Charfeddine Kellil, avocat d'Afra Ben Azza, est revenu dans un post Facebook publié hier, 17 décembre 2015, sur la raison de l'arrestation de sa cliente. Il y dément, d'emblée, la version avancée par Walid Louguini, porte-parole du ministère de l'Intérieur. Afra n'a pas été arrêtée pour avoir dénigré les forces de sécurité, affirme-t-il, mais parce qu'elle avait dénoncé sur les réseaux sociaux les abus et la sauvagerie d'une police qui prétend être « républicaine ». « La preuve c'est qu'Afra a été confrontée par des copies de ses publications sur le net, notamment celles qui concernent les dérapages de l'institution sécuritaire », a-t-il argué.
Me Kellil accuse le MI de se détourner de l'essentiel de sa mission, à savoir traquer les sites prônant le terrorisme et démanteler les cellules qui les chapotent, pour resserrer l'étau autour des jeunes. Il est, par ailleurs, revenu sur les conditions d'arrestation de la jeune femme. « Afra a été envoyée aux geôles où le confort total, les mœurs raffinées et les services de qualité », a-t-il ironisé.
L'avocat accuse également la police d'avoir délibérément trompé le ministère public en lui fournissant une version des faits inventée de toute pièce et « peaufinée grâce à leur expertise en matière de droits de l'Homme ».