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Les absences des fonctionnaires coûtent près de 585 millions de dinars par an !
Publié dans Business News le 10 - 05 - 2016

Dans les administrations et les institutions publiques tunisiennes, les absences des fonctionnaires désorganisent les services, pèsent sur nos finances et créent un mécontentement grandissant chez le contribuable.
Suite à la publication de nouveaux chiffres indiquant que l'absentéisme lié aux congés maladie de longue et courte durée fait perdre 2,7 millions de jours de travail à l'Etat, le débat controversé de l'absentéisme dans la secteur public a été lancé.
Kamel Ayadi, ministre de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption s'est penché sur ce fléau endémique de l'absentéisme au bureau pour tenter de l'expliquer et d'y remédier.
Lundi 9 mai 2016, une campagne de sensibilisation a donc été entamée pour faire un état des lieux de cette absentéisme dans la fonction publique, sensibiliser les employés à la valeur travail et contrôler et punir les absences abusives.


Dans une volonté de lutte contre l'absentéisme dans la fonction publique, le ministère de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption a annoncé le lancement d'une campagne nationale de sensibilisation des fonctionnaires du service public à la valeur travail qui durera tout au long des mois de mai et juin 2016.

Kamel Ayadi, instigateur de cette campagne s'exprimant sur les ondes de Shems Fm hier lundi 9 mai a déclaré que : « La situation actuelle ne peut pas continuer… l'Etat a fait tout ce qu'il faut et a augmenté les fonctionnaires», il a soutenu que la masse salariale dans le secteur public représente 45% du budget de l'Etat et 14% du PIB. Les absences justifiées, pour maladie de longue ou courte durée, coûtent quant à elles 2% du budget de l'Etat, soit près de 585 millions de dinars. Et d'ajouter "il y a des absences qui sont justifiées et d'autres qui ne le sont pas".

La campagne prônée par Kamel Ayadi s'articule autour de deux phases distinctes, une phase constructive par la voie de la sensibilisation et de la formation et une phase punitive prenant la forme de contrôles et visites inopinées. La campagne de sensibilisation a pour but de rapprocher l'administration et ses employés.
La campagne concernera 630.000 fonctionnaires et 20 administrations et institutions publiques.

Faouzi Marrouchi, conseiller des services publics à la présidence du gouvernement, s'est exprimé sur le sujet et a indiqué que la campagne a pour objectif de réhabiliter la valeur travail au sein de la fonction publique mais s'adresse aussi aux contribuables. La campagne va leur permettre un meilleur accès à l'information. Il a indiqué dans l'émission de Meriem Belkadhi 24/7 que les relations entre l'administration et l'administré sont très tendues. Conflits, mécontentements, attentes trop longues dans les institutions publiques de l'Etat, carence de l'administration dans la communication d'informations aux citoyens, guichets vides sont autant de problèmes récurrents dans la vie du citoyen tunisien. C'est aussi à cela que tentera de répondre la campagne de sensibilisation émanant du ministère de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption.

Nizar Ben Sghaïer, directeur de l'administration centrale au sein du ministère de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption a évoqué la multitude de problèmes auxquels est confrontée l'administration publique comme la mauvaise répartition des agents et employés au sein des institutions publiques mais aussi au sein des ministères. Selon lui, le dispositif d'affectation des employés à leurs taches est défectueux : « Certains ministères sont en manque d'employés alors que d'autres disposent d'un nombre d'employés dépassant leur besoin ».
Selon lui, la valeur travail doit être réhabilitée et la présence passive des employés doit être punie.

Concrètement, la campagne de sensibilisation s'adresse à 20 institutions et administrations publiques telles que la SONEDE, la STEG, l'ETAP, la SNCF.

Suite à la publication du chiffre de 2,7 millions de jours de travail perdus par l'administration publique pour cause d'absentéisme des employés, des voix se sont élevées pour analyser le sens de ce chiffre.

L'élaboration des statistiques mettant en relief l'absentéisme des employés de l'administration publique pour cause de maladie longue et courte durée démontre l'existence d'une variété d'abus au sein de l'administration publique mais ce chiffre reste critiquable.
En effet, comme l'a fait remarquer Abdelaziz Kotti, député et porte-parole de Nidaa Tounes durant l'émission 24/7 de Meriem BelKadhi, le chiffre de 2,7 millions de jours perdus par l'administration publique est arbitraire et non fiable.
Le fait que le chiffre émane du ministère de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption engage sa responsabilité. Il déclare que ce chiffre ne prouve rien et qu'il crée la confusion : « Ce chiffre finalement se retourne contre le ministre lui même, preuve que le problème est ailleurs ». Il faut donc recadrer les chiffres et les nuancer.
Durant l'entrevue, il a indiqué que la superstructure de l'administration doit changer et la question du bonheur au travail soulevée, rappelant qu'il est impératif de laisser intacte la réputation de l'administration et qu'il faut poursuivre ces campagnes de sensibilisation à la valeur travail.


M. Kotti a également indiqué qu'il existe une volonté secrète du gouvernement de répondre à un objectif sous-jacent de réduction des dépenses publiques par la voie de cette campagne de sensibilisation.
Sur ce point, l'expert en économie, Mourad Hattab, a partagé ses craintes avec Abdellaziz Kotti et a indiqué que si tel est le cas alors le fait du prince de l'administration est avéré.

Mourad Hattab a pour sa part rendu hommage à l'administration tunisienne en dénonçant l'idée répandue selon laquelle l'administration tunisienne est un frein à la croissance. Selon lui, l'administration est garante des droits des citoyens même si l'aspect bureaucratique reste présent. Il faut mettre fin à l'acharnement et à la diabolisation de l'administration et se poser des questions sur la fiabilité des chiffres émanant du ministère. « Il ne s'agit pas juste de balancer des chiffres mais surtout de donner des preuves ».
Il a nuancé le débat en indiquant que la campagne menée par Kamel Ayadi est légitime mais qu'il faut également se poser la question des conditions de travail et de la pénibilité au travail dans la fonction publique.


Fethi Chemkhi , député au sein du parti Front Populaire a pour sa part indiqué que les travailleurs de la fonction publique ne sont pas des automates, les absences justifiées sont normales.
Il a soutenu l'hypothèse selon laquelle ce chiffre de 2,7 millions de jours perdus par l'Etat et mettant en cause la fonction publique dénote d'une volonté de créer la discorde et le conflit entre l'administration et ses employés. « Cette idéologie doit prendre fin » a t-il martelé
Se questionnant sur la pertinence du débat mené par Kamel Ayadi, le député du Front Populaire a indiqué : « Pourquoi ne parle-t-on pas plutôt des 700 mille chômeurs tunisiens ? »


La campagne de sensibilisation pour réhabiliter la valeur de travail soulève donc plusieurs problématiques. Même si la plupart des intervenants sont d'accord sur la portée positive de cette campagne, il apparait néanmoins que la gouvernance tunisienne cherche à répondre à d'autres impératifs que celui de sensibiliser les travailleurs à la valeur travail.
La question principale qui devrait émerger de ce débat est comment aider les employés à mieux travailler et comment favoriser l'émulation dans la fonction publique.


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