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Interview de Taoufik Jelassi : En dépit du contexte difficile, nous avons réussi notre mission
Publié dans Business News le 15 - 01 - 2015

A deux semaines de la fin de son mandat, Taoufik Jelassi, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des TIC livre, dans une interview accordée à Business News, son bilan à la tête dudit ministère. Durant l'entretien, M. Jelassi est également revenu sur les sujets qui ont fait l'actualité de la semaine, notamment la grève des étudiants dans les écoles d'ingénieur.
Quel bilan faites-vous de votre action à la tête de votre ministère ?
Lorsqu'on parle de bilan, il s'agit évidemment de celui de trois secteurs, à savoir l'enseignement supérieur, la recherche scientifique et les TIC auxquels se sont ajoutés la lutte contre le cyber terrorisme et le développement régional.
Le premier point de ce bilan concerne les avancées très importantes qui ont été réalisées en matière de réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Arrivant à la tête de ce ministère en janvier 2014, ma première action était de réactiver les travaux de la commission nationale chargée de la réforme après une rupture d'activité qui a duré quelques mois. Aujourd'hui, nous sommes très proches d'achever cette réforme que nous présenterons pour approbation, lundi 19 janvier, au conseil des universités.
Le deuxième élément fort de ce bilan porte sur les nouveaux accords de coopération conclus avec plusieurs pays dont les Etats-Unis. 26 millions de dollars de bourses d'étude ont été mis au profit d'étudiants tunisiens afin de leur permettre de poursuivre leurs études dans des écoles et universités américaines. D'autres conventions en rapport avec le secteur de l'enseignement supérieur ont été signées, pendant l'été, avec le Canada.
En ce qui concerne notre coopération avec l'Allemagne, une université allemande verra bientôt le jour à Tunis. Le système universitaire allemand est réputé pour l'aspect professionnel de ces formations et la qualité de son enseignement. Sur la même liste, il y a aussi le projet d'un campus nippo-méditerranéen qui sera basé à Borj Cédria ainsi que l'ouverture d'une antenne de l'institut KAIST (L'institut supérieur coréen des sciences et technologies) à Tunis. Cet institut est connu pour être la locomotive de la recherche et de l'innovation en Corée du Sud.
De nouveaux accords ont, par ailleurs, été signés avec la France notamment en matière d'utilisation des TIC dans l'enseignement scolaire. Il y aura, aussi, la mise en place de plusieurs incubateurs dans nombre d'universités tunisiennes. Un projet qui sera financé grâce à des aides françaises. Les accords portent, en outre, sur la reconnaissance mutuelle de l'ensemble des diplômes entre les deux pays. Dans le même cadre, des conventions de co-diplomation ont été établies avec plusieurs grandes écoles en France dont particulièrement l'Ecole nationale supérieure de Techniques avancées (ENSTA). En dehors de ces pays, nous avons conclu des accords avec la Turquie et l'Indonésie. Au total, notre coopération s'étend à 8 pays qui sont des leaders mondiaux dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Au sujet des TIC, nous avons mis en place le plan national stratégique « Tunisie Digital » qui s'étalera sur une période de cinq ans. Ce plan a été élaboré à l'issue d'un séminaire de trois jours auquel ont participé 120 personnes des secteurs public et privé avec d'autres de la société civile. « Tunisie Digital » vise essentiellement à ancrer la Tunisie dans l'économie numérique. L'utilisation des TIC n'est pas une simple option, c'est une nécessité. Donc, il ne faut pas considérer ce secteur comme un simple soutien technologique mais plutôt comme un levier de croissance et un moteur de développement. Les principaux axes de ce plan sont l'e-commerce, l'e-santé, l'e-tourisme, l'e-éducation, l'e-culture. Le but, donc, c'est d'incorporer les TIC dans les stratégies de divers ministères et secteurs d'activité. Par ailleurs, nous avons le projet Smart Tunisia qui est l'un des volets de « Tunisie Digital ». Il ambitionne de créer 50 mille nouveaux emplois en cinq ans et consiste à offrir des services en ligne depuis la Tunisie à des sociétés étrangères. C'est un projet qui fera de la Tunisie une importante plateforme numérique en Afrique du Nord.
