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Tunisie - Déconnectés, Laârayedh et Ennahdha prônent la fuite en avant
Publié dans Business News le 29 - 07 - 2013

La situation politique de la Tunisie a connu, ces derniers jours, des revirements inattendus susceptibles de faire basculer l'échelle de force. Ceux qui sont au pouvoir sont de plus en plus en danger : leur autorité est menacée, leur honneur est en péril et ils avancent dans le flou. De quoi faire peur aux plus téméraires des opposants d'hier, perçus, aujourd'hui, comme de lâches gouvernants. Le 6 février, date à laquelle la Tunisie a connu un événement marquant pour son histoire, à savoir l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd, a fait bousculer les consciences, mais le sursaut avait été de courte durée.
Le 25 juillet, une date déjà bien marquée dans l'histoire (puisqu'elle correspond à la fête de la République), le sera davantage car elle aura été marquée par le sang de celui qui a cru en une possibilité de changement, en intégrant l'institution postrévolutionnaire qu'est l'ANC, Mohamed Brahmi. Une situation qu'était à mille lieux d'imaginer un peuple qui aspirait au jasmin. Le désenchantement d'une population désabusée par une situation allant vers le pire, à plus d'un niveau, et sa colère de voir le pays sombrer vers une violence sanguinolente auront été un combustible de choix pour amorcer un changement politique espéré par certains et repoussé par d'autres.
Le pays passe en ce moment par une période de gestation. Une bataille de coqs de laquelle sortira vainqueur celui qui saura s'imposer, abstraction faite de la volonté populaire, à en croire certains. Celle-ci semble, en effet, manipulable au gré des décideurs, monnayable à coups de billet de vingt dinars. Ceux qui prônent la prétendue légitimité et qui crient haut et fort à qui veut bien les entendre que le peuple soutient ses gouvernants, qu'il les soutiendra jusqu'à la mort, sont, pour bien des cas, des corrompus avérés payés pour scander des slogans auxquels ils ne croient, probablement pas eux-mêmes. Ils sont de toutes les parties, de tous les sit-in ou quasiment, de toutes les manifestations ou presque. En bons comparses, ils remplissent les places publiques au besoin et en mauvais camelots ils tentent de vendre l'invendable : un gouvernement en état de décomposition.
Manifester son refus du régime en place est un droit, certes nouvellement acquis, mais un droit utilisé à bon escient en cette phase difficile que connaît le pays. Crier sa volonté de maintenir le régime en place est un droit, d'un autre temps certes, mais un droit dont nombreux usent en ce moment. Cependant, pourquoi le choix d'exercer, à quelques mètres d'écart, ces deux droits légitimes pour soutenir ou contrer ladite légitimité ? Le choix de la Place du Bardo s'est-il fait spontanément pour ceux qui ont débarqué, dans un second temps, pour contrecarrer un éventuel changement ? Dans un communiqué publié hier dimanche 28 juillet, le ministère de l'Intérieur a évoqué la difficulté de gérer une manifestation et une contre-manifestation sur les mêmes lieux et a suggéré d'opter pour deux places différentes. Ce choix- parce que choix il y a- est donc celui de la provocation, un choix susceptible d'amorcer le pire des scénarios : un bain de sang. Arrivés au bout du mur, nos gouvernants, au moyen de leurs souteneurs, semblent avoir amorcé leur scénario de crise en croisant- à s'en casser- les doigts pour que cela marche et que le contexte international ne favorise point un scénario à l'égyptienne écartant des commandes ceux en qui les électeurs ont, crédulement, cru au lendemain de la révolution. Pour garder son siège, tous les moyens sont bons : se faire réclamer par une frange de la population, crier au complot ou encore exprimer sa disposition au changement. Telles ont été les étapes amorcées par nos gouvernants dans leur fuite en avant.
