L'Instance provisoire de l'ordre judiciaire a réagi aux attaques de l'Observatoire tunisien de l'indépendance de la magistrature (OTIM) et à celles de l'Association des magistrats tunisiens (AMT) concernant son indépendance et sa transparence. Le président de l'Instance provisoire de l'ordre judiciaire, Khaled Ayari, a, ainsi, appelé Ahmed Rahmouni, président de l'OTIM, à prouver ce qu'il a avancé concernant des pressions exercées sur l'instance. M. Ayari a estimé que les déclarations de l'Observatoire sont graves et réclame des explications, tout en niant que l'instance qu'il préside ait subi n'importe quelle pression de n'importe quelle partie. Il s'est également engagé à présenter sa démission si l'OTIM parvient à fournir les preuves prouvant ses allégations.
En réponse aux points soulevés par l'AMT concernant le mouvement des magistrats pour l'année 2015-2016, M. Ayari a assuré que cette opération s'est effectuée en toute transparence, précisant que la majorité des magistrats ont présenté leurs demandes sans tenir compte de la liste des postes vacants à l'intérieur du pays. En prévision de la réticence des magistrats à demander leur affectation dans des régions à l'intérieur du pays, l'Instance avait établi une liste des magistrats qui n'avaient encore jamais exercé en dehors de leur zone d'affectation et a procédé à leur désignation à ces postes pour remplacer ceux qui y ont été désignés l'année dernière.
Présentant son rapport sur le mouvement des magistrats pour l'année 2015-2016, l'Instance provisoire de l'ordre judiciaire avait mis en relief la difficulté qu'elle avait rencontrée pour la désignation dans des postes vacants aux tribunaux de Kasserine, du Kef, de Sidi Bouzid, de Gafsa, de Gabès et de Médenine, et qui s'explique par l'absence de magistrats originaires de ces régions.