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Discours d'un salafiste aux abois : quittez la Tunisie, venez au Chem !
Publié dans Business News le 07 - 08 - 2014

Un message audio du terroriste Kamel Zarrouk a été diffusé hier dans les réseaux sociaux. Il reflète que les salafistes n'ont pas changé de revendications, celles de fonder un califat en Tunisie et d'y instaurer la chariâa. Mais s'il n'y a pas de changement dans ce sens, on remarque cependant un repli puisque le terroriste n'appelle plus les siens à commettre des actes terroristes en Tunisie, mais plutôt à se replier en Syrie et en Irak, avant de revenir, par la suite, en Tunisie, victorieux. Transcription.
La guerre contre le terrorisme menée par le quatuor Mehdi Jomâa, Lotfi Ben Jeddou, Ghazi Jribi et Ridha Sfar commence-t-elle par porter ses fruits ?
C'est ce que l'on peut comprendre après avoir écouté l'enregistrement audio, diffusé hier mercredi 6 août tard la nuit, et attribué à Kamel Zarrouk. Il nous est impossible d'authentifier avec certitude la voix et s'il s'agit bien de ce leader d'Ansar Chariâa, mais le contenu de l'enregistrement audio semble bien le sien. Quant à la date, nous avons réussi à l'authentifier grâce à quelques détails. Elle est bien nouvelle et l'enregistrement a eu lieu après le dernier aïd.
Kamel Zarrouk est cet imam et cheikh salafiste qui se serait enfui en portant le niqab, d'après des sources citées par Kapitalis en janvier dernier. La dernière fois que l'on a parlé de lui fut en février et il aurait pris refuge en Libye où se trouverait son chef Seïfallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh. En septembre 2013, alors que Ali Laârayedh était encore chef du gouvernement, il a pu échapper in extremis à la police qui a encerclé une mosquée où il donnait le prêche du vendredi.
Zarrouk est né en 1973 et a grandi à Jebel Lahmar, quartier populaire de Tunis. Il ne s'est jamais fait connaitre par les forces de l'ordre avant la révolution pour une quelconque appartenance au mouvement salafiste. Ce n'est qu'en mars 2011 qu'il a rejoint Ansar Chariâa en étant tout de suite dans le premier cercle de Seïfallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh. Son activité s'est principalement concentrée dans une mosquée de son quartier et dans la mosquée du campus universitaire d'El Manar.
Il ne sera cependant pas inquiété jusqu'à l'invasion de l'ambassade américaine en septembre 2012 où il aurait eu, selon certains témoignages, un rôle-clé, puisqu'il était membre dirigeant d'Ansar Chariâa. Durant son interrogatoire, un des suspects de l'assassinat de Mohamed Brahmi a déclaré que c'est Zarrouk qui en serait le commanditaire.
Il a pu fuir en Libye et la personne qui l'a aidé dans cette fuite a été arrêtée. Depuis, il se serait envolé vers la Syrie où il aurait rejoint le mouvement terroriste de Daech.
L'enregistrement audio en question, dont Business News a pu obtenir une copie, dure dix minutes et est truffé de messages adressés aux membres d'Ansar Chariâa en Tunisie. Nous avons choisi de ne pas le diffuser vu que les salafistes et terroristes peuvent utiliser les médias pour transmettre des consignes particulières aux leurs.
Dans cet enregistrement, on entend Kamel Zarrouk ordonner à ses troupes de quitter de suite cette « terre remplie d'injustices ». « Vous n'avez plus de place sur cette terre, a tonné Zarrouk, une terre de musulmans et d'islam. Malheureusement, cette terre est remplie de laïcs, de libéraux, de gauchistes et de partis diaboliques qui ont étouffé les gens de foi et vrais adeptes du Coran. Vous n'êtes pas meilleurs que le prophète Mohamed qui a quitté sa terre de la Mecque. Le prophète est revenu par la suite victorieux avec son couvre-chef noir. La Tunisie ne sera pas entre les mains des laïcs, fils de Bourguiba, le mécréant et criminel qui a perverti le pays. Ben Ali a poursuivi cette œuvre en mettant à sac la Tunisie et maintenant c'est Ben Jomâa, ce dépravé, qui continue le travail de perversion (durant tout l'enregistrement, il parle de Mehdi Jomâa en disant Ben Jomâa NDLR). »
Kamel Zarrouk regrette l'occasion ratée après la révolution d'islamiser le pays et d'y imposer la chariâa. « Les croyants se sont occupés par les rixes et différends entre les cheïkhs. Chaque cheïkh veut constituer son groupe et sa troupe et chacun veut imposer sa parole, alors que c'est la parole de Dieu qui doit être supérieure à tous ».
Pour lui, c'est lorsque Dieu a vu tous ces différends entre les cheïkhs qu'il a décidé de le faire échouer.
Zarrouk invite donc ses troupes à le rejoindre là où il y a le calife (autoproclamé NDLR), la terre du Chem, la terre d'Irak, la terre du martyre. Il continue ensuite avec toute une diatribe faisant l'éloge du djihad et les avantages célestes qu'on peut tirer. Une tirade similaire à un discours marketing de haute facture tant le produit « djihad » est bien présenté.
