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La vraie menace vient des ultras et des Ligues de protection de la RévolutionLa vraie menace vient des ultras et des Ligues de protection de la Révolution
Controverses: Le scénario égyptien est-il adaptable à la Tunisie ?
Publié dans Le Temps le 09 - 07 - 2013

La destitution de Morsi provoque la grogne des islamistes en Egypte et ailleurs, mais au niveau officiel, le parti politique qui s'est le plus indigné et qui a le plus dénoncé cette mesure, c'est celui d' Ennahdha qui y voit un coup d'Etat flagrant nourrissant l'extrémisme.
Cette déclaration a vite pris la forme d'une menace à peine déguisée faisant entrevoir sa traduction dans les faits par le biais de son aile paramilitaire dite ligue de protection de la révolution qui appelle à la dissolution de tout parti politique osant remettre en cause ce qu'elle appelle la légitimité. Ces groupes qui en sont complètement dépourvus se présentent comme étant ses fervents défenseurs ; le monde est vraiment à l'envers.
Une politique chaotique
Les islamistes ne comprennent toujours pas ou plutôt refusent de comprendre que cette prétendue légitimité n'est pas celle des urnes, mais celle du rendement politique, en ce sens que la victoire dans les élections n'octroie pas un chèque en blanc et que le peuple qui les a mandatés peut leur retirer sa confiance à tout moment au nom de la légitimité populaire et révolutionnaire, celle qui les a propulsés au pouvoir. En dehors du fait qu'ils ont dépassé les délais et que leur mandat est, donc, périmé, ou que ces délais courent encore, leur action a engendré de graves méfaits, ce qui leur ôte toute crédibilité. Leurs déboires innombrables les laissent contestés par la quasi totalité de leurs peuples respectifs qui ne cessent de manifester leur mécontentement à l'égard de la politique qu'ils mènent depuis qu'ils sont au pouvoir. Depuis cette date-là, ils se sont donnés comme priorité la confiscation des libertés fondamentales dans le but de modifier, profondément, le mode de vie des gens ; la liberté d'expression et la liberté de création étaient, systématiquement, réprimées pour se soumettre la presse et étouffer l'art jugé profane. Au niveau socioéconomique, les choix de ces islamistes sont désastreux et n'ont fait que sombrer leurs pays encore plus dans un état de marasme et accentuer la paupérisation des citoyens, à cause du programme appliqué, un programme qui s'inscrit dans la continuité des régimes déchus et qui donnera toujours les mêmes résultats même si on leur accorde encore des années pour le réaliser : l'économie de marché et le capitalisme sauvage ne peuvent induire que des inégalités profondes comme des abysses. Donc, ce qu'ils disent à propos de leurs adversaires politiques qu'ils accusent de leur mettre le bâton dans la roue par la fomentation de mouvements sociaux ne tient pas la route et ne jouit d'aucun fondement logique, étant donné que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Les islamistes ne se sont pas contentés d'accentuer les souffrances de leurs peuples, mais ils ont œuvré à les diviser au nom de la religion. A leur époque, les gens découvrent, subitement, que les uns sont plus musulmans que les autres, dont certains ne le sont même pas et qu'il faut les traiter comme des impies, les Sunnites sont montés contres les Chiites et les Musulmans contre les Coptes. Les frères ont déchiqueté le tissu social et miné les rapports entre les ressortissants du même pays qui ont, toujours, cohabité pacifiquement ; cette nouvelle réalité qu'ils ont mise en place est devenue le théâtre d'actes de violence perpétrés par des milices et des fondamentalistes qui terrorisent les gens et confisquent leur liberté. Cette violence a profité de l'impunité accordée à ses auteurs par les frères pour se développer et accéder au grade supérieur, celui du terrorisme qui a élu domicile au Mont Chaâmbi, en Tunisie, et à Sina, en Egypte.
