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La Tunisie aura-t-elle un jour un président digne de ce nom ?
Publié dans Business News le 24 - 07 - 2014

A l'approche des échéances électorales, une avalanche de candidatures à l'élection présidentielle s'est profilée à l'horizon. On dénombre, jusqu'à ce jour, une trentaine d'aspirants à la présidence. Il semble que rien ne pourra limiter ces candidatures fantaisistes, ne serait-ce qu'en s'appuyant sur les textes de loi.
Si on se rapporte aux textes en vigueur, Loi électorale et Constitution, on constate que tout citoyen ou citoyenne non déchus de leurs droits civiques peuvent aspirer à présenter leur candidature à la présidence de la République. Le candidat en question, même s'il a été condamné auparavant ou encore s'il fait l'objet de poursuites judiciaires toujours en cours, bénéficiera de ce droit.
En effet, dans le chapitre 1 de la Constitution relatif aux principes généraux, l'article 11 stipule qu' « Il incombe à tous ceux qui assument les fonctions de président de la République ou de chef ou de membre de gouvernement […], de déclarer leurs biens tel que prévu par la loi. Aucune mention aux implications des candidats dans des procédures judiciaires ou la nécessité de présenter un certificat médical attestant de la santé physique et mentale de l'éventuel président de la République.
D'un autre côté, les conditions d'éligibilité telles que présentées dans l'article 37 de la Loi électorale, déclarent que le candidat doit avoir la nationalité tunisienne de naissance, abandonner une deuxième nationalité s'il en a, avoir 35 ans le jour de dépôt de la candidature et être de confession musulmane. Il semblerait qu'il y ait omission de deux conditions d'éligibilité, partout appliquées par les Etats démocratiques dans le monde. C'est à se demander les raisons d'un tel « oubli » de la part des constituants à l'ANC. Une première liste non exhaustive de quelques candidats, pour certains controversés et dont les apparitions médiatiques ont suscité la polémique, plus d'une fois :
Adel Almi :
Adel Almi, cheikh autoproclamé, propulsé au devant de la scène médiatique, dit-on, par certains dirigeants d'Ennahdha et par son discours, parfois moyenâgeux, parfois clownesque, a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle. Il ne s'agit pas d'une blague, le personnage est très sérieux !
Président du parti Tounes Ezzaytouna, Adel Almi est connu pour ses positions extrémistes. Est-ce digne d'un président de la République ? Aux électeurs d'en juger ! Son cauchemar proclamé, le mode de vie des Tunisiens et leurs mœurs « dissolues » desquels Almi se propose de les délivrer. On se rappelle sa fameuse déclaration où il a menacé les non-jeûneurs au mois de ramadan de les dévoiler en plein jour, indiquant qu'il les traquera et les prendra en photo. En réaction, les Tunisiens, très actifs sur les réseaux sociaux ont crée des pages où ils publiaient leurs photos en train de se nourrir en plein jour.
Par ailleurs, ledit cheik avait mené une cabale contre l'article 6 de la Constitution relatif à la liberté de conscience, affirmant qu'il s'agit d'un complot contre l'identité arabo-musulmane en Tunisie et une incitation à l'athéisme, mais aussi il a dénoncé l'inscription de la parité homme-femme dans le projet de Constitution… D'un autre côté, Almi avait appelé à manifester pour autoriser la polygamie, en invitant les femmes « pieuses » sur les réseaux sociaux, à une marche géante pour demander l'application de la loi de Dieu et, spécialement donc, la polygamie. Autre fait marquant, Adel Almi avait osé lors d'une émission télévisé de traiter docteur Mohamed Talbi d'ignorant et l'a même invité à le consulter pour qu'il lui explique la vraie religion.
Bahri Jelassi :
On ne présentera plus, Bahri Jelassi le fondateur du parti de l'Ouverture et de la Fidélité. A l'occasion de ces passages dans les médias, le personnage a déclenché maintes polémiques. La plus tristement célèbre, son intervention où il a appelé clairement à la pédophilie. Dénigrant la Femme, Bahri Jelassi cherche par tous les moyens à la rabaisser en la considérant comme une marchandise. Il s'est ainsi attaqué au Statut du Code personnel, selon lui la source de tous les maux. Jelassi a affirmé que la femme doit être mariée à l'âge de 13 an, pour éviter le phénomène du célibat et que l'homme a droit, outre sa femme, à une servante.