Un deuxième point positif, c'est l'organisation très réussie de la huitième édition du forum international ICT4All en septembre dernier. Plus de 2200 personnes de 40 pays ont assisté à cet événement. On note également la participation d'une dizaine de ministres étrangers à ce forum. Les chiffres étaient impressionnants. On n'a jamais vu lors des éditions précédentes autant de participants ou autant de pays impliqués.
Un autre point important, c'est l'adoption par l'ANC de la loi sur le départ volontaire à la retraite chez Tunisie Telecom. Après une attente qui fut longue, soit quatre ans que le projet traine dans les tiroirs. Il est passé au vote au printemps dernier et a été approuvé haut la main. L'avantage majeur de cette loi est qu'elle permet de réduire la masse salariale de l'entreprise qui tourne aujourd'hui en sureffectif massif par rapport à ses concurrents.
Toujours en rapport avec les TIC et Tunisie Telecom, un nouveau président directeur général a été nommé à la tête de l'opérateur pour remplacer l'ancien qui s'apprêtait à partir en retraite. Ceci a permis d'installer un climat de stabilité au sein de l'entreprise et dissiper l'atmosphère d'incertitude qui planait au niveau de la direction.
Nous avons également travaillé sur la question du dégroupage afin d'ouvrir plus le marché à la concurrence. Pour ce faire, il a été décidé de libérer la boucle locale. Ainsi, tous les opérateurs du pays seront à même d'offrir des services de téléphonie fixe, internet et data à leur clientèle. Une mesure qui n'était pas possible par le passé.
Un autre point essentiel du bilan concerne la création de l'agence technique des télécommunications (ATT). Ce nouvel organe joue un rôle crucial dans la lutte contre la cybercriminalité et le cyber-terrorisme. Il agit sous contrôle de la Justice. Nous avons mis à disposition de l'ATT tous les moyens nécessaires à son démarrage et à son activité.
Aussi parmi les réalisations, nous avons signé des accords avec de grandes enseignes technologiques mondiales à l'instar de Microsoft, Huawei et Ericsson. Avec cette dernière, nous avons pu lancer dans quelques écoles en Tunisie le projet éducatif « Connect to learn » qui rentre dans le volet de la e-éducation.
Ma contribution porte également sur des domaines autres que l'enseignement, la recherche scientifique ou les TIC. J'ai été désigné, en effet, par le chef du gouvernement pour suivre les projets de développement en souffrance dans le gouvernorat de Monastir. Ainsi, dans le cadre de ma mission, je suis intervenu pour résoudre divers problèmes dont un problème à caractère foncier qui bloquait l'achèvement d'un tronçon d'autoroute de trois kilomètres qui passait par la région.
Il faut aussi indiquer que notre ministère a apporté sa pierre à l'édifice durant les élections. Il y a contribué à travers le Centre national de l'Informatique (CNI) qui s'est chargé du traitement numérique des opérations de dépouillement, sans oublier évidemment la contribution des trois opérateurs dans l'inscription des électeurs avec l'envoi des SMS. D'ailleurs, pour récompenser ces efforts, j'ai été ravi de recevoir ce matin un certificat de reconnaissance de la part de l'ISIE.
C'était une année de mandat très riche en défis. Nous avons fait face, au cours de cette période, à plusieurs enjeux stratégiques et majeurs. Le contexte était difficile à cause des grèves et des protestations sociales.
Vous avez indiqué que des écoles étrangères allemande et japonaise vont s'installer prochainement en Tunisie. Est-ce qu'elles seront accessibles à tout le monde ou seulement ceux qui ont les moyens financiers peuvent y étudier ?
Puisqu'il s'agit d'universités publiques, ces établissements offriront un accès à tous les étudiants. Il y aura peut-être des frais d'inscription, mais qui ils seront raisonnables. Je souligne qu'il ne s'agit pas d'écoles privées, mais bien d'universités publiques.
