Invité de Nessma TV ce mardi 30 mai 2017, l'écrivain et homme politique, Safi Saïd, a indiqué que l'homme d'affaires placé en détention par le parquet militaire pour atteinte à la sûreté externe de l'Etat, trahison, complicité et mise à la disposition d'une armée étrangère en temps de paix, Chafik Jarraya, est en faillite. Selon Safi Saîd, l'accusé a des dettes s'élevant à 35 millions de dinars et il n'est donc pas en mesure de distribuer des biens, « ceux qui le connaissent savent très bien que ce je dis est vrai » a-t-il déclaré ajoutant que Mme Jarraya confirme ses dires. « Je lutte depuis toujours contre la corruption et j'étais d'ailleurs dans les premiers rangs de la manifestation Manich Msemah (NDLR je ne pardonne pas). Je suis plus politique que les politiques ! J'ai passé des années de ma vie dans la marginalité et aujourd'hui je subis encore la diffamation et les mensonges. Je resterai libre envers et contre tous » a-t-il martelé dans un élan de colère prenant à partie les journalistes présents.
Concernant les accusations de corruption dont il fait l'objet et les rumeurs indiquant que Chafik Jarraya lui a offert une voiture, Safi Saïd a répondu : « J'ai passé 25 ans à l'étranger, je ne manque de rien, je conduis une Mercedes et je n'ai besoin de l'aide financière de personne. Il y a erreur sur mon adresse » a-t-il crié. Dans ce contexte, Safi Saïd a avancé que les vrais corrompus sont les propriétaires des banques, des sociétés aériennes, les PDG d'assurances et tous ceux qui disposent d'un pouvoir décisionnaire financier et administratif déterminant. Au sujet des sociétés d'assurances il a dénoncé : « Ce sujet me dépasse et dépasse le chef du gouvernement, Youssef Chahed. D'ailleurs je me tiens à ses côtés dans la lutte contre la corruption ».
Réitérant son amitié à Chafik Jarraya, il a affirmé : « Chafik est un homme humain, tendre et généreux, il est mon ami, je le respecte et je me fiche de ce qui se dit sur lui. Il est aujourd'hui en train de payer le prix de ses mots car il n'a pas su les peser. Vous l'avez diabolisé mais en réalité la corruption ce n'est pas Chafik Jarraya !»
Safi Saïd a par ailleurs dénoncé le recours à la loi de 1978 régissant l'état d'urgence en déclarant : « Cette loi qui offre des prérogatives énormes au chef de l'Etat est criminelle! Elle était utilisée par Habib Bourguiba pour se débarrasser de ses détracteurs et a engendré la mort de plusieurs militants de l'UGTT et de la société civile. Béji Caïd Essebsi avait alors 40 ans et Chafik Jarraya et Youssef Chahed, 4 ans ».