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Premières escarmouches
Gouvernement Youssef Chahed-Ugtt
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 09 - 2016

La question du gel des augmentations salariales prévues pour l'année 2017 peut s'avérer particulièrement coûteuse, socialement parlant. Les escarmouches déjà en gestation pourraient se muer en bras de fer, voire en passes d'armes sérieuses. De tout temps, l'approche fondée sur l'économie politique s'avère plus utile et pertinente que les recettes économiques strictes. M. Youssef Chahed et son armada d'experts et conseillers gagneraient à le savoir...
Entre le gouvernement Youssef Chahed, fraîchement investi, et l'Ugtt, puissante centrale syndicale, une certaine crispation est de mise. Un peu trop tôt, dira-t-on, mais c'est ainsi. Aux dernières nouvelles, le gouvernement a réclamé le gel de toutes les augmentations salariales, reclassements et promotions prévus pour 2017. Ce à quoi l'Ugtt oppose un niet catégorique.
Il faut savoir que l'année 2017 s'annonce particulièrement difficile. Un peu partout, les clignotants économiques et sociaux sont au rouge. Les investissements tardent à reprendre, les exportations stagnent et le déséquilibre flagrant des caisses se poursuit, sur fond de dévaluation soutenue du dinar. La masse salariale pour l'année 2017 est prévue à concours de 15 mille millions de dinars, soit 15,1% du PIB. Le remboursement de la dette publique atteindra 6.764 millions de dinars tandis que les entrées fiscales atteindront 20.000 millions de dinars, moyennant une pression fiscale de 20,1%.
Pour le gouvernement, si ce n'est pas déjà l'austérité, la panacée serait dans le gel, en 2017, des augmentations salariales et promotions à divers titres. L'Ugtt ne l'entend pas de cette oreille. Et pour cause.
Déjà, la centrale syndicale a publié il y a peu un communiqué de sa Commission administrative instruisant qu'elle est en dehors du gouvernement. Elle l'avait déjà annoncé la veille des pourparlers ayant abouti à la formation du gouvernement d'union nationale, auxquels elle avait participé. Mais il y a un hic. Le gouvernement Youssef Chahed compte deux ministres ex-dirigeants d'envergure de l'Ugtt, MM. Abid Briki et Mohamed Trabelsi. Le premier dirige le portefeuille de la Fonction publique et de la Gouvernance et le second hérite du portefeuille des Affaires sociales. Deux départements sensibles et où l'Ugtt, dont les principales bases se recrutent parmi les fonctionnaires, est comme un poisson dans l'eau.
Mais ce n'est pas si évident. Youssef Chahed avait pris contact avec les ex-dirigeants syndicaux, en fin de détachement à l'étranger, sans en référer à l'Ugtt. «Ils nous en ont informé après avoir discuté avec M. Youssef Chahed», soutient M. Sami Tahri, secrétaire général adjoint de l'Ugtt.
Et puis il semble que M. Abid Briki soit un fervent défenseur particulièrement zélé de l'approche gouvernementale en matière de gel des augmentations pour 2017. A ceux des syndicalistes qui lui ont rappelé son ancienne casquette syndicale, il a rétorqué: «Je représente le gouvernement».
Il s'agit en somme d'un échange à géométrie variable où il y a le gouvernement d'un côté, l'Ugtt de l'autre, et, entre les deux, deux ex-hauts dirigeants syndicalistes qui ne portent pas ou plus la casquette syndicale et que grise leur costume de ministre.
Tout observateur averti en convient. Ce faisant, le gouvernement a choisi la voie la plus courte. La plus paresseuse aussi, qui plus est chargée de crispations et de levées de boucliers. Si les salaires représentent, en 2017, pas moins de 15,1 du PIB, plus de la moitié de celui-ci est contrôlée par le trafic et l'économie parallèle, qui a de sérieuses interférences et des recoupements secrets avec le terrorisme. En plus, l'évasion fiscale fait perdre au gouvernement près de dix milliards de dinars par an, soit le tiers du budget pour l'année 2016. Par ailleurs, ce sont bien les salariés qui s'acquittent le mieux de leurs devoirs fiscaux, retenues à la sources obligent.
Il ne faut guère oublier que lors du vote de confiance qui lui avait été fatal, l'ancien chef du gouvernement, M. Habib Essid, avait soutenu devant les parlementaires que le gouvernement est en mesure de s'acquitter aisément des salaires et des charges de la dette publique en 2017. L'ancien ministre des Finances, M. Slim Chaker, l'avait réitéré lui aussi à maintes reprises. L'Ugtt, quant à elle, affirme ne réclamer que les augmentations déjà décidées tout en s'engageant à ne rien réclamer d'ici 2019.
La question du gel des augmentations salariales prévues pour l'année 2017 peut s'avérer particulièrement coûteuse, socialement parlant. Les escarmouches déjà en gestation pourraient se muer en bas de fer, voire en passes d'armes sérieuses.
De tout temps, l'approche fondée sur l'économie politique s'avère plus utile et pertinente que les recettes économiques strictes. M. Youssef Chahed et son armada d'experts et conseillers gagneraient à le savoir. Autrement, ils se verraient relégués au statut d'honnêtes gérants du capitalisme sauvage et de ses cruels avatars et revers. Dont ils feront au bout du compte les frais, eux aussi.


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