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Tunisie - Usurper une révolution pour falsifier une Constitution
Publié dans Business News le 01 - 07 - 2013

Plénière fortement chahutée lundi 1er juillet 2013 à l'Assemblée nationale constituante. Habib Khedher, rapporteur général, n'a pas réussi à lire son rapport sur le projet de Constitution, malgré le soutien complice et insistant de son président Mustapha Ben Jaâfar.
La tension lors du déroulement de la plénière était prévisible avant l'entrée des élus dans la salle. Dans la buvette de l'ANC, entre bavardages ordinaires, salutations, anecdotes et rires, un papier commençait déjà à être distribué aux députés. Il s'agissait d'un nouveau projet de la Constitution, daté du 1er juillet 2013 élaboré par la commission de la révision de la Constitution présidée par Nadia Chaâbane, élue d'Al Massar. C'était déjà une première surprise, car les discussions et propositions étaient censées être clôturées avant le week-end.
Par ailleurs et toujours avant le démarrage de la plénière, et d'après des indiscrétions, on a su que Amor Chetoui avait l'intention de lancer une « bombe », nous dit-on, pour souligner haut et fort que le projet officiel est falsifié, une information qui s'est avérée vraie puisque l'élu du CPR avait bien scandé: "Ceci est un document falsifié. C'est de la tricherie!".
Les députés démocrates ont réussi à empêcher cette tentative grandeur nature d'usurpation de l'Histoire à travers la falsification du projet de Constitution. Ils les avaient pourtant prévenus. Ils ont attiré l'attention plus d'une fois et par de multiples manières. Mais jusqu'au dernier moment, Mustapha Ben Jaâfar et Habib Khedher ont cru pouvoir réussir leur tour de force en imposant aux députés démocrates et aux Tunisiens, un projet de constitution falsifié. Le forcing n'a pas marché, Ben Jaâfar et Khedher n'ont réussi à intimider quiconque. C'est même tout le contraire, devant un parterre d'invités prestigieux, Mustapha Ben Jaâfar et Habib Khedher ont même réussi à rebuter certains des présents qui ont préféré se retirer, à l'instar de l'ancien président de la République, Foued Mebazzaâ et du secrétaire général de l'UGTT, Houcine Abassi. Ces derniers ont préféré quitter la salle la laissant à ses tergiversations.
Les députés frondeurs se sont élevés contre ce qu'ils estiment être une mascarade élaborée dans le but de faire passer un projet de Constitution falsifié. D'après le texte que les élus ont lu au sein de l'Assemblée, ceux-ci estiment que le projet de Constitution du 1er juin est contraire au règlement intérieur dans le sens où ce projet ne traduit pas les travaux des commissions parlementaires. Les élus qui ont été à l'origine de la fronde ont exprimé leur indignation vis-à-vis de la falsification dont a fait l'objet le projet de Constitution et en font porter la responsabilité à Habib Khedher et à Mustapha Ben Jaâfar. Par conséquent, les élus exigent que les débats prennent pour base les travaux des différentes commissions parlementaires. Ils veulent également que le projet de Constitution prenne en considération les conclusions du dialogue national.
Ces revendications semblent censées et méritent d'être analysées et prises en considération. Qu'un si grand nombre d'élus, ayant participé à l'élaboration de la Constitution, choisissent l'affrontement pour faire entendre leurs voix montre qu'il existe un problème qui doit être traité car il y va de l'intégrité d'un texte essentiel pour l'avenir de la Tunisie.
Evidemment, les réactions des élus d'Ennahdha et de la Troïka ne se sont pas faites attendre et les « porte flingues » habituels du parti au pouvoir n'ont pas tardé à dégainer sans aucune considération pour les fonctions qu'ils occupent. La vice- présidente de l'Assemblée nationale constituante n'a pas tremblé en qualifiant certains membres de l'opposition de « nains qui s'opposent à l'intérêt de la Tunisie ». Un des leaders historiques d'Ennahdha, Habib Ellouze, considère que les plaintes des élus de l'opposition ne sont que « des mensonges ». Walid Bennani a, quant à lui, déclaré que les élus frondeurs sont des perturbateurs qui ont détérioré l'image de la Tunisie. Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha, a minimisé l'importance de ces contestations et a assuré que la transition démocratique serait menée sans embûches.
A la sortie de la grande salle, plusieurs visages étaient souriants alors que d'autres exprimaient une grande colère. Une élue de la Troïka a même déclaré: "C'est insensé! Nous présenter ainsi un projet alors qu'on leur a donné l'occasion de la faire avant!". Et d'ajouter: « C'est du cinéma, et c'est irresponsable, les élus CPR qui agissent de la sorte sont vraiment décevants. Mais de toutes les façons, ils sont insignifiants ces protestataires. Al Massar avec seulement ses 3 sièges, ne pourra pas faire passer ce nouveau projet ».
Il est clair que cet incident a une portée symbolique et pratique évidente. Les élus de l'opposition ont choisi d'exprimer leur indignation d'une manière démocratique et civilisée en exprimant leurs revendications sous la coupole du Bardo et en ayant demandé à prendre la parole au président de l'Assemblée. C'est le comportement de personnes qui espèrent encore changer le cours des choses en usant de moyens démocratiques.
Les réactions des élus d'Ennahdha et de la Troïka renseignent également sur les soubassements de leur pensée. La plupart desdites réactions s'attaquent aux élus et non à leurs revendications. « Nains » pour Meherzia Laâbidi, « perturbateurs » pour Walid Bennani, ils sont tous deux d'accord pour brandir le bouclier de l'intérêt supérieur de la Tunisie comme s'ils en étaient les dignitaires. Ils n'hésitent pas également à insinuer que leurs opposants sont des traitres à la nation et qu'ils sont prêts à sacrifier le bien du pays juste pour contrer leur parti. La rhétorique selon laquelle les opposants sont des traitres et nuisent à l'intérêt supérieur du pays a déjà été utilisée durant l'ancien régime. Ceux-là même qui nous gouvernent ont été victimes de ce type d'agissements et les reproduisent aujourd'hui sans aucune vergogne, dès qu'on contre certains de leurs plans. Mustapha Ben Jaâfar a persisté à donner la parole à Habib Khedher en la lui accordant une seconde fois provoquant les mêmes contestations.
Mehdi Ben Gharbia a résumé la situation actuelle. Il a dit en substance que l'accusation selon laquelle le projet de Constitution est falsifié est d'une gravité telle qu'elle mérite d'être sérieusement analysée, confirmée ou infirmée à travers une enquête. Par la suite, si la falsification est avérée, les responsables devront être jugés, même chose si l'accusation se trouve être fallacieuse. Quoi qu'il en soit, l'enjeu est tel qu'on ne peut se permettre de prendre à la légère l'incident d'aujourd'hui.


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