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Tunisie Au nom de l'immunisation de la révolution, Ennahdha traite le peuple de mineur
Publié dans Business News le 05 - 04 - 2013

Le projet de loi « d'immunisation de la révolution » vient d'être adopté par la Commission de la législation générale à l'Assemblée nationale constituante (ANC) avant d'être soumis, ultérieurement, au vote devant la séance plénière de l'ANC.
Initié par les « revanchards du CPR, puis retouché et fignolé par les islamistes d'Ennahdha, ce projet de loi est, de l'avis de tous les analystes de la place, taillé, sur mesure de façon à contrarier, voire affaiblir le parti de Nidaa Tounès, en le privant de certains de ses cadres dirigeants, plus particulièrement et principalement, son leader et ancien Premier ministre de la précédente phase transitoire, Béji Caïd Essebsi.
D'ailleurs, les auteurs de ce projet dit « d'immunisation de la révolution » ou « loi d'exclusion », comme l'appellent ses détracteurs, ne s'en cachent pas: ils visent, bel et bien Nidaa Tounès et BCE. Pour eux, « Nidaa Tounès veut faire ressusciter les RCDistes sous une nouvelle couverture avec tout le risque que cela suppose comme retour à la tyrannie, à la dictature et à la répression.
Les Nahdhaouis et les CPRistes jurent leurs grands dieux qu'ils ont à cœur de préserver et de protéger la révolution contre tout risque de rechute. Or, d'un côté, ils minimisent le poids de Nidaa Tounès et, de l'autre, ils agissent à titre préventif comme si le parti de M. Caïd Essebsi allait gagner, à coup sûr, le prochain scrutin. Du moins, ils le craignent fortement.
Et si l'on en croit BCE, comme il l'a indiqué sur Ettounissia, seuls 24 cadres de Nidaa peuvent être concernés par ce projet de loi. «Qu'ils fassent passer ce projet de la honte, car en fin de compte, il n'aura, pratiquement, pas d'incidence sur nous », a-t-il lâché en substance, avant d'ajouter qu'il demeure persuadé que cette loi ne passera pas, dans le sens où elle sera préjudiciable à la réputation de la Tunisie et à la crédibilité du processus de la transition démocratique.
Béji Caïd Essebsi leur oppose l'argument massue que cette exclusion, même si elle est politique, est du ressort de la justice. Les instigateurs de cette loi semblent considérer le peuple comme étant mineur et incapable de discerner entre le bon et le mauvais puisque celle-ci lui ôte son droit au choix de ses représentants.
Donc, la réalité des choses réside dans le fait qu'Ennahdha, maître absolu de la Troïka gouvernante ainsi que son suiveur, le CPR ; ont compris et réalisé que le profil rassembleur de ce nouveau parti qu'est Nidaa Tounes, en plus du charisme de son leader, Béji Caïd Essebsi, constituent un « danger politique » pour la mainmise du parti islamiste et de la Troïka sur la Tunisie.
Les observateurs estiment que Rached Ghannouchi et son parti sont déterminés à écarter, de leur chemin, Béji Caïd Essebsi et Nidaa Tounès. Et ils n'ont pas trouvé mieux que cette loi d'exclusion pour avoir plus de chances de se maintenir au pouvoir. Ils pensent, ainsi, trouver le prétexte idéal et rêvé, en l'occurrence, le souci de, soi-disant, protéger la révolution. Un terme devenu motif de surenchères pour faire passer toutes les pilules, même celles anti-démocratiques.
A souligner, par ailleurs, que les 86 ans de Béji Caïd Essebsi, un argument que ses « ennemis » considèrent comme un handicap, ne l'ont pas empêché, apparemment, d'être le mieux outillé pour damer le pion à la Troïka, plus précisément Ennahdha, selon les observateurs avérés. L'ex-premier ministre du gouvernement provisoire est parvenu, en l'espace de quelques mois, à réunir autour de lui une pléiade de politiciens ayant roulé leurs bosses dans la société civile ou parmi les hautes compétences avérées et reconnues.
Ainsi, de l'avis de tous les observateurs avertis, BCE dispose, autour de lui, de tout un éventail d'éminences grises dont notamment des diplômés des grandes universités de l'Occident, des personnalités de la société civile ayant marqué la lutte contre Ben Ali, en plus d'une riche variante d'hommes d'affaires.
On n'oubliera pas, non plus et surtout, que BCE a l'atout et le mérite d'avoir mené à bon port la première phase de la transition démocratique en Tunisie, un atout que même ses adversaires lui reconnaissent, ce qui a renforcé son capital-sympathie auprès de la population. Il s'agit, en fait, d'un crédit qui a été acquis durant un parcours de militant dans l'école du leader historique Habib Bourguiba, que Béji Caïd Essebsi, vénère, mais ne manque pas de critiquer sur la question du manque de la démocratisation de la vie politique.
On n'oubliera pas, non plus, que par rapport aux islamistes d'Ennahdha, Béji Caïd Essebsi a joué franc jeu. Non seulement, il a été l'un des principaux acteurs de la réussite des élections du 23 octobre 2011, mais il a tenu à remettre les rênes du pouvoir à Hamadi Jebali, un certain 26 décembre 2011, lors d'une cérémonie modèle, digne de la révolution tunisienne et d'une grande démocratie.
Ce projet de loi semble constituer, également, une manœuvre de diversion d'Ennahdha contre Nidaa Tounes, notamment son leader Béji Caïed Essebsi, qui ne cesse de monter dans les intentions de vote. Le parti d'Ennahdha est conscient que Nidaa Tounes tire sa force du charisme de son président-fondateur. Les islamistes essaient donc de lui faire obstacle par tous les moyens possibles, pense-t-on.
Et faute de programme alléchant et de réalisations dignes de la révolution de la part du gouvernement de la Troïka, Ennahdha et ses alliés recourent à cet acte populiste jouant sur la fibre sensible de la révolution tout en essayant d'accuser leurs adversaires de « symboles de l'ancien régime déchu », s'ils s'opposent à ce projet, dans le sens où le peuple tunisien est contre toute sorte de punition collective.
Sans oublier que la quasi-majorité des citoyens garde une sympathie évidente pour Béji et ne garde que de bons souvenirs de son passage au premier ministère. N'est-il pas l'un des principaux artisans de la réussite des élections du 23 octobre 2011 ? . Pour preuve, son passage à la dernière émission de « 9 heures du soir » sur Ettounsia a drainé presque 70% de l'audimat !
D'ailleurs, à la question si ce projet de loi sur l'immunisation de la révolution est en contradiction avec la justice transitionnelle, l'analyste, Slaheddine Jourchi, pourtant un des fondateurs du mouvement islamiste en Tunisie, répond sans hésitation : « oui, elle est contraire à l'esprit et à la philosophie même de la justice transitionnelle qui s'articule autour de la vérité, la reddition des comptes et la réconciliation ».
En tout état de cause, il est légitime de s'interroger, en fin de compte, si on peut faire confiance à Ennahdha et au CPR pour immuniser la révolution, eux qui défendent, becs et ongles, les Ligues de protection de la révolution, ces milices qui sont passées maîtres dans le triste art de la violence. Les Deghij, Recoba et consorts, leaders des fameuses LPR répondant toujours présents pour semer la pagaille lors des manifestations et des réunions des autres partis et de certaines composantes de la société civile dont notamment l'UGTT.


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