120 ans se sont écoulés depuis la formation des premières structures régissant le métier d'avocat, en Tunisie. Aujourd'hui, « l'avocat tunisien rencontre de multiples difficultés » selon Ameur Mehrezi, le bâtonnier des avocats qui est intervenu ce mercredi 15 février 2017, dans la matinale de Nessma TV présentée par Sofiene Ben Hamida. Le bâtonnier a en effet relevé que les jeunes avocats, lorsqu'ils finissent leurs formations, sont très peu considérés par l'Etat.
« La situation des jeunes avocats aujourd'hui est très difficile car ces dernières années trop d'avocats sont entrés dans le circuit. Il faut aussi dire que la situation financière du citoyen a un impact important sur celle de ces jeunes avocats » a dit M. Mehrezi, qui a aussi rappelé un autre phénomène dont souffre le métier aujourd'hui : les avocats-rabatteurs, communément appelés « gachara ». « Ces personnes prennent le travail des autres. Des agissements peut éthiques au sein d'un métier séculaire et qui a une longue tradition. Nous travaillons pour éradiquer le phénomène ! » a déclaré le bâtonnier de l'ordre.
Le sujet polémique « des Avocats formés en Algérie » a aussi été évoqué durant l'émission. Ameur Mehrezi, dont la position n'a pas changé d'un iota depuis ses dernières déclarations sur la question a expliqué que « la loi ne leur permet pas de s'enregistrer dans l'ordre des avocats ». « Pour nous, ce ne sont pas des avocats » s'est-il exclamé. Cette question qui a jusque-là créé la controverse a été résolue par le bâtonnier avec un simple : « J'ai conseillé à ces personnes de s'inscrire à la faculté de sciences juridiques ».
Pour les 120 ans du métier en Tunisie, une réception sera organisée au Palais de Carthage où sera présent le plus vieil avocat de l'ordre, Béji Caïd Essebsi. « La nature de la formation d'avocat, permet d'accéder facilement à la politique » a conclu le bâtonnier.