Je peux vous dire que rien n'a changé concernant l'admission ou l'entrée des étudiants aux écoles d'ingénieur. Absolument rien. La convention que j'ai signée fin décembre 2014 avec mon collègue ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle ne modifie en rien les conditions d'entrée à ces écoles là qui sont en vigueur depuis plusieurs années. Donc, tout ce qu'on a vu les 5, 6 et 7 janvier lors de cette grève et toutes les allégations qui ont suivi du style ce ministre va nous amener des jeunes non-bacheliers pour faire les écoles d'ingénieurs ne sont que des mensonges.
Peut-on comprendre par là que l'affaire ait été politisée ?
Je le soupçonne. Je le crains. Je veux surtout insister sur le fait que le chemin habituel pour accéder à ces écoles est resté strictement le même. Les protestations déclenchées sont donc infondées. J'aimerais revenir sur le contenu de ladite convention pour expliquer au juste en quoi elle consiste. Il s'agit, en effet, de créer des passerelles entre l'enseignement supérieur et la formation professionnelle pour permettre aux étudiants qui ne réussissent pas dans un établissement de l'enseignement supérieur d'être admis dans un cursus de BTS, c'est-à-dire dans les filières de la formation professionnelle. Si l'étudiant réussit bien son BTS et qu'il termine les deux années et demi d'étude de sa formation, à ce moment là il pourra revenir de nouveau à l'ISET et y poursuivre ses études en dernière année de licence appliquée.
Nous avons reçu la semaine dernière, à trois reprises, des délégations de l'UGET, de l'UGTE ainsi que plusieurs groupes d'étudiants venant des écoles d'ingénieur. C'était pour lever l'ambigüité sur le sujet et dissiper toute confusion. Mais chaque fois que l'on communique sur un point pour tenter de l'éclaircir, on nous en sort un autre ! Au départ, c'était la question de l'admission qui faisait l'objet de protestations, après on « s'indigne » contre une prétendue marginalisation des écoles d'ingénieur. Puis maintenant, on déplace la question sur un autre terrain, celui des écoles privées d'ingénieurs.
Hier, j'ai tenu une réunion avec les 43 directeurs des écoles d'ingénieur et des instituts préparatoires et il s'en est découlé cinq grandes mesures. La première c'est réviser les critères du cahier des charges régissant l'octroi d'agrément à de nouvelles écoles d'ingénieur privées. La deuxième mesure consiste à ne plus accorder de nouveaux agréments et ce jusqu'à la sortie du nouveau cahier des charges. Concernant le troisième point, il a été convenu d'appliquer à la lettre les points du cahier des charges actuel et multiplier les inspections de qualité pour s'assurer que les écoles privées d'ingénieur existantes continuent à respecter pleinement les dispositions en vigueur. Le quatrième point c'est réviser les critères d'admission des étudiants aux écoles d'ingénieur privées. Et la cinquième mesure vise à renforcer autant que possible le budget des écoles d'ingénieurs étatiques ainsi que les équipements scientifiques dont elles ont besoin.
Après ces séries de rencontres et tout cet effort de communication, j'ai appelé, hier et ce matin, les étudiants à cesser leur grève et à rejoindre leurs classes pour reprendre les cours et passer les examens. Si après tout cela il n'y a pas reprise des cours, je pourrais dire, à ce moment, qu'il y a de la mauvaise fois.
Quelles sont les perspectives de l'enseignement supérieur en Tunisie ?
J'ai tendance à être optimiste sur ce sujet. Je pense, en effet, qu'un gros travail a été entamé il y a plus de trois ans sur la réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et que ce travail-là permettra d'avoir de bons résultats à l'avenir. Je tiens aussi à préciser que des milliers d'enseignants ont été impliqués dans cette grande réforme. Et que tous les conseils scientifiques, présidents d'universités, doyens et directeurs avaient été consultés. Cela en plus de la commission nationale de la réforme qui regroupe 26 membres représentant les universités de Tunis et des régions ainsi que toutes les structures afférentes à l'enseignement supérieur y compris les syndicats.
