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Chahed/ Yâacoubi : à la fin il n'en restera qu'un !
Publié dans Business News le 22 - 03 - 2017

L'accord passé entre le gouvernement et le syndicat de l'enseignement de base relevant de l'UGTT, l'annulation de la grève des instituteurs prévue les 8 et 9 mars qui en a découlé et la réunion entre le Chef du gouvernement et le nouveau Secrétaire général de l'UGTT, ne semblent pas avoir, ne serait-ce qu'un peu, apaisé les tensions qui règnent depuis des mois entre le syndicat général de l'enseignement secondaire et le ministre de l'Education nationale.
La tête du ministre de l'Education, voilà ce que réclame le syndicat. Et, pour l'obtenir, tous les moyens sont bons. On dégaine les menaces de grève, les sit-in, les slogans hostiles et on va même jusqu'à désavouer le bureau exécutif de l'UGTT.

Le syndicat général de l'enseignement secondaire a annoncé, dans un communiqué publiéle 14 mars, la suspension des cours dans tous les lycées tunisiens. Une suspension qui sera effective à partir du lundi 27 mars 2017.
La décision a été prise en dépit du fait que la commission sectorielle de l'enseignement secondaire et le secrétaire général adjoint de l'UGTT se soient opposés à cette suspension. Le syndicat avait appelé,depuis des mois, au limogeage du ministre de l'Education, Néji Jelloul.
Le 18 mars 2017, le Bureau exécutif de l'UGTT, publie à son tour un communiqué dans lequel ilexprime son refus de la décision du syndicat général de l'enseignement secondaire.
La centrale syndicale précise que la réforme éducative ne doit se plier aux tensions politiques et qu' « elle ne doit pas non plus être le sujet d'un partage de butin».

Conscient des tensions existantes entre les enseignants et le ministre de l'Education, le Bureau exécutif de l'UGTT a assuré d'une part que les négociations seront poursuivies et d'autre part que « les enseignants devront poursuivre leur travail avec rigueur et discipline » afin de préserver les intérêts des élèves à l'approche des examens.

Au lendemain de la déclaration du Bureau exécutif de l'UGTT, le syndicat général de l'enseignement secondaire a annoncé son attachement à sa décision et le maintien de la suspension des cours,annoncée à partir du 27 mars 2017.
Le secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire, a estimé, dans un post publié sur les réseaux sociaux que le communiqué représente « un dangereux précédent à l'heure où les enseignants sont victimes d'une agression matérielle et morale ».
Réagissant au désaveu de l'instance dirigeante de l'UGTT, le Secrétaire général du syndicat tente toutefois d'arrondir les angles. Il annonce que « la position du Bureau exécutif de l'UGTT est une forme de la lutte démocratique au sein de la Centrale syndicale qui renforce son unité et consolide son front intérieur ».
Le communiqué du syndicat, signé par LassâadYaâcoubi, estime que la position du Bureau exécutif est un soutien aux revendications des enseignants appelant à trouver une alternative à la tête du ministère de l'Education pour sauver la saison scolaire de l'état de tension et d'anarchie.

Le 20 mars, Lassâad Yaâcoubi, a assuré que son syndicat n'obéit pas aux ordres du la présidence du gouvernement, expliquant que la décision de suspension ouverte des cours reste tout à fait légale puisqu'il ne s'agit pas d'une grève, que les évaluations auront lieu et que les élèves ne seront pas pénalisés par une année blanche.

