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Le désaveu silencieux de certains avocats
Publié dans Business News le 20 - 10 - 2016

Les avocats observeront demain vendredi 21 octobre une grève générale. Ils ne plaideront pas devant les tribunaux pour défendre les intérêts de leurs clients et n'ouvriront pas leurs cabinets pour entendre la veuve et l'orphelin. La raison, ils ne veulent pas de la nouvelle Loi de finances 2017 qui les met sur un pied d'égalité avec d'autres professions libérales en matière d'imposition. Eh oui, devant les impôts, les avocats ne se sentent pas égaux avec leurs compatriotes. Ils veulent gagner plus, tout en payant moins !


Présenté ainsi, le topo a de quoi valoir à son auteur la qualification de « média de la honte », « valet du régime », « diabolisation d'une noble profession qui s'est toujours placée du côté des causes justes », « volonté manifeste de remonter l'opinion publique ».
Depuis 24 heures, c'est une véritable passe d'armes qui s'observe sur les réseaux sociaux entre avocats et hommes de médias. Les uns entendent convaincre de la justesse et de la légitimité de leur grève, les seconds jouent aux contradicteurs en rappelant l'évidence de l'égalité de l'ensemble des contribuables devant les impôts.

Loin des réseaux sociaux, sur terrain, les avocats paraissent moins unis et solidaires entre eux. Mezza voce, et après avoir vérifié que personne ne tend ses oreilles dans les parages, certains avocats admettent qu'ils exagèrent, que leur grève est improductive et que leurs arguments ne tiennent pas vraiment debout.
Ainsi, un des ténors du barreau, avoue (devant Business News et un membre du gouvernement) qu'il est inadmissible que certains de ses collègues n'aient pas de matricule fiscal et refusent toute transparence quant à la déclaration de leurs revenus réels. « Nous appelons de tous temps à l'égalité et à l'équité et voilà que nous échouons au premier test réel qui nous touche », admet-il.
Quant à l'argumentation donnée par ses pairs, notre avocat admet qu'elle ne tient pas la route. « Ils disent que l'on ne doit payer ce nouveau timbre d'imposition dans chaque affaire plaidée, sous prétexte que nous ne touchons nos honoraires qu'après plusieurs mois, voire plusieurs années, voire pas du tout, comme c'est le cas pour les affaires liées aux libertés ou aux droits de l'Homme. Or, ce type d'affaires ne touche que quelques dizaines d'avocats et ne sont pas aussi nombreuses que cela. »
Certains avocats évoquent les honoraires payés en retard ce qui justifie à leurs yeux le refus de payer un impôt sur un montant non encore reçu. Il se trouve que ceci n'est pas tout à fait vrai puisque l'écrasante majorité des avocats se fait payer des avances avant d'entamer n'importe quel acte. « Et puis, ce n'est que du report puisque nous nous faisons payer aujourd'hui les affaires traitées il y a quelques mois ou il y a quelques années ! Il n'y a pas de mal à payer une avance sur des montants à gagner dans quelques mois. Après tout, nous payons bien comme tout le monde les acomptes provisionnels», acquiesce notre avocat.
Le membre du gouvernement présent lui fait remarquer que les nouvelles mesures n'apportent pas vraiment de dépenses supplémentaires aux avocats, contrairement à ce qu'ils prétendent. « Nous ne faisons que mettre en place une nouvelle méthode destinée aux recoupements dans l'objectif d'améliorer les procédures de perception de l'impôt! Si vous êtes réellement transparents, si vous déclarez par le passé ce que vous gagnez réellement, vous n'auriez pas à avoir peur de ces nouvelles mesures ! Votre grève est stupide, il y a d'autres moyens de dire non, mais vous êtes dans la confrontation, vous aimez les bras de fer !».
Notre avocat acquiesce une nouvelle fois en désavouant ses pairs et en faisant remarquer qu'il y a une bonne vingtaine de députés-avocats qui auraient pu bloquer la Loi de finances au parlement ! « Rien qu'avec Samia Abbou et Abdelfatteh Mourou, nous aurions pu tout faire changer, sans parler de Noureddine Bhiri, Abada Kéfi et Bochra Belhadj Hmida, tous des grandes gueules. Cette grève est idiote en effet, l'Ordre n'aurait pas dû commencer par là ! ».

Pourquoi donc cet avocat participera-t-il à la grève prévue demain et pourquoi ne donne-t-il pas publiquement, et à visage découvert, son opinion ?
« Pour deux raisons, avoue-t-il. La première est que nous sommes très corporatistes et nous l'avons été de tous temps. Même au temps de Ben Ali, nous arrivions à faire bloc commun lors de grandes causes. Au maximum, nous sommes divisés en deux, les RCDistes d'un côté (et ils n'étaient pas tous solidaires) et le reste des avocats de l'autre. La deuxième raison est la peur. N'importe qui, qui oserait casser la grève risque d'être mis en quarantaine. On risquerait fortement d'être suspendu pendant plusieurs mois avec des motifs fallacieux. Il est hors de question que je dise publiquement ce que je pense, je me dois d'être solidaire avec mes pairs, même s'ils ont tort ! ».

Quelle est la solution ? « Le dialogue ! Le gouvernement doit dialoguer avec nous avant de balancer ça dans sa Loi de finances et avant d'envoyer Mehdi Ben Gharbia nous jeter en pâture devant l'opinion publique ! Il n'y a que le dialogue qui vaille. Nous avons résisté à Ben Ali et lui avons fait baisser son caquet, nous n'allons pas avoir peur de Youssef Chahed ! Que ce soit par la grève, par le parlement ou par Béji Caïd Essebsi, lui-même avocat, nous gagnerons le bras de fer contre le gouvernement même si nous avons tort et même si vous nous diabolisez devant l'opinion publique ! », s'écrie l'avocat. Le membre du gouvernement réplique avant de se lever : « C'est ce que nous allons voir ! Votre grève de demain, elle n'aura pas lieu ! ».

Photo d'archives


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