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La Tunisie a raté sa chance d'avoir son Mandela…
Publié dans Business News le 07 - 12 - 2013

« Je suis ici devant vous non pas comme un prophète, mais comme votre humble serviteur. C'est grâce à vos sacrifices inlassables et héroïques que je suis ici aujourd'hui. Je mets donc les dernières années de ma vie entre vos mains », avait déclaré Nelson Mandela, lors de son premier discours prononcé du balcon de l'hôtel de ville de la ville sud-africaine du Cap, alors qu'il venait de quitter la prison après 27 années de détention.
Jeudi soir, le monde a pleuré ce grand leader sud-africain, décédé à 95 ans. La Tunisie décrète une journée de deuil national et les internautes du monde entier se déchainent sur la toile pour pleurer ce grand homme et lui rendre un hommage planétaire sur la toile.
« Un jour, Nelson Mandela nous libérera, du pays de l'apartheid », chantaient des sud-africains dans les années 80 alors que leur pays était secoué par une violente guerre civile. De grandes espérances étaient placées dans cet homme qui a fait, tout au long de sa vie, de la parole sa plus grande arme.
La Tunisie, en pleine crise politique, a aussi son propre Mandela dans lequel, de grandes espérances ont été placées…au début. Inspiré du leader africain, le « Madiba tunisien » prononce des discours proches du peuple, se libère des encombrants artifices dictés par les protocoles et donne à la magistrature suprême une dimension toute autre, une dimension bien à lui, qui le fera figurer dans l'histoire.
Moncef Marzouki, président de la République, avait écrit un jour dans son premier ouvrage en tant que président, vouer une admiration toute particulière pour Mandela « en raison de son combat mais aussi de son incroyable capacité à pardonner à ses ennemis et à transcender la haine ». Il a, par ailleurs, toujours soutenu que c'était grâce à ce même Mandela, qu'il a été libéré de prison en 1994.
La haine, Nelson Mandela l'a transcendée en beauté, en effet. Après une vie de lutte contre l'apartheid, il est couronné du prix Nobel de la Paix, en 1993, partagé avec le dernier président de l'Afrique ségrégationniste, Frederick de Klerk. Nelson Mandela rêvait d'un monde nouveau, un monde sans ségrégation ni racisme. Après 27 ans de prison, au lieu de choisir la voie de la vengeance, il a formé le comité « Réconciliation et vérité ».
Moncef Marzouki, lui-aussi, rêvait d'un monde nouveau, « un monde sans opposants », écrivait le journaliste français Nicolas Beau. Tout au long de sa magistrature, il promeut des échafauds à ses opposants, il leur dédie même un livre. « Un livre noir », dans lequel il a tenu à réconcilier les Tunisiens avec la vérité, en retraçant les expériences et « prouesses » de chacun, pour l'histoire et la mémoire collective.
« Nelson Mandela est mort sans jamais s'être vengé de personne », écrivait Neziha Rejiba, alias Om Zied, sans jamais avoir appelé à la division. Ses discours étaient légendaires et historiques, ils déchaînaient les passions et étaient vécus comme de grands moments.
Son discours, prononcé en avril 1964, au tribunal de Pretoria, alors qu'il répondait à des chefs d'accusation de complot, sabotage et haute trahison, était historique : « La souffrance des Africains, ce n'est pas seulement qu'ils sont pauvres et que les blancs sont riches, mais bien parce que les lois qui sont faites par les Blancs tendent à perpétuer cette situation », dit-il esquissant les contours de la future « Nation arc-en-ciel ».
Cette nation arc-en-ciel a également été défendue par Moncef Marzouki dans son premier discours d'investiture, suivi en direct par des milliers de Tunisiens, « notre mission est de mettre en place une base solide pour construire une société pluraliste et pacifique et d'éviter une autre révolution et une troisième Constituante. Nous nous devons de protéger les Niqabées, les voilées et les Séfirates ».
Un discours également historique, dont tous se souviendront, et pas seulement les Séfirates, prononcé par un chef d'Etat souhaitant donner une « nouvelle image de la Tunisie », mais aussi une nouvelle image de la présidence.
A l'image d'un Nelson Mandela humble, simple et attachant peu de crédit aux artifices de la fonction. Un Nelson Mandela qui aimait les journalistes et leur vouait un attachement particulier. Farida Ayari, journaliste franco-tunisienne, ayant côtoyé Nelson Mandela lors de la transition démocratique me confie : « il aimait les journalistes, ce qui n'est pas donné quand on est un homme politique », cet homme était intelligent.
Moncef Marzouki aussi était intelligent. Il s'était fait remarquer, encore une fois, en insultant un journaliste et en proférant une phrase qui restera dans les annales lui valant même un livre « Bonté Divine », s'était-il écrié.
Nelson Mandela et Moncef Marzouki. Deux hommes que tout devait réunir, en théorie, mais dont les aspirations du second ont mis fin au rêve. Le premier ayant été le symbole de la lutte pour l'égalité raciale, le second est un combattant en faveur de la division. L'un combattait l'apartheid, l'autre créait de toutes pièces division et discorde. Alors que pour Moncef Marzouki, s'inspirer de Nelson Mandela se résumait à piocher dans l'amas populaire des propos hors contexte, se débarrasser du port de cravate et ôter le tapis posé sous ses pieds pour le prestige, Nelson Mandela lui-même s'encombrait peu des considérations populistes et se pliait, de temps à autre, au protocole portant des costumes convenables avec des cravates assorties.
Peut-on au moins espérer que le jour de la mort de Mandela, un autre Mandela est né quelque part dans le monde ? La Tunisie a, de toute évidence, passé son tour aujourd'hui…


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