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Lazher Akremi rend son tablier, et ça ne laisse pas indifférent !
Publié dans Business News le 05 - 10 - 2015

Lazher Akremi a annoncé, le 5 octobre 2015, sa démission du gouvernement Essid. Cela représente un événement étant donné que c'est la première démission de ce gouvernement, mais aussi pour les raisons qui l'ont motivée. Le, désormais, ancien ministre a expliqué sa décision dans une longue lettre qui a été rendue publique aujourd'hui par le journal Akher Khabar. Cette démission est aussi intéressante par les réactions qu'elle provoque, particulièrement au sein du parti au pouvoir, Nidaa Tounes.

L'un des ministres du gouvernement Essid a rendu son tablier ce matin, il s'agit de Lazher Akremi. Il était ministre attaché à la présidence du gouvernement chargé des relations avec le parlement. Il s'agit aussi de l'un des fondateurs du parti Nidaa Tounes.

Pour expliquer cette démission, Lazher Akremi n'y est pas allé par quatre chemins : il se sent inutile au sein du poste dans lequel il se trouve et il estime qu'il a été marginalisé dans un gouvernement qu'il trouve inefficace. « On accuse ce gouvernement d'avoir des mains tremblantes alors qu'il n'a pas de mains du tout ! » écrit-il dans sa lettre de démission. L'ancien ministre se demande carrément, dans sa lettre de démission, s'il existe une réelle volonté de combattre la fraude quand on sait que 54% du PIB tunisien est produit par le commerce parallèle.

Dans sa lettre de démission, Lazher Akremi n'a pas été tendre avec Habib Essid. L'ancien ministre révèle, en effet, que le chef du gouvernement n'était pas convaincu par la fonction qu'occupait Lazher Akremi et qu'ils se sont arrangés pour que sa présence consiste en une coordination quotidienne pour fournir un soutien politique au gouvernement.

Apparemment, il n'en a rien été ce qui a amené Lazher Akremi à se dire victime d'une « exclusion systématique de toutes les décisions, de l'absence totale de toute information et de l'interdiction de toute action ». Par conséquent, M. Akremi dit se mouvoir dans la « superficie d'une cellule politique ». Il poursuit en affirmant que le but de tout cela est de « lui enlever toute crédibilité et de le mettre en retraite politique anticipée ». Le dirigeant nidaïste annonce ainsi qu'il retourne auprès de ses électeurs de la circonscription de Ben Arous à qui il présentera des excuses et qu'il servira dans une franchise dont il se sent capable de faire preuve.

Par cette démission, le mythe que l'on a voulu entretenir à propos d'une équipe gouvernementale soudée et à solide à toute épreuve en prend un coup. En effet, Habib Essid est directement mis en cause dans cette lettre et la défection de Lazher Akremi donnera un coup politique au gouvernement. Il faudra déjà que le chef du gouvernement réponde des accusations portées par son ancien ministre. Ainsi, comment le chef du gouvernement peut-il ne pas être convaincu par l'un des postes de son propre gouvernement ? Pourtant, on nous avait expliqué à plusieurs reprises que Habib Essid avait constitué son gouvernement en toute indépendance et loin de toute pression. Deuxième point, celui du manque de volonté dans le combat contre la fraude et la contrebande. Lazher Akremi pointe clairement un déficit dans l'action gouvernementale dont Habib Essid devra répondre, qu'il soit réel ou supposé. Certains interprètent cette démission comme étant la conséquence inévitable de l'absence d'homogénéité dès la constitution de cette équipe. Plusieurs observateurs avisés avaient, dès lors, prédit des démissions et une action gouvernementale entravée du fait des dissensions mais aussi du fait que cette équipe a été constituée sous la pression des quatre partis de la coalition.

Certains observateurs évoquent d'autres raisons pour cette démission. Certains observateurs évoquent la perspective d'un remaniement gouvernemental dans un avenir proche. Ainsi, Lazher Akremi aurait pris la poudre d'escampette avant d'être prié de libérer son poste. Cette thèse semble mise à mal par le fait que Habib Essid, le 19 septembre 2015, avait déclaré qu'aucun remaniement n'était envisagé (59046). Chose confirmée quelques jours plus tard, le 21 septembre, par Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha, qui avait affirmé qu'il n'y avait aucun accord entre Ennahdha et Nidaa Tounes concernant un éventuel remaniement ministériel (59092).

D'autres évoquent une thèse plus complexe en lien avec les récentes révélations de Moez Ben Gharbia (59357). En effet, Lazher Akremi serait l'une des personnes que Ben Gharbia menace dans sa vidéo en livrant les premiers chiffres de son numéro de téléphone, ce qui aurait précipité sa démission. On évoque également les sempiternelles luttes internes au sein de Nidaa Tounes et la volonté de Lazher Akremi de clairement se positionner en vue du prochain congrès du parti. En effet, sa concurrence avec Hafedh Caïd Essebsi avait défrayé la chronique et a largement dépassé le cadre de la bienséance. Cette démission ne serait finalement qu'un premier pas vers le retour au parti en préparation de la bataille entre Mohsen Marzouk et Hafedh Caïd Essebsi qui s'annonce sanglante. Le soutien d'un politicien comme Lazher Akremi se révélerait précieux à ce moment là, le meeting de Kairouan n'étant qu'un petit tour de chauffe…

La démission de Lazher Akremi de son poste gouvernemental jette clairement un pavé dans plusieurs mares. La première, celle du gouvernement, qui prend un coup et voit sa crédibilité et sa solidarité fragilisée en plus de toutes les critiques dont il fait l'objet. La deuxième, celle de Nidaa Tounes où le retour de Lazher Akremi exclusivement à l'activité partisane fait grincer certaines dents tout en étant applaudi, voire souhaité, par d'autres. Ce qui est évident, c'est que tout le monde a en tête le prochain congrès du parti au pouvoir et tous les tiraillements qui vont le précéder. Chacun est en train de fourbir ses armes et Lazher Akremi en est une.


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