Une conférence de presse a été organisée, aujourd'hui 23 mai 2013, à Tunis, par la Cour des comptes afin de présenter les résultats de son rapport sur le contrôle de l'Instance Supérieure Indépendante pour les élections (ISIE). Dans une salle archi comble, occupée majoritairement par des magistrats, la conférence a démarré avec une allocution du premier président de la Cour des comptes, Abdelkader Zgolli. Au cours de cette allocution, qui a duré quarante minutes, M. Zgolli s'est contenté d'expliquer le cadre juridique, les textes de lois et les difficultés qui ont entravé le travail de la Cour des comptes. Il a, dans ce contexte, insisté sur l'ambiguïté juridique existante qui concerne ce genre de mission et la législation électorale. M. Zgolli n'a pas manqué de mentionner la fuite de certaines infos survenue en novembre 2012, concernant la mission de l'ISIE, tout en affirmant que cette fuite, qui avait créé une grande polémique, n'a pas eu d'impact sur le travail des magistrats chargés du contrôle de l'ISIE. Rappelons que le document fuité provenait de la Cour des comptes et englobait une série de remarques et insuffisances liées à la gestion des ressources de l'ISIE. Kamel Jendoubi avait, à l'époque, dénoncé "une instrumentalisation politique du document et une tentative de discréditer l'ISIE". Par ailleurs, M. Zgolli a affirmé avoir déposé le rapport définitif de la Cour des comptes aux trois présidents, Ali Laârayedh, Moncef Marzouki et Mustapha Ben Jaâfar, avant de le rendre public. En ce qui concerne les "anomalies" constatées par la Cour des comptes, les conférenciers, se sont contentés d'énumérer quelques exemples, sans pour autant présenter le rapport dans sa globalité. Par exemple, la Cour a évoqué le budget de l'ISIE qui s'élève à 37 millions de dinars provenant entièrement du budget de l'Etat. 42,2 millions de dinars ont été servis aux agents sous forme de salaires et primes et 20,7 millions de dinars, pour l'acquisition d'équipement et matériaux. Il a été également précisé que l'ISIE est toujours débitrice de 7,2 millions de dinars, dont 3,5 millions dus au ministère de la Défense nationale, 1,7 million à la Trésorerie générale et 1 million pour la télévision nationale. D'autres exemples cités, concernent essentiellement la mauvaise gestion des ressources humaines, des primes servies indûment, une accumulation de salaires, des emplois fictifs, le cumul de tâches incompatibles … Il est prévu que l'ISIE, de son côté, s'adressera aux médias et à l'opinion publique demain, dans une conférence de presse, pour répondre aux révélations de la Cour des comptes. Nous y reviendrons.