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Et si Maslow se mettait à la politique ?
Publié dans Business News le 30 - 07 - 2014

En vue de comprendre ce qui oriente l'être humain dans sa prise de décisions, le psychologue Abraham Maslow a expliqué que le comportement et la motivation ont beaucoup à voir avec la volonté d'un individu à répondre à ses besoins fondamentaux.
Maslow a réparti ces besoins en cinq niveaux de base; la personne ne ressentira le besoin du second palier que si les exigences du premier aient été satisfaites, et ainsi de suite.
70 ans plus tard, en essayant d'exploiter la même logique de Maslow dans les plans stratégiques des partis politiques durant les périodes électorales, nous nous retrouverions avec la pyramide suivante, selon laquelle l'électeur devrait jauger le degré de réponse des partis politiques à ces besoins:
1. Le besoin le plus fondamental serait un parti stable avec un leadership fort et des valeurs ou même une idéologie inébranlables, un parti qui ne risque pas d'être renversé une fois au pouvoir ni à causes de conflits internes ou de coups externes, et qui soit en mesure de constitue un gouvernement fort qu'il soit seul ou à travers une coalition.
2. Ce niveau est réservé aux besoins économiques: on cherche un parti qui permettrait une bonne gestion économique, garantirait des marchés libres stables, et œuvrerait ainsi pour amortir le problème du chômage en allégeant le coût de la vie.
3. La sécurité du pays et l'intégrité physique des citoyens, constitueraient le 3ème niveau de nécessités citoyens: Les partis désirant combler ce besoin devront pouvoir gérer une police forte et éthique, un système judiciaire indépendant et transparent et une administration compétente, tout en neutralisant la menace terroriste et garantissant l'intégrité des frontières.
4. Ce n'est qu'après qu'un parti politique ait été en mesure de répondre à ces besoins de base, que l'électorat serait intéressé de savoir si la formation politique pourraitsatisfaire les besoinsd'ordre supérieur: une société équitable, la liberté de la presse, les droits des minorités, l'accès à l'information,l'équitéetla décencedu mode de vie Tunisien,...etc.Ce niveau serait du "luxe superflu" si les besoins rudimentaires n'ont pas été assouvis.

Le fait d'ignorer sa place exacte sur la pyramide, en plus du manque de planification stratégique et politique, l'absence de communication, le tout cumulé à un discours politique ignorant totalement les besoins des électeurs, tous ces facteurs et bien d'autres ont condamné 11 millions de tunisiens à être emprisonnés dans un triangle infernal depuis 2011: des gouvernements successifs ineptes, une opposition molle, virevoltante incapable de sortir de son nombrilisme et un islamisme radical qui se propage et gagne dangereusement du terrain. Le pire, est que ce scénario risque de se reproduire encore une fois en 2014.
Il est primordial de comprendre la nature et l'étendue des besoins des électeurs, de déceler les différences entre les besoins des groupes ou des individus et de visionner les changements que subissent ces besoins au fil du temps.
Ce n'est qu'en intégrant toutes ces variables de l'environnement de l'électeur, qu'un parti pourra mettre en place sa stratégie électorale, en respectant les étapes suivantes:
1. Discerner sa position actuelle sur la pyramide(qui est son interlocuteur préférentiel).
Chaque parti devrait identifier ses atouts (quels services peut-il rendre? quel est son électorat cible?). L'accent ne devrait pas être mis sur les faiblesses des parties adverses autant que sur les forces internes. Basé sur ses capacités, chaque partie devrait ensuite se concentrer sur le nombre maximum d'électeurs potentiels dont les besoins correspondent à ses forces.C'est de cette façon qu'un parti peut optimiser ses efforts et obtenir un meilleur retour sur investissement.
2. Générer des alternatives ou des points de différenciation (clé de l'avantage concurrentiel durable). Aucun parti politique ne pourra gagner aujourd'hui s'il ne se distingue pas de NDA et Nidaa: Montrez aux électeurs ce qui vous rend spécial et différent,Cela exige du courage politique et de la croyance en vos valeurs-deux éléments d'une valeur inestimable aux urnes.
3. Formulation de la stratégie: c'est là que l'on décide sur quel niveau de besoins on va se concentrer, ceci se traduira par la définition de ses électeurs cibles == Ceci implique que le programme de marketing politique d'une force politique donnée, doit impérativement faire d'elle le meilleur choix pour son groupe d'électeurs.
4. Identifier ses vecteurs de performance clés et élaborer ses plans d'action autour d'eux.À ce moment, une équipe de militants bien organisée peut aller travailler sur des sujets spécifiques, ciblant un groupe d'électeurs potentiels spécifique, dans des zones particulières d'intervention, selon un ordre du jour bien déterminé: C'est ainsi que l'on gagne du soutien et des élections.
De retour à la réalité de la scène, on s'aperçoit que même si ces quelques étapes susmentionnées sont simples à réaliser, la majorité des formations politiques de la place ont choisi de les ignorer délibérément pour partir en guerre contre Nidaa et/ou Ennahdha sur des terrains où ils sont certains de perdre, car ces deux partis semblent occuper avec brio le niveau 1 de la pyramide. Cependant, ils peinent à convaincre sur le plan économique (niveau 2) et sur le plan sécurité et justice (niveau 3).
Je suis persuadé, en dépit de la courte période qui nous sépare des élections, qu'il est encore possible pour quelques partis, de recentrer leurs efforts sur les niveaux2 et 3, et de présenter une offre économique solide et/ou un plan sécuritaire rassurant. Ceci nécessitera, bien entendu,la bonne stratégie jumelée à une performance sans failles, afin de pouvoir changer les esprits des électeurs cibles.Toute autre stratégie serait suicidaire, combattre deux géants sur leur propre territoire sans armure ou un avantage concurrentiel, c'est annoncer sa propre mort politique : «Les guerriers victorieux gagnent d'abord et puis vont à la guerre. Les guerriers amoureux de la défaite, commencent par partir en guerre, puis cherchent à gagner" dixit Sun Tzu.
Pour qu'un plan stratégique soit efficace,ses architectes se doivent d'apprendre que l'essence de la politique est de servir les gens, pas l'inverse. Malheureusement, il parait que nos dirigeants ont longuement baigné dans une culture de détachement de la réalité des citoyens,et que renverser cette culture prendra certainement plus de temps que celui d'une élection et une défaite. En effet, les "Leaders" politiques tunisiens ne semblent intéressés parles besoins des citoyens que s'ils peuvent servir le but ultime du politicien.Cet amateurisme stratégique et cette culture politique stagnante ne font qu'accentuer les craintes d'une abstention foudroyante des Tunisiens lors des prochains rendez-vous électoraux, ce qui compromettra la concrétisation de ce régime démocratique tant convoité.
Il semble que le manque de vision politique et stratégique des acteurs politiques tunisiens,est désormais la norme et non l'exception. Attaquer les élections sans véritable stratégie, c'est diriger un navire sans boussole....Il n'y a qu'un seul résultat possible!
* Lotfi Saibi, ALM - CEO / GM 4DLeadership House


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