Le chef du gouvernement, Habib Essid, a profité de sa visite officielle au Pays-Bas pour visiter, hier 2 mars 2016, les locaux de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, où il a offert de la part du gouvernement de la République de Tunisie la mosaïque "Virgile et les muses", illustrant le patrimoine juridique historique de la Tunisie, précise un communiqué de l'institution internationale. «Cette initiative reflète l'engagement ferme de la Tunisie à la CPI et contre l'impunité pour les auteurs de génocide, de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, les crimes qui relèvent de la compétence de la CPI et préoccupent la communauté internationale», lit-on dans ce document. Dans son allocution, la greffière du tribunal, Herman von Hebel, a remercié le chef du gouvernement, en déclarant : «La CPI occupe aujourd'hui un bâtiment emblématique qui sert de symbole pour la justice pénale internationale. Les œuvres données par les Etats membres feront partie intégrante des nouveaux locaux de la Cour, et serviront à rappeler à tous ceux qui visitent la Cour l'engagement fort de la communauté internationale à respecter le Statut de Rome et le travail de la CPI».
Pour sa part, M. Essid a affirmé que : «La Tunisie, depuis son adhésion au Statut de Rome, a participé activement aux travaux de la Cour et a toujours travaillé en faveur du dialogue et du consensus. Ces deux principes ont été mis en œuvre au niveau national et ont également permis à la Tunisie de recevoir le Prix Nobel de la Paix en 2015. La Tunisie, qui a conduit son processus de transition démocratique avec succès, est plus que jamais déterminée à appliquer la loi et à respecter les libertés et les droits de l'Homme».
La mosaïque de «Virgile et les muses» est l'une des pièces maîtresses du musée national du Bardo. Elle a été découverte sur le site d'Hadrumète (l'actuelle Sousse en Tunisie). Réalisée par un artiste inconnu du début du III siècle, elle se trouvait dans une riche maison romaine. La mosaïque représente un homme assis, portant la toge du citoyen romain, entouré de deux muses. On a identifié cet homme à Virgile, poète et écrivain latin (mais ce pourrait être aussi le propriétaire des lieux), car il tient dans sa main un livre (volumen) sur lequel figure le vers 8 de l'Enéide : «Muse, rappelle-moi pour quelle cause, pour quelle offense à sa volonté...».