Face à la crise, le parti Ettakatol a exprimé son désir de faire évoluer le paysage politique en émettant la volonté de dissoudre le gouvernement et la possibilité de quitter la troïka régnante. Le parti du poisson sent le sapin : son heure de gloire est bien derrière lui et sa mort morale est, selon certains, imminente. Il joue toutes ses cartes et serait donc prêt à délaisser ses compagnons de route devenus encombrants : Ennahdha et le CPR.
Imed Daïmi, secrétaire général du Congrès pour la République, a estimé sur les ondes d'Express Fm, cet après–midi, que le gouvernement n'a pas échoué et que des personnes essaient de faire échouer le parcours démocratique. Slim Ben Hmidène, ministre des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières et CPRiste de vocation, loin de remettre en cause le rendement de son parti ou de la troïka dont il fait partie, criait sur les plateaux télé où il a été convié ces derniers jours, au complot sioniste. Selon lui, la crise que vit la Tunisie est le fruit d'une mise en scène orchestrée par Israël et pilotée indirectement, par ses bras actifs en Tunisie, l'opposition. Tout cela dans le but, encore selon sa pensée, de faire avorter le printemps arabe et d'empêcher la renaissance de la culture arabo-islamique. D'autres comme lui crieront au complot des « fouloul » un terme intraduisible qui désigne les adeptes de l'ancien régime. Ce seraient les ex RCDistes derrière ces soubresauts politiques, derrière ce changement qui s'amorce et qui fait terriblement peur. Ce serait aussi, selon certains, les laïques, les francophones, les mécréants qui s'acharnent à épingler l'Islam, car l'Islam est Ennahdha et Ennahdha est l'Islam. Le parti au pouvoir est donc en cela intouchable et au-delà de toute critique. Car la critique affaiblit et rend, à celui qui est dans l'incapacité de faire mieux, l'image de son incompétence.
Dans sa communication tâtonnante, le gouvernement optera alors pour une attitude d'ouverture et de dialogue. Se disant prêts à « rafistoler » ce qui peut l'être, comme l'a dit Rached Ghannouchi sur la télévision nationale. Car il refuse que « le toit leur tombe sur la tête », le leader du parti islamiste a exprimé sa disposition à faire de « légères modifications » dans le système en place. Ali Laârayedh, chef du gouvernement, dont la déclaration a été annoncée par son ministre- conseiller, Noureddine Bhiri, a montré en ce lundi 29 juillet, les limites de la démocratie prônée per ceux que cette même démocratie a érigé aux premiers rangs. Son discours était en grand décalage avec les attentes d'une grande partie des Tunisiens. La tonalité agressive dont son discours était imprégné, les solutions proposées sur le moyen terme pour un auditoire réclamant, justement, des solutions immédiates ont prouvé encore une fois l'impotence de nos nouveaux potentats.
Toutes les pistes sont donc plausibles pour les partis au pouvoir, toutes sauf la dissolution de l'ANC. Cette institution serait le pilier de leur légitimité. Malgré ses défaillances, malgré son coût élevé et son rendement faible, la possibilité de la dissoudre est fortement écartée par les dirigeants en place, en atteste la déclaration faite par Ennahdha cet après-midi même. Qu'importe si un élu se fait assassiner en plein jour devant chez lui, qu'importe si 72 élus gèlent leur activité en son sein, qu'importe si des élus se font agresser sauvagement par la police comme l'a été Noômane Fehri ce matin, l'ANC ne se dissoudra pas ! C'est ce que s'acharnent à nous faire comprendre nos dirigeants. Cependant, ceux-ci semblent oublier qu'au Bardo et ailleurs une bonne partie du peuple les a répudiés, qu'ils sont considérés par beaucoup comme une erreur de parcours, que combien même on serait un bon opposant, on peut être un piètre dirigeant. Ceux qui pilotent l'Etat ne peuvent l'ignorer, pour l'avoir vécu il n'y a pas très longtemps de cela : la machine est en marche et nous avons atteint le point de non-retour.


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