« Pourquoi tu restes en Tunisie, là où il n'y a que la perversion et le péché ? Là où le péché est facilité, là où ils n'aiment pas le « halal »».
Kamel Zarrouk parle ensuite des bienfaits célestes de la « hejra » (émigration) et tout ce qui a été dit dans le coran et la sunna à ce propos. « Ne vous laissez pas entre les mains de ce ‘taghout' (tyran) méprisables », a recommandé le terroriste avant de comparer la vie de ces Tunisiens à la leur. Pour lui, leurs nuits sont remplies de sexe et leurs jours de péchés, alors que les nuits des croyants sont remplies de foi et leurs journées de coran.
Suit un discours takfrisite à l'encontre des laïcs qui, d'après lui, ne pourront jamais être musulmans même s'ils répètent qu'il n'y a Dieu que Dieu des milliers de fois par jour. Il étaie ses propos par les directives et explications d'imams connus.
Kamel Zarrouk poursuit en élevant la voix avec des appels troublants à Dieu remplis d'émotion. Dans ces appels à Dieu, et pendant une minute, il demande à ce que les hommes politiques tunisiens soient détruits, à ce que Dieu détruise l'ANC, qu'il détruise leurs cœurs, qu'il détruise « ses femmes », qu'il détruise leurs enfants, qu'ils soient torturés, qu'ils connaissent le supplice. Il appelle Dieu à détruire Ennahdha, à détruire le parti de Hamma le mécréant (Front populaire de Hamma Hammami NDLR) et à détruire le Ben Jomâa, le chef des mécréants et le plus grand taghout.
Après le marketing des bienfaits et les appels émouvants, Zarrouk joue l'intimidation en rappelant ce que les croyants vont répondre au prophète Mohamed le jour du jugement dernier lorsqu'ils ont mis en place la laïcité et la démocratie en laissant de côté le coran. S'ensuit une diatribe de quelques secondes d'appels émouvants à Dieu pour détruire tous ces gens là, tout en les menaçant qu'il va y avoir un ouragan qui emportera tout.
Après s'être adressé à Dieu, le terroriste s'est adressé aux forces de l'ordre et aux militaires dans une tentative de les apprivoiser pour les faire retourner dans son camp. Son discours pour les militaires oscillait entre la carotte et le bâton. Entre les bénéfices à tirer de se joindre à eux et les inconvénients de ses sanctions qui vont avec. Bénéfices et inconvénients métaphysiques naturellement.
Rebondissant, sans le nommer, sur un discours récent de Rached Ghannouchi, Kamel Zarrouk renie l'accusation d'être des « khawarej » (dissidents). Pour lui, les salafistes d'Ansar Chariâa n'ont pas à obéir à un pouvoir illégitime et des taghout. Il cite des personnalités religieuses qui lui interdisent de troquer les lois divines par des les lois humaines.
Pour lui, il ne peut pas accepter une constitution rédigée par une femme (et il ajoute que Dieu la rende moche) et des lois qui condamnent six mois de prison à un voleur, alors que Dieu a ordonné de lui couper la main ou encore un an de prison aux adultères, alors que Dieu ordonne de leur donner des coups de fouet.
Le terroriste qualifie le chef du gouvernement de pervers et buveur d'alcool et lance un avertissement à toute la caste politique tunisienne qu'il qualifie d'hypocrite en les menaçant qu'ils vont connaitre le supplice, soit de Dieu, soit de ses croyants. Il prend un malin plaisir à se mettre à la place de Dieu le jour du jugement dernier et leur dit : « Hein ? A qui appartient le pouvoir maintenant ? ».
A la fin de son discours, Kamel Zarrouk s'adresse au peuple tunisien lui demandant de devenir religieux. Il tance ensuite les cheikhs en les sensibilisant et en appelant à leur conscience de faire apprendre le vrai sens de la religion aux analphabètes.
Pour lui, les croyants sont comme des expatriés au milieu des laïcs dans leur propre pays.
Il conclut sa lettre audio en faisant l'éloge du terrorisme qu'il représente et lui trouve des justifications. Sa justification principale étant que son terrorisme a pour objectif d'imposer la chariâa d'Allah qui est supérieure à tout taghout.
Il implore Dieu à la fin pour lui donner sa force pour qu'il passe le prochain aïd en Tunisie, parmi les siens, et au milieu de tous les jeunes victorieux levant la bannière noire de l'islam.
Ce discours est bien différent de celui mené il y a quelques mois par des membres d'Ansar Chariâa grisés et surs de leur victoire sur les forces de l'ordre. Il est vrai que le président de la République leur tendait la main et leur proposait l'amnistie, ce qui peut être considéré comme signe de faiblesse de la part de l'Etat.
Ses propos virulents contre Mehdi Jomâa et ses appels à un repli et à une émigration vers la Syrie dénotent une véritable faiblesse d'une organisation terroriste encerclée de partout.


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