L'un des sept accusés de terrorisme a livré, dimanche 16 août, à Saraha Fm, son témoignage du traitement qu'il a subi au cours de sa détention à l'unité de lutte anti-terroriste du Gorjani. « Dès mon arrivée, on a commencé à me tabasser : des coups de poing par-ci, des coups de pied par-là. Ils étaient 5, 6 ou 7 à me taper dessus. Après, ils ont défait ma ceinture et m'ont frappé avec. Ensuite, ils m'ont emmené dans une autre pièce où il y avait un bassin rempli d'eau et ils m'ont plongé la tête dedans plusieurs fois, en me posant à chaque fois la question : Où sont les armes ? Ça a duré plus d'une heure et demi », a raconté le jeune homme. « Le deuxième jour, dit-il, c'était plus dur. Ils m'ont menacé [de me tuer] trois fois avec une arme. Ils m'ont aussi accroché à une barre métallique et m'ont torturé pour me contraindre à avouer alors que je n'ai rien fait. Cela s'est répété 4 ou 5 fois jusqu'à ce je me sois évanoui […] et ça ne cesse que lorsque je commence à inventer ».
Par ailleurs, Bochra Belhaj Hamida, députée Nidaa Tounes, a révélé, lundi 17 août 2015, dans une déclaration à la TAP, que l'un des sept présumés terroristes était en contact, par téléphone, avec un autre élément du groupe l'Etat islamique (Daech) se trouvant en Irak. L'avocate a critiqué le travail du juge d'instruction qui, selon ses dires, n'a pas interrogé le prévenu sur les communications en question. « Il n'a pas pris le temps nécessaire pour enquêter avec les accusés. De plus, il y a des questions qu'il n'a pas posées alors qu'il aurait dû le faire », a-t-elle déclaré.
Puis d'ajouter que le rapport de l'ARP sur la présente affaire souligne la nécessité de confier ces enquêtes à « des juges compétents, spécialisés dans les crimes de terrorisme » De son côté, l'avocat Anouar Ouled Ahmed, s'est dit étonné de ces déclarations. Le président de l'observatoire des droits et des libertés a déclaré que Mme Belhaj Hamida devait se limiter à sa mission, à savoir vérifier s'il y a eu, ou non, des actes de tortures et non de « jouer au juge d'instruction ou au procureur général ».