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Chute du prix du pétrole : Une opportunité à saisir pour renforcer les marges et avancer les réformes de la Tunisie
Publié dans Business News le 27 - 02 - 2015

Suite à la baisse récente des prix du pétrole, le Fonds Monétaire International (FMI) a mis à jour son rapport "Perspectives Economiques Régionales". Les nouveaux chiffres ont été présentés, jeudi 26 février 2015, par la représentante résidente du FMI à Tunis Giorgia Albertin, en présence du gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) Chedly Ayari.
Prenant la parole, Chedly Ayari a souligné l'importance de ce thème pour la Tunisie qui l'intéresse au premier plan en tant qu'importateur d'énergie. Il a noté que la majorité des études s'accordent sur le fait que cette tendance baissière va continuer : «Nous allons vers une ère où l'énergie ne sera plus aussi chère qu'avant, sauf événement géopolitique majeur».
Ceci dit, M. Ayari indiqué que si cette tendance baissière des prix du pétrole continue, les investissements en matière de recherches vont aussi baisser, et 1 trillion de dollars sera, ainsi, remis en cause. Pour lui, ce désinvestissement s'annonce comme un phénomène grave. En effet, si les investissements baissent, cela signifie que l'offre sera insuffisante, avec une perturbation sur le marché de l'offre et la demande. Aussi, un retour sur investissement sera difficile. «Il est certain que plus le prix baisse, moins le gaz de schiste sera rentable et beaucoup de compagnies américaines sont en train de s'en désinvestir. Ainsi, la stratégie des Saoudiens semble porter en matière de lutte contre le gaz de schiste», note-t-il.
«Ce nouveau monde, qui est bâti sur une énergie moins chère, est aussi en prise avec un autre phénomène : celui de la stabilisation des taux d'intérêt à des taux proches de zéro. L'économie mondiale doit s'adapter à une économie monétaire qui est aux abois et dont l'instrument, en l'occurence le taux d'intérêt, n'est plus aussi fiable qu'avant. Par ailleurs, la déflation menace sérieusement l'Europe et le Japon et n'a pas été réduite par la baisse des prix du pétrole comme on s'y attendait», analyse-t-il, ajoutant que la macroéconomie post-crise est en train de changer du tout au tout et que le monde va retourner vers une croissance faible qui tourne autour de 1%.
Le gouverneur de la BCT a précisé que l'impact de la baisse des prix du pétrole est nettement différent pour chaque pays. Certains pays, importateurs nets d'énergie, ont plus bénéficié de cette chute des prix que d'autres, notamment le Maroc et le Liban pour la région MENA. Il y a, certes un bonus mais qui diffère selon la particularité des pays et qui ne peut être calculé. «C'est plus complexe qu'une simple arithmétique de baisse ou de hausse de prix, il y a derrière toute une économie politique et des effets à étudier à moyen et long terme», a-t-il noté.
Chedly Ayari a précisé qu'en Tunisie la matrice du déficit de la balance commerciale est l'importation d'hydrocarbure (pétrole + gaz) qui représente 50 à 60% du déficit commercial.
«Je suis sidéré : la facture que nous payons est plus qu'élevée et même si on prend en considération la détérioration du dinar vis-à-vis du dollar, il y a un phénomène de volume inexplicable et que la croissance économique ne justifie pas du tout», a confié M. Ayari ajoutant : «je ne vous cache pas mon inquiétude et celle de plusieurs autres personnes sur le fait que nous ne comprenons pas beaucoup de choses à ce qui se passe dans le domaine énergétique. Un domaine qui a besoin d'un audit complet et immédiat à tout niveau pour déterminer pourquoi la facture énergétique continue à augmenter malgré le prix qui baisse. En effet, on ne note aucune baisse sur la balance commerciale tunisienne : les effets n'étant pas évidents tant que l'essentiel du modèle de la production et consommation tunisienne repose sur l'énergie fossile».
Pour sa part, Giorgia Albertin a expliqué que la baisse des prix du pétrole ont impacté les prévisions du FMI, d'où la mise à jour de son rapport. Trois facteurs ont sensiblement modifié les perspectives régionales : la chute d'environ 55% des cours du pétrole, la révision à la baisse de la croissance dans la zone euro et la dépréciation du dollar et de l'euro. S'ajoutent à cela, la situation sécuritaire et les conflits que connaissent plusieurs pays de la région.
Ainsi, les prévisions ont été revues à la baisse pour le monde de 0,3% pour 2015 et de 0,3% pour 2016 et pour la région MENA de 0,6% pour 2015 et 0,5% pour 2016. Les prévisions pour les pays importateurs de pétrole de la région MENA seront cependant épargnées pour 2015 mais subiront tout de même une baisse de 0,2% pour 2016. En effet, la baisse du prix du pétrole a réduit les coûts des importations énergétiques et a amélioré la position extérieure des pays du MOANAP (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan) qui ont enregistré des gains exceptionnels attribuables à la chute des cours du pétrole de 16 milliards de dollars (soit 1,5 point du PIB). La Tunisie a gagné, selon les estimations du FMI, 2 points de son PIB et la moitié des subventions énergétiques, améliorant de ce fait sa position budgétaire.
Le FMI s'attend à ce que la Tunisie réalise une croissance de 3% en 2015, pour une inflation de 5%, un déficit du compte courant de 6,6% (contre 8,9% en 2014) et un déficit global de 5,3% (contre 3,6% en 2014). Il prévoit aussi que les subventions énergétiques vont passer de 2,8% à 0,9% du PIB alors que les réserves brutes fin 2015 seront de 10,6 milliards de dollars, soit 4,8 mois d'importation (contre 7,7 milliards de dollars en 2014, soit 3,6 mois d'importation).
Mme Albertin note que les répercussions de la baisse du prix du pétrole sur la croissance sont limitées : l'impact des cours mondiaux sur les prix intérieurs des carburants reste faible dans plusieurs pays ce qui limite l'impact positif sur les revenus disponibles et sur les coûts des entreprises ; et les effets positifs de la chute des cours du pétrole sur la croissance seront compensés par des chocs négatifs: la détérioration des perspectives de la zone euro, la baisse des prix des matières premières aussi que des retards dans la mise en place des réformes.
Le FMI conclut que les pour les pays importateurs de pétrole du MOANAP, la chute du prix du pétrole a eu des répercussions positives : réduction de la facture d'importation énergétique ainsi que les coûts des subventions énergétiques, outre l'amélioration de la position extérieure et budgétaire. Ceci dit, l'impact sur la croissance sera limité: certes, la réduction des coûts de production pourrait avoir un impact positif mais l'affaiblissement des perspectives dans les pays partenaires, la baisse des prix des matières premières et délais dans la mise en place des reformes, limiteront d'avantage le gain de croissance. En outre, et compte tenu de l'incertitude liée à la persistance du choc du prix du pétrole, le FMI recommande d'épargner afin de renforcer les marges de manœuvre. Selon lui, les pays devront éviter de prendre des engagements de dépenses qu'il serait impossible d'inverser. Le FMI souligne aussi que la baisse du prix du pétrole crée également des conditions propices pour poursuivre la réforme des subventions et accélérer les réformes structurelles pour rehausser la croissance et la rendre plus inclusive.
Giorgia Albertin souligne que la chute du prix du pétrole représente une opportunité à saisir pour la Tunisie pour renforcer ses marges et avancer ses réformes, tout en continuant à préserver la stabilité macroéconomique.


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