Un arrêt de travail en somme,que le syndicat nomme autrement, maintenant que le Bureau exécutif de l'UGTT s'est prononcé contre la grève. Suspension des cours mais pas de grève. Peu importe donc si les évaluations se basent sur un programme haché et incomplet « sans pénaliser les élèves ». Un abandon de poste sur fond de « militantisme » sourd et aveugle, c'est ainsi qu'on pourrait qualifier cette décision du syndicat de l'enseignement secondaire, à l'heure où les élèves et leurs parents sont pris en otage dans ce bras de fer qui n'aura que deux issues possibles: soit le gouvernement plie et limoge Néji Jelloul, soit il applique la loi et remet le syndicat de l'enseignement secondaire sur les rails.
Si la première issue est retenue, ce serait sans doute l'ultime aveu d'impuissance du gouvernement de Youssef Chahed, qui aura perdu alors toute crédibilité. Ce serait la porte ouverte à toute désobéissance pourvu qu'on l'estampille de militantisme et les syndicats, déjà forts de leur union, ne feront qu'enfoncer davantage le clou. Nous avons encore en tête la dernière déculottée du gouvernement face à l'UGTT à la suite du limogeage d'Abid Briki et qui a débouché sur la suppression du ministère, après le refus par l'UGTT de son remplacement par KhélilGhariani, membre du Bureau exécutif de l'UTICA, à la tête du ministère de la Fonction publique et de la Gouvernance.
Une capitulation supplémentaire ne ferait que conforter la position de la centrale syndicale comme force politique d'une puissance supérieure à toutes les autres dans le pays.
La deuxième option du gouvernement, comme le réclament certains analystes, pourrait se résumer à une application ferme et scrupuleuse de la loi.
L'article 107 du code pénal stipule que « le concert, arrêté entre deux ou plusieurs fonctionnaires ou assimilés en vue de faire obstacle par voie de démission collective ou autrement, à l'exécution des lois ou d'un service public, est puni d'emprisonnement pendant deux ans.Cette disposition ne fait pas obstacle à l'exercice, par les agents publics, du droit syndical, pour la défense de leurs intérêts corporatifs dans le cadre des lois qui le réglementent ».

Si l'on considère que cette suspension des cours n'est pas une grève comme le clame haut et fort LassâadYaâcoubi, alors il s'agit d'un obstacle collectif à l'exercice. D'autant plus que l'UGTT a émis un avis défavorable sur la grève en question.
Le chef du gouvernement, qui semble jusqu'à maintenant patauger dans les eaux troubles de l'indécision, pourrait trancher en mettant en pratique les textes de loi. Les parents d'élèves ne pourront que l'en remercier.
Youssef Chahed, pour asseoir l'autorité de l'Etat, pourrait tirer profit d'un différend qui risque de miner en interne la Centrale syndicale. Car, comme il en va de la crédibilité du gouvernement, il en va maintenant de mêmepour le nouveau bureau exécutif de la centrale syndicale face au défi que lui a lancé son syndicat de l'enseignement supérieur. En réponse, l'instance dirigeante de l'UGTT semble d'ores et déjà faire marche arrière par rapport à sa position initiale en s'alignant sur la seule exigence qui vaille pour le syndicat de l'enseignement secondaire : le départ de Néji Jelloul. Un revirement qui écorne la crédibilité de sa relation avec le gouvernement de Youssef Chahed.
La balle aujourd'hui est dans le camp du bureau exécutif de l'UGTT. Ce 22 mars, la suspension des cours prévue le 27 mars par le syndicat de l'enseignement secondaire a été suspendue, a annoncé le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Mohamed Mselmi.
Il a ajouté que le limogeage de NéjiJelloul reste une revendication principale pour le syndicat de l'enseignement et pour l'UGTT. Le comité administratif sectoriel a décidé qu'une réunion serait tenue le 15 avril 2017 pour évaluer l'avancement de la situation.
Il s'agit donc l'ultimatum donné au chef du gouvernement pour démettre le ministre de l'Education de son poste. M. Mselmi n'a pas exclu que la suspension des cours soit effective à partir du 15 avril si le gouvernement n'abdique pas aux revendications du syndicat. Le spectre d'une grève plane encore et toujours sur la tête des élèves.
Que le ministre de l'Education ait tort ou raison, à l'heure actuelle, la question importe peu, du moins pour l'opinion publique. La position des autorités et de l'UGTT sur un problème qui compromet, encore une fois, l'éducation des enfants de ce pays et qui inquiète tous les parents tunisiens devrait être la priorité absolue !


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