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Le cobaye va se transformer en Frankenstein
Publié dans Business News le 26 - 12 - 2016

A l'actualité cette semaine, la suite du feuilleton de l'assassinat de Mohamed Zouari, l'attentat terroriste de Berlin dont le Tunisien Anis Amri serait l'auteur et les réactions hostiles des médias européens, suite à cet acte barbare.
En cette période de l'année, l'ambiance est d'habitude à la fête, à la joie et à l'amour. Pas pour les Tunisiens dont l'image est ternie un peu partout. Encore moins les victimes des Tunisiens qu'ils soient en Allemagne, en France ou en Syrie.
Paix aux âmes de tous ceux qui sont morts après ces actes terroristes. Paix aux âmes de tous ceux qui sont morts sur le marché de Berlin, eux qui n'ont rien demandé à la vie que de vivre tranquillement parmi les leurs. « C'est la vie », a déclaré un jour le président de la République à propos des victimes de l'attentat du Bardo. Non, ce n'est pas la vie, Monsieur le Président ! Ce qui arrive, tous ces morts qui tombent, c'est la faute aux politiques, aux médias et à des décideurs qui ont fait de mauvais choix à un moment ou un autre. A-t-on retenu la leçon ? Pas encore !

Anis Amri serait donc l'auteur présumé de l'attentat sanglant de Berlin. La vidéo diffusée après sa mort prouve, sans doute aucun, que Amri est un terroriste, selon notre définition du terrorisme. Par « notre » définition, j'entends la définition occidentale du mot. Car, à entendre certaines âmes charitables de chez nous, Anis Amri est un jeune qui n'a fait que combattre pour défendre sa religion contre les chrétiens. Pour d'autres, bien de chez nous également, il n'est qu'un jeune embrigadé victime d'un lavage de cerveau, de la dictature de Ben Ali, de la pauvreté, de la franc-maçonnerie, de l'Amérique impérialiste, etc etc etc.
Une semaine avant Anis Amri, un autre Tunisien est mort sous les balles. Celui-là, il s'appelle Mohamed Zouari. D'après la légende actuellement en construction, il aurait été assassiné par le Mossad. Comme toute légende qui se respecte, elle reste à prouver.
D'après ce que l'on sait de Mohamed Zouari, il aurait été un combattant pour la branche armée du Hamas. Un mouvement classé comme terroriste, selon la définition occidentale du mot, ce qui fait de Mohamed Zouari un terroriste également.
A entendre certaines âmes charitables de chez nous, cependant, Mohamed Zouari est un militant pour la cause palestinienne. Un héros. Et, à ce titre, il serait martyr puisqu'il a été assassiné par des balles qu'on dit israéliennes. Osez dire le contraire, osez mettre en doute cette version et cette légende, et vous serez lynché, classé traître de la Cause et de la nation.
Chez nous, les raccourcis sont faciles à prendre. Dès que vous critiquez les islamistes, vous devenez un anti-islam. Un mécréant. Dès que vous critiquez le Hamas, vous devenez un anti-palestinien. Un traître ! Jusqu'à présent, et près de quinze jours après son assassinat, l'ambassade de Palestine à Tunis n'a pas réagi. Ni l'autorité palestinienne officielle, reconnue par la communauté internationale. Mais ceci est un détail sur lequel on ne devrait pas s'attarder, puisqu'on nous dit que Mohamed Zouari est un martyr assassiné par les Israéliens. On devrait donc prendre cette version-légende pour de l'argent comptant, sous peine d'être qualifié de traître.

