Le président de la République sortant et candidat au second tour de l'élection présidentielle a accordé, mercredi 3 décembre2014, un entretien au journal d'information Mediapart, publié à la date du samedi 6 décembre 2014. Moncef Marzouki revient sur son absence remarquée à la séance inaugurale de l'Assemblée des représentants du peuple. Le président provisoire persiste et signe, en assurant que « contrairement à ce qui a été dit, Mustapha Ben Jaâfar, ne [l'a] pas invité, soi-disant pour des raisons protocolaires ». Moncef Marzouki conclut donc qu'il n'était pas le bienvenu, ce qui est « très inquiétant ». Selon lui, il s'agirait de l'un des multiples signaux attestant du retour de l'ancien système, évoquant en passant, l'arrestation récente de l'un de ses plus proches collaborateurs, qui a dû attendre quatre heures et a été fouillé par la police. Le président souligne de même qu' « un certain nombre de structures d'Etat ou de responsables croient que le vent a tourné et se mettent déjà au service de l'ancien régime ». Par ailleurs, Moncef Marzouki réfute avec force le constat de son isolement politique, rappelant en cela son score au premier tour de l'élection présidentielle. Le candidat estime, au contraire, qu' « il y a une énorme vague de soutien populaire », envers sa personne, qu'il appelle « le peuple citoyen ». Cette machine citoyenne, comme le souligne le président sortant, constituée de volontaires, s'oppose à « la machine RCD bénaliste, qui est une machine d'argent, d'influence, de propagande ». Moncef Marzouki conclut que les gens se rallient à sa cause « sans vouloir l'argent ».