Le président directeur général de la Banque d'Affaires de Tunisie (BAT) Habib Karaouli, était l'invité de la matinale de Wassim Ben Larbi sur Express FM pour revenir sur son idée de lancer un emprunt en devises qui serait souscrit par les Tunisiens résidents à l'étranger comme une des solutions à la crise économique que vit la Tunisie. Sur les 1 million 200 mille Tunisiens résidents à l'étranger et qui souhaiteraient contribuer à redresser l'économie du pays, Habib Karaouli a indiqué « L'originalité de cette contribution qui a, par ailleurs, eu un très bon retour est que chacun peut aider selon ce qu'il possède. Des pays comme la France et la Grande Bretagne ont déjà eu recours à ce genre de sacrifice pour aider leur pays. A tous ceux qui ont de la devise sous le matelas : Sortez les !». A ces Tunisiens résidents à l'étranger, il sera proposé de souscrire à cet emprunt en devise qui leur sera remboursé en dinars, selon le PDG de la BAT.
Il a précisé que pour que son application soit possible, l'idée doit arriver à maturation et être acceptée par les autorités tunisiennes car techniquement parlant elle est tout à fait réalisable. Le PDG de la BAT a ajouté que l'initiative dont il est l'auteur est une opération financière et non un don.
A propos de la somme de 100 millions d'euros qu'il s'agit de mobiliser pour la Tunisie, il a déclaré : « Je suis convaincu que cette solution innovante et viable économiquement fera des émules, j'ajouterai qu'il faut soutenir toutes les nouvelles idées en faveur d'une meilleure Tunisie. Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, pourra promouvoir l'idée s'il la trouve intéressante. Sans le consentement des autorités légales, de la Banque Centrale, de la Bourse de Tunis et des intermédiaires en bourse, rien ne pourra être fait. Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières ».
Wassim Ben Larbi a, lors de l'interview, indiqué que des hommes politiques tel que l'ancien ministre des TIC, Nôomane Fehri, ont interagi avec le PDG de la BAT, en instantané. L'ancien ministre a indiqué qu'il fallait passer par la digitalisation des productions pour rendre l'idée de Habib Karaouli possible.
A propos du climat d'échec et de défaite qui règne en maître dans notre pays, le PDG de la BAT a indiqué : « Il faut arrêter cette attitude contreproductive et insuffler un nouvel esprit. Nous devons dire stop à la culture de l'échec ambiante qui a un impact négatif, non négligeable, sur la population. La confiance se reconstruit grâce à l'envoi de petits signaux qui rassureront les citoyens».
A propos de la somme de 6,5 milliards de dinars dont la Tunisie a besoin pour clore l'année 2016, le PDG a précisé qu'il ne fallait tout attendre du gouvernement et que les opérateurs économiques sont appelés à prendre des risques. Concernant le rayonnement de la Tunisie à l'étranger, il a indiqué que le temps de l'admiration a laissé la place à l'interrogation. Il a ajouté que pour trouver des sources d'argent rapide les autorités ont, aujourd'hui, la possibilité de lever des fonds par le biais par des biens confisqués durant la révolution.
Egalement sur l'administration tunisienne, Habib Karaouli a déclaré : « Il faudra, inéluctablement, réduire le nombre d'agents de la fonction publique ou du moins ne plus recruter pour le moment. Dans d'autres secteurs il faudra plutôt redéployer les effectifs ».
Enfin Habib Karouali s'est questionné : « Les 20% que l'Etat détient à la banque Zitouna, à la banque koweitienne et à Oreedoo pour ne prendre que ces exemples, à quoi servent-il ? ».