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Tunisie Commémoration de la Fête des martyrs : le désengagement des partis politiques
Publié dans Business News le 09 - 04 - 2014

La Fête des martyrs est entourée d'une aura particulière depuis la révolution du 14 janvier et les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, ainsi que les soldats et policiers morts dans leur lutte contre le terrorisme. On s'attendait, de ce fait, à ce que cette 76ème commémoration soit célébrée par les partis politiques et les composantes de la société civile, à l'Avenue Habib Bourguiba. Il n'en était rien. Hormis un minime rassemblement des Ligues de protection de la révolution, et la manifestation du Front populaire, aucune autre présence n'a été remarquée. Reportage.
11h du matin, foule éparse est aux abords du théâtre municipal de Tunis. Un groupe de manifestants, dont des LPR, sont venus célébrer la fête des martyrs. Ces mêmes Ligues de protection de la Révolution, visées par une action en justice en vue de leur dissolution. Pas plus d'une cinquantaine de personnes, brandissait des pancartes à l'effigie des LPR, appelant entre-autres à la libération d'Imed Deghij inculpé récemment. Parmi les manifestants on reconnait Mohamed Amine Akid, alias Recoba, meneur au sein des LPR, ainsi que la mère d'Imed Deghij portant la photo de son fils, avec en-dessus une pancarte représentant le signe de rabâa.
Par ailleurs, les partisans des LPR ont scandé des slogans contre les Etats-Unis et sa politique interventionniste en Tunisie, critiquant ainsi la dernière visite effectuée par Mehdi Jomâa aux USA. Ils ont hurlé à tue-tête « où sont nos richesses, où est notre indépendance, les Etats-Unis d'Amérique n'occuperont pas notre pays ». D'un autre coté, une liste de noms a été affichée sur la façade du théâtre municipal. Cette liste est présentée comme celle des martyrs du courant islamique en Tunisie.
Plus insolite était la marche menée par un petit groupe de personnes demandant la libération d'Adel Dridi. Ces drôles de manifestants ont été spoliés de leurs biens par cet escroc et ont voulu faire entendre leur position quant à cette affaire, en pleine célébration de la fête des martyrs. D'ailleurs, ils ont proclamé qu'ils étaient « des martyrs en vie ».
En avançant sur l'Avenue Habib Bourguiba, en direction du siège du ministère de l'Intérieur, un nombre plus important de personnes commence à se regrouper. Une tente a été dressée, celle de la Fondation Chokri Belaïd contre la violence, entourée de pancartes où sont affichées des citations du défunt militant de gauche : « Honorez les martyrs pour rendre hommage à ce pays pourtant petit mais qui a donné des leçons à l'Humanité », peut-on lire comme un écho à la célébration du 9 avril, ou encore « On veut que la Tunisie soit grande de ses martyrs et grande de l'avenir de ses enfants. Le Martyr doit être une valeur dont on se rappelle pour mobiliser les élans ». Sous la tente, Basma Khalfaoui, ainsi que le père et le frère de Chokri Belaïd discutent avec les participants à la célébration, partageant leurs idées et leur peine. Les présents peuvent écrire un message à la mémoire de Chokri Belaïd dans des livres mis à leur disposition, on peut voir s'exprimer beaucoup de tristesse et de colère ainsi que des messages de soutien à la famille. Abdelmajid Belaïd, frère de Chokri Belaïd, nous a déclaré que « la célébration de la fête des martyrs est de la plus haute importance, afin d'affirmer que les Tunisiens n'oublient pas leurs martyrs et que ceux-ci représentent une partie essentielle de notre mémoire ».
Vers 12h, l'affluence est de plus en plus dense, essentiellement constituée de partisans du Front populaire. La foule s'installe devant le local du ministère de l'Intérieur pour la manifestation hebdomadaire dédiée tous les mercredis à la mémoire de Chokri Belaïd et exhortant les autorités à dévoiler la vérité sur son assassinat. Les manifestants brandissent les photos de Belaïd et Brahmi ainsi que celles de Mohamed Belmofti et Nabil Barakati. Le rouge sang du drapeau tunisien colore le rassemblement, l'hymne national est entonné en chœur. « Chokri est vivant, Brahmi est vivant », scandent-ils ou encore, « le peuple exige que Laârayedh soit interrogé ».
