Les avocats des hommes d'affaires interdits de voyage ont appelé, vendredi, le gouvernement à trouver une solution radicale à ce dossier, regrettant le retard dans la prise de décision sur cette question et ses retombées sur le rendement des projets confisqués qui ont sensiblement affecté leur potentiel en termes d'emploi. Au cours d'une conférence de presse, Lazhar Akermi a estimé, que le dossier des hommes d'affaires tombant sous le coup du décret loi de 2011 qui porte sur la confiscation d'avoirs et de biens est «politique par excellence». Il a suggéré la mise en place par le gouvernement d'une instance qui tranchera sur cette question. Il souligné que le règlement de cette affaire est de nature à revigorer les entreprises concernées et à créer de nouvelles opportunités d'investissement en Tunisie et à l'étranger. D'autant que la levée de l'interdiction de voyage sur les hommes d'affaires contribuera à libérer l'initiative et à consolider les ressources de l'Etat, face à une situation économique difficile. Plusieurs hommes d'affaires ont été victimes de chantage financier par des parties puissantes au pouvoir, a affirmé Me Akermi, qui a exprimé la crainte de voir pareilles pratiques persister à l'heure où le pays s'apprête à organiser des élections. Pour sa part, Wissem Saidi a noté que le pôle judiciaire chargé des dossiers de corruption (15000) est encore en phase de diagnostic, déplorant que les mesures prises par la justice à l'instar de l'interdiction de voyage, n'ont pas été basées sur un travail d'investigation. Il préconise la révision de la loi sur la justice transitionnelle, l'affaire faisant l'objet de spéculations politiques. Me Saidi a affirmé que les avocats comptent créer un comité de défense pour soumettre tous les dépassements recueillis à la justice. Ils saisiront, le cas échéant, les instances internationales, a-t-il prévenu.