Les vrais putschistes
A propos de cette région limitrophe de la bande de Gaza, il est à rappeler que les frères égyptiens ont fait ce que même Moubarak n'a pas osé faire en démolissant tous les tunnels dont se servaient les Palestiniens pour passer armes et munitions. Et au lieu d'annuler les conventions de Camp David comme c'était promis et attendu de la part de ceux qui nous assourdissaient par leurs slogans extrêmement hostiles à l'endroit de l'Etat sioniste, les voilà qui rompent les relations diplomatiques avec la Syrie prétextant qu'ils ne pourraient pas toucher à ces conventions dans le but d'assurer la continuité de l'Etat, dont ils relèguent au dernier plan la souveraineté qui sera bafouée tant que celles-ci sont maintenues, et faisant semblant d'oublier que le droit international permet de réviser de tels engagements lorsqu'ils portent atteinte à l'intérêt suprême du pays concerné. Les frères tunisiens ne sont pas restés en reste à ce niveau, eux également, ont changé de cap, puisqu'après avoir, longtemps, réclamé, dans leur discours, une rupture inconditionnelle avec l'entité sioniste, comme ils l'ont fait au sein de la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, ils se rétractent en s'opposant à l'insertion dans la constitution de l'incrimination de la normalisation avec cette entité. Cette attitude de la part des frères rend plausible la thèse relative à leurs connivences avec le sionisme. Les islamistes en Tunisie et en Egypte ont fait main basse sur les rouages de l'Etat en nommant leurs partisans dans les postes clés de l'administration afin de se l'approprier et de le remodeler conformément à leur dogme. Quel est le mal qu'ils n'ont pas encore fait à leurs sociétés respectives? Aucun ! Ils excluent leurs opposants et parlent de consensus, menacent les libertés fondamentales et parlent de démocratie, lynchent et liquident physiquement leurs adversaires politiques et parlent de paix sociale. C'est Morsi et ses frères qui ont commis un coup d'Etat et non pas le peuple égyptien qui s'est encore une fois émancipé grâce à sa bravoure et sa détermination et qui a obligé les militaires à soutenir son action, ces militaires qui, par leur intervention, ont, en fait, sauvé Morsi en l'empêchant de commettre le crime qu'il préparait contre ses opposants, et évité, ainsi, l'effusion de sang. Ce sont leurs frères qui tiennent l'Etat en otage et qui veulent s'assujettir le peuple qui, à chaque fois qu'une dictature pointe du nez, se cabre et se rebelle. La rébellion du 30 juin n'est qu'un nouvel épisode du processus révolutionnaire qui continue et ne connaît pas de répit, c'est une rectification de ce parcours que les forces contrerévolutionnaires de l'islam politique veulent faire dévier de sa trajectoire.
Le pari difficile
Donc, si elle veut que le scénario égyptien ne se reproduise pas en Tunisie, Ennahdha n'a qu'à changer de discours et de comportement. Elle est appelée à se départir de sa rhétorique religieuse, de ne plus s'approprier l'Islam qui est une propriété commune, et de s'inscrire, intégralement, dans la vie politique avec un lexique purement politique. Toutefois, ce ne serait pas une épreuve facile pour ce mouvement dont bon nombre de partisans ne cessent de miroiter la menace de la violence. La dernière en date est celle du chargé de l'information au ministère de l'enseignement supérieur qui a annoncé que ce qui s'est produit en Egypte ne se produirait pas en Tunisie, parce qu'ils sont armés des ligues dites de protection de la révolution. Quand un universitaire use de menace, il faut s'attendre à ce que des éléments d'un niveau inférieur, et combien ils sont nombreux, fassent pire. Ces propos trahissent la vraie nature de certains islamistes. Ils ne sont pas prêts à prêter l'oreille à des opposants voulant leur contester ou même leur partager le pouvoir démocratiquement. Et au cas où cela se produirait, ils n'hésiteraient pas à faire usage de la violence pour le récupérer, et les menaces des frères d'Egypte et l'assassinat de civils et de militaires à Sina en sont la meilleure illustration, elles nous édifient sur l'attitude qu'emprunteraient les obscurantistes de chez nous si jamais le scénario égyptien se reproduisait chez nous.


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