La colère, quant à la gestion de l'affaire du meurtre de Belaïd et Brahmi, par le gouvernement de la Troïka, est toujours palpable. Les membres de la famille Brahmi participent à la marche, notamment son fils qui nous a accordé quelques mots. Il s'est adressé au peuple tunisien, en lui assurant qu' « il a le grand mérite de compter parmi ses martyrs Chokri Belaïd, Mohamed Brahmi et Mohamed Belmofti ». Par ailleurs, M. Brahmi a déclaré à l'intention de ceux qui ont commandité les assassinats qu' « ils n'échapperont pas et que justice sera faite quels que soient les moyens pour y parvenir ».
Les forces de l'ordre encadraient la manifestation en retrait et dans le calme et les manifestants se dirigent vers le lieu où les dirigeants du Front populaire prendront la parole. On a pu constater la présence de plusieurs figures du FP, à l'instar de Hamma Hammami, Ahmed Seddiq, Mohamed Jemour ou Zouhair Maghzaoui, secrétaire général du Mouvement du Peuple.
Lors de leurs interventions, les dirigeants du Front populaire ont tenu à rendre hommage à tous les martyrs tunisiens, depuis la lutte pour l'indépendance jusqu'à nos jours, alors que les manifestants scandaient « Nous resterons fidèles au sang des martyrs ». Ils ont souligné qu'à travers l'Histoire du pays ceux qui sont tombés pour la patrie, militaient pour des valeurs nobles telles que la liberté, la démocratie et l'équité sociale ainsi que l'indépendance de la Tunisie et la dignité de son peuple. Les figures du FP ont d'un autre coté, décrit le projet du Mouvement Ennahdha comme étant contre-révolutionnaire et obscurantiste, en contradiction totale avec les valeurs universelles dont Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi étaient les dépositaires. Il a été souligné que le Front populaire saura continuer le combat pour la liberté et la démocratie et qu'il sera prêt à sacrifier d'autres martyrs pour atteindre cette cause.
Dans son intervention Ahmed Seddiq a rendu hommage aux martyrs de la révolution tunisienne. Il a précisé qu'il était malheureux qu'après trois ans de leur mort, la vérité n'ait pas encore été dévoilée. M. Seddiq a aussi dénoncé les tentatives pour étouffer la vérité sur les meurtres de Belaïd et Brahmi. Il a souligné que la date du 9 avril était chargée d'événements tristes qui ont touché non seulement la Tunisie mais aussi le monde arabe. Le dirigeant a évoqué les martyrs du corps sécuritaires dans leur lutte contre le terrorisme et a affirmé le soutien du Front aux forces de l'ordre qui protègent la Tunisie d'un danger imminent.
De son coté, Hamma Hammami a évoqué les martyrs du 26 janvier et de la révolte du pain ainsi que ceux du bassin minier de Gafsa en 2008 et tout ceux qui sont morts sous la torture pendant les années de dictature qu'a connue la Tunisie. Hammami à l'instar de ses camarades du FP, a insisté sur la nécessité de dévoiler la vérité sur les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, sous peine de voir de tels scénarios se répéter. Le leader de gauche a précisé que le chemin vers la liberté est tortueux et sera plein d'embuches mais qu'il fallait persister et militer pour la liberté et la démocratie. A cette occasion, il a aussi rendu hommage aux martyrs palestiniens, irakiens et syriens.
En marge de la commémoration des 76 ans de la fête des martyrs, le Front Populaire a annoncé officiellement que Hamma Hammami sera le candidat de la formation politique pour la prochaine élection présidentielle.
Lors de cette manifestation du 9 avril, il est intéressant de noter l'absence du reste des partis politiques de la commémoration du 76ème anniversaire de la fête des martyrs. Alors que les trois présidences, Marzouki, Jomâa et Ben Jaafar ont commémoré le 9 avril au carré des martyrs à Sijoumi, les partis politiques ont multiplié les meetings dans les régions.
Le parti Ennahdha avait organisé un meeting à Béja avec à sa tête Rached Ghannouchi. De son coté, Nida Tounes en a organisé plusieurs, dont l'un avec Mohamed Ennaceur à Tunis, l'autre, présidé par Taïeb Baccouche à Bizerte, ainsi que d'autres à Djerba, Mateur, Mellassine, etc. Quant au Joumhouri, son meeting s'est tenu à Ben Arous, mené par Ahmed Néjib Chebbi.
Ces mêmes partis qui ont investi l'avenue Habib Bourguiba lors de la précédente fête en 2013, désertent la rue aujourd'hui. En pleine campagne électorale avant l'heure, ils préfèrent organiser des meetings populaires que mobiliser les masses.


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