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L'attaque du Bardo, cette énorme bavure sécuritaire
Publié dans Business News le 21 - 03 - 2015

Le calme qui s'est installé dans la capitale et aux alentours du musée du Bardo après l'attaque meurtrière de mercredi, qui a fait 23 morts et 47 blessés, n'est que précaire. La Tunisie a été secouée par un attentat terroriste sanglant qui a touché le cœur de la capitale. Une première dans son histoire.
« C'est fini la Tunisie, c'est fini le tourisme » titrait Libération dans un article polémique. Mais si le pays reste encore sous le choc et panse encore, lentement mais sûrement, ses plaies, il est cependant temps d'appeler les choses par leurs noms. L'attaque meurtrière du Bardo n'était pas seulement un attentat terroriste réussi, c'est aussi et surtout une énorme bavure sécuritaire.

Le mercredi, journée de l'attentat terroriste à la hollywoodienne qui a frappé, en plein milieu de la journée, le plus grand musée de la capitale, a été décrit par les assaillants comme « une journée ordinaire ». Et les terroristes ont toutes les raisons du monde de se pavaner ainsi.
En réalité, 24 heures après le début de l'attentat, alors que deux terroristes ont été tués par les forces de l'ordre, que l'un d'eux a été arrêté, que tous les touristes et locataires du musée ont été sortis et que les victimes ont été recensées, trois personnes sortent de l'une des caves du bâtiment. Deux touristes et un fonctionnaire du musée, qui se sont réfugiés au sous-sol, décident de leur propre chef de sortir une fois que tout s'est calmé. Le bâtiment a beau avoir été « ratissé », en long et en large, les unités spéciales de lutte antiterroriste n'ont pas pu le passer au peigne fin. En réalité, n'importe quel terroriste aurait pu se réfugier dans une cave du musée et ressortir sans être vu ni connu. Et si ça avait été le cas ?
Ceci est on ne peut plus plausible étant donné les différentes versions des faits données depuis le début de la fusillade. On parle de plusieurs terroristes, 6 selon des sources sécuritaires présentes sur place. Trois seulement d'entre eux ont fait surface à la fin de l'opération. Deux des trois terroristes en question ont été tués sur place et le troisième arrêté. Qui a donc pu raconter tous les détails de l'opération dans les réseaux sociaux, quelques heures seulement après la fin de l'assaut ? Les terroristes ont-ils été en contact téléphonique avec leurs camarades tout au long de la fusillade ? Y'a-t-il eu d'autres assaillants qui ont fini par quitter les lieux en se mêlant à la foule ?
Ces terroristes, des témoins oculaires les avaient décrits comme cagoulés et portant des tenues militaires. Les photos qui avaient été rendues publiques montrent, pourtant, des jeunes hommes habillés en civils, en tenues de sport et baskets. S'agit-il de personnes différentes ?

Hormis tous ces « détails », la réalité des choses veut que plusieurs hommes cagoulés se soient introduits dans un bâtiment public en plein cœur de la capitale, dans une heure de grande affluence, transportant des Kalaschnikovs et tirant sur 70 personnes en tuant 23 et en blessant 47 autres. A aucun moment, ils n'ont été fouillés, à aucun moment ils n'ont été contrôlés. Ce même attentat a pourtant été annoncé, la veille, par une cellule terroriste active sur la toile.
Pourquoi les centres commerciaux et les boites de nuits sont-ils sécurisés alors que le grand musée du Bardo, bâtiment mitoyen au très convoité Parlement tunisien, ne dispose-t-il pas d'un simple détecteur de métaux ? Comment peut-on laisser trois personnes cachées dans une cave après une opération sécuritaire à la hollywoodienne ? Pourquoi le bâtiment n'a-t-il pas été passé au peigne fin ?

Autant de questions qui trouvent toutes leurs réponses dans le grand chaos sécuritaire observé depuis 2011 et le jeu des chaises musicales au sein du ministère de l'Intérieur. Chacun des pouvoirs qui se sont succédé depuis 2011 a veillé à placer ses fidèles dans des postes clés. Au diable, les compétences et les qualifications. Mais en plus des décisions politiques critiquables, cet ultime fiasco est expliqué par une absence de stratégie, des commandos d'élite mal entrainés, une importante défaillance du renseignement, une absence totale de collaboration entre les différents services et un désordre sécuritaire sans pareil.

La Tunisie aura du mal à panser ses plaies et elle aura beaucoup de mal à s'en remettre. Mais elle y arrivera. En attendant, cet attentat ne sera sans doute pas un cas isolé. Les terroristes ont prouvé que l'opération était « facile » et qu'on pouvait entrer dans un bâtiment national comme dans du beurre. « Une journée ordinaire » pour eux en somme.

Mais les terroristes n'ont pas encore gagné, et ils ne gagneront pas. La bataille reste encore menée et le chemin est long et semé d'embûches. Les terroristes auront gagné le jour où la spirale de la haine l'emportera. Le jour où les autorités tunisiennes, certes démocratiquement élues mais non investies de tous les pouvoirs, décideront d'avoir pour crédo « œil pour œil et dent pour dent ». Lorsqu'elles décideront que, en réponse au traumatisme national vécu, il était temps de marginaliser tout un pan de la société tunisienne et de recourir aux méthodes qu'on croyait évanouies avec le départ de l'ancien régime, du moins en partie. Avouons-le, la Tunisie a du mal à faire face au terrorisme et à le combattre. Les autorités tunisiennes utiliseront-elles des moyens démocratiques ? Vont-elles recourir à des rafles et à des répressions ? La vie démocratique en pâtirait sans aucun doute et c'est à ce moment-là que les terroristes auront vraiment gagné…


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