Jelassi est un homme d'affaires méconnu avant la révolution, durant la dernière campagne électorale il avait promis de faire baisser les prix du pain ou encore de faire construire un tunnel entre la Tunisie et l'Italie. Autre mesure insolite, il a promis un don de 5000 dinars à tous les nouveaux mariés, et ce en intégrant cette mesure dans le budget de l'Etat.
Son discours est un fouillis d'amalgames entre les notions de laïcité, de communisme ou encore de franc-maçonnerie, les progressistes sont tous mis dans le même panier et traités de toutes les insultes possibles.
Hechmi Hamdi :
Le milliardaire Hechmi Hamdi est le président de Tayyar Al Mahaba (NDLR. Courant de l'Amour), mais également le propriétaire de la chaîne Al Mustakella, diffusant depuis Londres où il réside. Ayant crée la surprise lors de la dernière campagne électorale, Hamdi est confiant pour les prochaines élections.
Son programme tourne autour de 3 axes. Le premier concerne le droit à la couverture médicale gratuite pour tous les Tunisiens démunis. Le deuxième volet concerne les chômeurs en leur offrant une prime de recherche de travail de 200 dinars par mois et une formation de 2 jours. Cette mesure engloberait 500.000 bénéficiaires. Enfin, le troisième axe coûtera 150 millions de dinars et offrira un service aux personnes âgées : ainsi, les personnes de plus 65 ans pourront bénéficier du transport en commun gratuitement (bus, métro, train).
Ancien membre d'Ennahdha, Hechmi Hamdi affirme qu'il ne pourrait rentrer en Tunisie à cause d'éventuels déboires judiciaires, les autorités n'ont pas confirmé cette thèse. Il est par ailleurs accusé d'avoir exploité sa chaine Tv pour sa campagne électorale, ce qui est en contradiction avec la concurrence loyale.
Larbi Nasra :
Créateur de la chaîne privée Hannibal Tv, Larbi Nasra traine une réputation sulfureuse. Aux lendemains de la révolution lui-même et son fils ont été arrêtés pour complot contre la sécurité de l'Etat et haute trahison. Ils étaient soupçonnés d'avoir participé à une manœuvre de déstabilisation du pays et ce, justement, après la fuite du président déchu Ben Ali. Il est vrai qu'Hannibal Tv était soupçonnée d'avoir des liens directs avec le palais de Carthage, la famille Nasra étant apparentée à celle de l'ex première Dame Leila Trabelsi.
Dans cette affaire, Larbi Nasra et son fils ont été accusés d'avoir sciemment propagé de fausses informations, via Hannibal Tv, les jours suivant la révolution. Le but de la manœuvre, d'après l'accusation : la déstabilisation du pays et la provocation du chaos et de la panique générale afin de préparer le terrain au retour de Ben Ali d'Arabie Saoudite. Les deux Nasra seront relâchés plus tard.
Plus récemment, Larbi Nasra est entré dans la vie politique, en sa qualité de président du parti, La Voix du peuple. M. Nara a vendu ces parts à Hannibal Tv et il a décidé de quitter définitivement le management de la chaîne. Il n'occupera désormais qu'un siège au conseil d'administration. Il refuse de faire de la politique tout en ayant un média, selon lui. Cela était sans compter la plainte déposée contre lui par les nouveaux propriétaires de la chaine, l'accusant d'avoir exploité la chaîne afin de promouvoir son parti et affirmant que le logo affiché à la droite de l'écran, porte en réalité le nom du parti.
Le chapitre IV de la Constitution relatif au pouvoir exécutif, stipule dans l'article 72 que « le président de la République est le chef de l'Etat, symbole de son unité. Il garantit son indépendance et sa continuité et il veille sur le respect de la Constitution ». Serait-ce le cas si l'on prenait on compte la candidature de certains aspirants à la présidence de la République ? Ikhlas Latif


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