale pour janvier 2013 en Tunisie a atteint 6% par rapport à la même période en 2011. Il était de 4% en 2010. Le détail des chiffres démontre que l'inflation des prix fixés par l'Etat est passée de 3,5% en 2010, à 0,6% en 2011 puis à 3% en 2012 alors que l'inflation des autres prix a évolué de 4,3% en 2010, à 5,9% en 2011 puis à 7,3%. Concernant l'inflation des prix fixés par l'Etat des produits alimentaires, elle est passée de 5,2% en 2011 à 3% en 2012. Alors que l'inflation des autres prix des produits alimentaires a évolué de 4,8% en 2010, à 6,8% en 2011, 9,6% en 2012 puis 9,7% en janvier 2013. Autre volet, la Tunisie a enregistré une croissance de 4% au 4ème trimestre 2012 par rapport à la même période de 2011. Pour 2012, le PIB a cru en moyenne de 3,6%. Les hausses les plus importantes ont été enregistrées par le secteur des cafés et des hôtels avec 11,7% et celles des industries chimiques 15,3%. Pour sa part, le chômage est en régression, selon les statistiques fournies par l'INS. Le taux de chômage s'est situé, pour le 4ème trimestre de 2012 à 16,7% alors qu'une année auparavant il était de 18,9%. La disparité persiste encore. Le taux de chômage des diplômés est de 33,2% pour ce 4ème trimestre 2012 et il touche 2 fois plus ceux du sexe féminin (20,6% contre 47,5%). Il en est de même pour les régions : alors que le taux de chômage est de 25,7% pour la région du sud-ouest, il n'atteint que 11,4% au nord-est et centre-est. On note également que pendant 2012, 85.100 postes d'empois ont été créés. Environ 20.000 emplois ont été détruits pendant cette même période : 7.000 dans le secteur des industries mécaniques, 6.200 dans celui des restaurants et des hôtels, 4.000 dans celui de l'agriculture et 2.300 dans celui des services sociaux. Le déficit de la balance commerciale extérieure de la Tunisie a atteint un record de -11.635 millions de dinars (MD) en 2012 (-8.603,5 en 2011 et -8.297,7 en 2010), soit une perte de 3.031,5 MD par rapport à 2011 et de 3.337,3 MD par rapport à 2010. Le solde pour janvier 2013 est de -769,6 millions de dinars (MD) (-1.009,3 en 2012 et -558 en 2011), soit un gain de 239,7 MD par rapport à 2012 et une perte de 211,6 MD par rapport à 2010. Seulement l'échange avec 3 pays ont dégagé un solde positif : 872,3 MD avec la France, 808 MD avec la Suisse et 800,6 MD avec la Libye. Le plus important déficit a été enregistré avec la Chine -2.501,6 MD, puis avec la Russie -1.634,6 MD.