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Minable petit scribouillard !
Publié dans Business News le 19 - 02 - 2014

"C'est une campagne médiatique dirigée contre notre parti pour servir un obscur agenda politique". Il suffit de se hasarder à critiquer un parti, son fonctionnement ou ses prises de position pour que cette phrase magique sorte du chapeau de nos politiciens. Ces mêmes politiciens qui n'hésitent pas non plus à dire que le parti accepte la critique. Oui mais pas n'importe laquelle, la critique doit être constructive !
En fait, nos politiciens ne se trompent jamais. Plus le parti est grand et influent, plus ses dirigeants sont au dessus de toute erreur. Aucune remise en question ne peut être envisagée, surtout pas quand la critique vient des médias. Quand un journaliste pointe les faiblesses ou les incohérences d'un parti, il est tout de suite rangé dans la colonne des vendus, des mercenaires. Ce qu'il dit peut-il avoir du sens? Y a-t-il une chance pour que son analyse ne soit pas dénuée de toute vérité? La question ne se pose même pas !
Ceci rappelle l'argumentaire qu'utilisent toutes les dictatures pour fermer le clapet de ces journalistes audacieux : Telle personne œuvre contre le bien de la nation et tente par ses critiques de déstabiliser la bonne marche d'un parti. Un parti investi de la mission suprême de veiller au bien-être du pays et du peuple. Un journaliste est un traitre par défaut. Il ne sait rien de l'intérêt du pays et les doléances du peuple sont des notions qui le dépassent largement.
Pourtant, les partis qui se croient démocratiques n'ont aucun scrupule à faire jouer des réflexes anti-démocratiques. La critique d'un parti expose le journaliste à un véritable pugilat selon la teneur de ses propos. Par contre, une constante existe : rares sont ceux qui critiquent les arguments de l'article ou son contenu, la majorité critiquera le journaliste. Quand on critique Nidaa Tounes on devient "l'idiot utile de la secte d'Ennahdha". Quand on critique Ennahdha on est au choix un "porte-voix de propagande à l'ancien régime" ou "un vendu de Nidaa Tounes anciennement inféodé au RCD".
Mais il ne faut pas oublier que les politiciens sont des lecteurs comme les autres. "Minable petit scribouillard", "journaleux", c'est notre lot quotidien en tant que journalistes et a fortiori quand on critique un parti politique. Ce type d'insulte émane aussi bien des leaders politiques que des lecteurs lambda.
D'un autre côté, il n'est pas question ici de dire que les journalistes sont exempts de tout reproche. Il est vrai que la critique faite à certains partis peut être maladroite voire diffamatoire dans certains cas. La réalité est que certains journalistes privilégient un sensationnalisme basé sur l'exagération et la dramatisation. Nul besoin de dire que ceci est contraire à la déontologie.
Il faut bien avouer une chose : la relation entre médias et politiciens est une relation organique et viscérale. Les hommes politiques ont besoin des médias pour servir de relais à leur discours et les médias ont besoin des hommes politiques pour suivre et commenter l'actualité. Certains hommes politiques ne semblent pas conscients de cet état de fait et ne réalisent pas que sans les médias, ils n'existeraient pas, tout simplement.
D'autre part, en tant que journaliste, il faut savoir que tout le monde connaît ton boulot mieux que toi. La Tunisie regorge d'experts confirmés en déontologie journalistique, en évaluation de l'objectivité et de la neutralité. Il y a également des voyants et des médiums qui savent pertinemment ce que le journaliste pense, ce qu'il ressent et pour qui il roule. D'ailleurs, c'est une interrogation qui remonte souvent : pour qui roule telle personne ou tel journaliste?
Pour en revenir aux partis politiques, ces derniers sont des maîtres dans l'application de la maxime : « ce n'est pas moi, ce sont les autres! ». Toute critique, toute remise en question est vue et interprétée comme une attaque. Ce fût l'exemple d'Ennahdha hier, surtout quand ce parti était au pouvoir. Du CPR également mais aussi de Nidaa Tounes actuellement qui s'indigne contre des tentatives de déstabilisation et se dit pris pour cible. A tout seigneur tout honneur, le parti de Béji Caïd Essebsi, dans son discours public du moins, s'y prend avec beaucoup plus de tact que les autres. N'avons-nous pas vu Moncef Marzouki, président de la République, critiquer les médias tunisiens à l'étranger? Les leaders du CPR n'ont-ils pas critiqué les journalistes jusqu'à en arriver à la menace?
Quoi qu'il en soit, vu la nature du métier de journaliste, il est normal qu'il y ait cette exposition et ce continuel flot de critiques. Le problème persiste et tant que ces critiques seront aussi futiles et cibleront les personnes au lieu des idées, ni les journalistes ni les partis politiques ne pourront évoluer. Le dialogue entre médias, journalistes et partis politiques peut être fait d'accusations mutuelles ou de remarques constructives, chacun dans le cadre de ses fonctions et de ses prérogatives. L'instauration de ce type de dialogue nous permettra de choisir entre la confrontation ou l'échange constructif.


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