Si l'on devait appliquer la définition occidentale, Anis Amri tout comme Mohamed Zouari sont terroristes. Il n'y en a pas un qui serait plus honorable que l'autre.
Il se trouve que l'un est qualifié de terroriste abattu comme un rat, l'autre est considéré comme un martyr tombé comme un héros. La vérité ? Il n'y a pas de vérité, aurait dit Nietzche. Tout est une question de perception. De qualification, je dirai pour le présent exercice.
Alors voilà. Anis Amri a commis sa barbarie à Berlin et a été tué comme un rat 1000 km plus loin à Milan. Pour aller de Berlin à Milan, le chemin le plus court est de passer par l'Autriche ou par la Suisse. Mais, vraisemblablement, Amri est passé par la France. Il a beau être l'homme le plus recherché d'Europe, il a quand même réussi à passer entre les mailles du filet pour tomber finalement en Italie. L'Italie ! Tiens !
C'est en Italie que Anis Amri a émigré et c'est dans les prisons italiennes qu'il a séjourné quelques années. A son départ de Tunisie, en 2011, Anis Amri n'était ni islamiste, ni terroriste. Il était juste un gamin rêvant d'un lendemain meilleur, devenu émigré clandestin en pensant que l'herbe européenne est plus verte que l'herbe tunisienne. C'est en Italie, dans ses prisons, qu'il est devenu ce qu'il était. La Tunisie n'a rien à voir avec son embrigadement. Et pourtant ! C'est la Tunisie qu'on accable dans les médias européens.

On nous taxe d'être devenus les premiers exportateurs de terroristes dans le monde. Oui, c'est vrai, c'est indéniable. Mais comment sommes-nous devenus comme ça ?
Des terroristes, nous en avons toujours eu, mais sous Bourguiba et sous Ben Ali, les terroristes on les mettait sous les verrous. Quand ils partaient à l'étranger, on les suivait de près. Nos services de renseignement faisaient leur travail de telle sorte que ces terroristes n'aient pas vraiment de marge de manœuvre pour bouger.
Et où créchaient-ils nos terroristes ? Chez ceux-là même qui s'en plaignent maintenant.
En 2011, nos terroristes d'hier sont devenus des héros. On leur a enlevé la cape barbare pour leur mettre celle de victimes, de combattants. On les a blanchis avec la bienveillance et l'appui des Européens, des Américains et de leurs ONG.
En 2011, nos services de renseignement ont été détricotés par ceux qui étaient payés par les Européens, les Américains et leurs ONG. Résultats : ces services ne peuvent plus suivre quiconque, ni en Tunisie, ni à l'étranger. Un Anis Amri ou un Mohamed Bouhlel auraient été signalés aux Européens en un temps record, et les bains de sang de Berlin et de Nice auraient été évités.
Aujourd'hui, la Tunisie est infiltrée de partout et sa citadelle de l'Intérieur ressemble à une passoire. Les terroristes d'hier sont blanchis et on s'apprête à leur offrir la cape de victime pour pouvoir les indemniser.
Politiquement, il est devenu impossible de dire qu'untel est terroriste et non un combattant, parce que le pouvoir en place a peur du « qu'en dira-t-on », de la réaction de la rue, des chancelleries et des ONG financées par ces chancelleries. Il y a même des ministres qui assistent aux conférences de ces ONG, juste par peur de leur capacité de nuisance, alors qu'ils savent pertinemment que ces ONG sont payées de l'étranger pour déstabiliser des entreprises et des figures nationales. Le cas, ce week-end, d'I Watch qui a reçu trois représentants de l'Etat (Mohamed Trabelsi, Abid Briki et Chwki Tabib), en dépit de tous les mensonges proférés par cette organisation et de toutes les réserves émises par plusieurs parties quant à son intégrité.
Le pouvoir politique a aujourd'hui peur d'appeler un chat un chat, il a peur de prendre le taureau par les cornes, il a peur de ces entités qui ont transformé nos jeunes en terroristes.
Nos amis occidentaux, médias compris (et notamment les médias français), épinglent la Tunisie qu'ils ont pensé soutenir durant sa révolution à coups de millions de dollars de dons, de prêts et de formations diverses. Or leur soutien a également servi à fragiliser l'Etat et ses institutions.
Les millions versés de l'étranger ne sont pas allés uniquement dans les caisses de l'Etat et n'ont pas servi que de bonnes causes. Ils ont également financé des hurluberlus qui ont cassé l'Etat et continuent à le casser. Ils ont également financé des terroristes qu'ils soient en col blanc, sous une étiquette politique, ou de mercenaires sur terrain partis combattre leur ennemi Bachar.
En 2011, on a admis que la Tunisie était un cobaye. Pourvu que ce cobaye ne se transforme pas en Frankenstein.


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