Je pense qu'on devrait au bout de cet effort participatif et consensuel parvenir à mettre en place cette réforme voulue par l'ensemble des acteurs nationaux de l'enseignement supérieur surtout qu'elle est absolument nécessaire pour rehausser le niveau de l'enseignement supérieur, la valeur des diplômes délivrés et, in fine, l'employabilité de nos diplômés. Je suis optimiste sans être totalement confiant en l'avenir, car on ne sait pas encore qui sera la prochaine équipe aux commandes. Mais, en toute rationalité, je ne pense pas que le futur ministre ira contre cette volonté commune. Je pense qu'il continuera dans la même voie.
Quelles sont les perspectives de développement des TIC ?
Il y a une stratégie nationale qui vient d'être définie. Il s'agit, aujourd'hui, d'assurer son exécution. Le prochain défi sera donc de mettre en œuvre le plan national stratégique « Tunisie Digital » tout en veillant à assurer sa transversalité. Il faudra que les TIC soient, en effet, profitables à tous les secteurs.
D'autres défis sont à relever comme l'introduction de la 4G en Tunisie. La téléphonie mobile de la quatrième génération existe dans nombre de pays arabes et pratiquement dans tous les pays européens. La Tunisie doit nécessairement rattraper son retard. Mais, il faut d'abord préparer le terrain, finaliser les études et élaborer un cahier des charges pour réglementer l'octroi des licences de type 4G.
J'espère que le prochain ministère portera dans son intitulé le mot « économie numérique » et s'appellera donc « ministère des TIC et de l'économie numérique ». La mission du ministère ne doit pas se limiter uniquement aux questions d'infrastructure, mais doit plutôt s'étendre à tous les services en ligne ainsi qu'à tout ce que le numérique peut apporter en termes de valeur ajoutée.
Dans combien de temps pourront nous voir la 4G en Tunisie ?
Ce serait bien si on pouvait finaliser les études et la préparation du cahier des charges d'ici fin 2015 ou début 2016 et qu'avant la fin 2016 la 4G soit opérationnelle en Tunisie. Mais ce ne sont que des estimations au mieux, car techniquement on aura besoin d'une infrastructure très haut débit ce qui nécessite des ressources particulières et un engagement politique.
Avez-vous déjà préparé un projet de loi à présenter à l'ARP concernant la 4G ? Et sinon comptez-vous le faire prochainement ?
Pour l'instant, nous nous sommes surtout penchés sur l'aspect technique. Il faut libérer des fréquences qui seront utilisées plus tard pour la 4G. Aujourd'hui, ces fréquences sont soit utilisées par des établissements médiatiques soit par certains ministères de souveraineté tels que le ministère de la Défense et le ministère de l'Intérieur.
Quels conseils donneriez-vous à votre successeur ?
Je n'aime pas donner de conseils. Par contre je peux donner un avis. Comme je disais tout à l'heure, il y a un énorme travail qui a été fait pour réformer l'enseignement supérieur en Tunisie. Nous aurons tous à gagner de la mise en œuvre de cette réforme.
On sent un décalage entre le discours concernant les TIC et ce qui existe réellement sur le terrain, comment expliquez-vous cela ?
Des fois, il y a des lenteurs dans la réalisation de ces stratégies qui sont dues à des causes multiples liées notamment à la bureaucratie et à la complexité des procédures administratives. Je rappelle que pour faire naitre le projet de Smart Tunisia nous avons longtemps ramé. Il fallait, en effet, émettre des décrets, passer par la direction juridique, obtenir des autorisations, attendre le feu vert, etc.
J'ajouterai aussi que nous avons souvent tendance à sous-estimer l'effort et le temps nécessaires à la mise en place d'un projet TIC et surestimer en même temps son impact immédiat.
Est-ce que vous compter continuer à la tête de ce ministère ? Sinon qu'allez-vous faire ?
Je ne compte pas rester à la tête du ministère. Je suis venu pour un mandat d'un an et pour accomplir une mission donnée. Cette mission se termine, mon mandat se termine également. Je compte repartir probablement soit pour Paris soit pour les Etats-Unis. Je ne suis pas là pour faire carrière en politique. J'ai accepté d'intégrer le gouvernement parce que Mehdi Jomâa m'avait sollicité. J'ai voulu simplement apporter ma modeste brique à la construction de la Tunisie nouvelle. Je passerai le flambeau à mon successeur.
Entretien mené par Ikhlas Latif et Elyes Zammit


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