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Youssef Chahed : comment abattre un homme politique en plein décollage ?
Publié dans Business News le 02 - 08 - 2017

Avec 80% de satisfaction dans les sondages, une équipe qui frappe dans la fourmilière, des succès sur le plan international, une image fort positive dans les médias, le chef du gouvernement Youssef Chahed commence sérieusement à inquiéter ses « amis » et « adversaires » politiques. De Carthage à Montplaisir, on regarde avec méfiance l'ambitieux. Pour calmer ses ardeurs, Carthage a envoyé le fils et Montplaisir a envoyé le père…

Dans une guerre, la communication est un élément fondamental de la machine. Et en la matière, Youssef Chahed a bien su utiliser cette arme pour arriver à ses fins. Quelques arrestations dans le cadre de simples affaires judiciaires ont été transformées, sur le plan de la com, en guerre contre la corruption.
Il n'est pas le seul à user du stratagème, plusieurs membres du gouvernement et hauts cadres de l'Etat font pareil. Cela va de Fadhel Abdelkefi et sa salve spectaculaire contre Samia Abbou sous la coupole de l'ARP à Mehdi Ben Gharbia en passant par le gouverneur de Tunis, Omar Mansour, qui ne fait plus fermer un commerce informel sans être accompagné de caméras.
Et ça marche ! Quelle que soit l'action entreprise par un dirigeant de l'Etat, les dividendes sont versés directement dans le compte personnel de Youssef Chahed. On est carrément dans le petit détail, comme par exemple ce reportage de TF1 au cœur des forces spéciales antiterroristes tunisiennes. L'équipe de la télévision française a diffusé un reportage jugé excellent, mais il ne l'aurait pas été sans l'aide directe de la Kasbah. Comprenez « le service de communication » de la Kasbah, derrière qui se trouve un certain Mofdi Mseddi, l'homme qui a catapulté Mehdi Jomâa et a, longtemps, protégé Mustapha Ben Jaâfar du temps de l'ANC. Ce pur produit de l'ancien ministre et actuel patron de Stafim-Peugeot Abderrahim Zouari est celui qui dicte le « comportement public » de Youssef Chahed.

Grâce à lui, Youssef Chahed dégage l'image à la fois du chef de l'anti-corruption, chef de l'anti-terrorisme, diplomate en chef, chef des relations publiques, pompier, facilitateur d'affaires auprès des investisseurs et des chefs d'entreprises. Est-ce vrai pour autant ? Peu importe si c'est une réalité ou si c'est du virtuel, si on est face à Chahed en personne ou à son hologramme, le fait est que Youssef Chahed bénéficie de sondages exceptionnels dépassant toutes les personnalités politiques avec un très confortable 80% attribué par Sigma. Un pareil taux fait jalouser les uns et inquiète les autres !
En Tunisie, on n'aime pas les supercheries, mais on n'aime pas non plus ceux qui réussissent véritablement. A la limite, on préfère les premiers car on sait d'avance qu'ils n'iront pas loin et peu importe l'intérêt supérieur du pays.

Comment arrêter cette ascension qui bouscule les projets de plusieurs prétendants ? A Carthage, on a cru mettre un docile « soldat » pour exécuter sans broncher les plans du vrai chef Béji Caïd Essebsi. On a cru la même chose en plaçant au même poste son prédécesseur Habib Essid.
Il se trouve cependant que les soldats ont de l'ambition. Quand bien même ils n'en auraient pas, l'opinion publique leur en accorde. Vu que le temps joue en la faveur des soldats appelés à devenir généraux et non en faveur des généraux appelés à passer à la retraite, il est impératif de rappeler à ces soldats leur véritable poids et qui les a nommés à ce poste.

Les premiers à frapper Youssef Chahed sont les députés de Nidaa Tounes, via leur chef de bloc Sofiène Toubel. Un autre soldat docile mais sans compétences particulières pour pouvoir être réellement efficace sur terrain. Sa capacité de nuisance a vite montré ses limites. Pendant longtemps, plusieurs projets de loi soumis par le gouvernement ont dormi dans les couloirs des commissions parlementaires. Youssef Chahed a beau demander l'accélération de tel ou autre projet, les députés de Nidaa (avec la complicité de ceux d'Ennahdha) n'avaient fait qu'à leur tête. Ceci n'a pas empêché pour autant le chef du gouvernement d'avancer, après bien avoir pris soin de prendre à témoin l'opinion publique sur les raisons du blocage. La technique « ce n'est pas moi, c'est eux et voici les preuves » a bien fonctionné, ce sont les députés de Nidaa qui ont dû essuyer les tirs nourris de l'opinion ! Résultat, le bloc a éclaté en mille morceaux car plusieurs députés ont refusé d'être de simples soldats exécutants !
Changement de stratégie, Hafedh Caïd Essebsi, fils de son père et ambitieux-héritier non déclaré, a pris les choses en main pour s'occuper du « désobéissant » Youssef Chahed. Pour ce faire, il a fait appel à Samir Laâbidi (ancien ministre de la communication de Ben Ali) et Borhen Bsaïes (grande figure médiatique) et quelques personnalités censées être influentes. On reproche essentiellement à Youssef Chahed de ne pas « exécuter » les décisions du parti et de ne pas nommer les « fils du parti » à certains postes (parfois des postes-clés) dans l'administration et dans l'appareil de l'Etat. On lui reproche surtout d'avoir choisi des hommes politiques controversés et jugés persona non grata chez Nidaa, à l'instar de Iyed Dahmani et Mehdi Ben Gharbia.
Les attaques ont beau avoir été violentes, Youssef Chahed a continué à foncer droit devant. Ses ministres épinglés ont su affronter les orages et renverser carrément la vapeur. Plutôt que d'être affaiblis, Youssef Chahed and co ont été renforcés pour récupérer les dividendes d'une guerre qu'ils n'ont pas déclarée et durant laquelle ils n'ont fait que se défendre. Cela commence à en faire trop !

Dernière bataille en date, celle lancée hier par Rached Ghannouchi qui a invité Youssef Chahed a cesser d'avoir de l'ambition. Le chef du gouvernement est appelé à s'engager publiquement de ne pas se présenter en 2019 ! De quel droit lui demande-t-on cela ? Quid de la constitution et de la démocratie ? Qui leur a dit qu'il a cette ambition ? Réussir sa mission voudrait-il pour autant chercher à briguer la présidence de la République en 2019 ? Et où est le mal finalement ?
De tout cela, le chef d'Ennahdha n'en a cure ! L'essentiel est d'éloigner celui qui dérange Béji Caïd Essebsi et sa famille (personnelle et politique). C'est le comble en cette année 2017 de voir le chef des islamistes se liguer avec le chef des laïcs pour contrer un jeune dont le seul tort est de commencer à réussir quelques chantiers (et il s'agit bien de quelques) et de dégager une bonne image auprès de l'opinion.
Plutôt que de capitaliser sur ces succès et de l'encourager à aller de l'avant, on demande au chef de se suffire de son salaire et de son poste et de cesser de rêver et d'ambitionner, en supposant déjà qu'il a un rêve et de l'ambition !
L'essai, pour le moment, n'a pas fonctionné et la proposition de Rached Ghannouchi a été comme un coup d'épée dans l'eau. « Qu'il porte une cravate ou un string, il ne sera jamais crédible auprès des laïcs », commente-t-on ce mercredi 2 août 2017 sur les réseaux sociaux. La sortie du chef islamiste a même servi davantage l'image de Youssef Chahed qui n'a certainement pas demandé tant de « soutien »… Aux prochains sondages, parions que Youssef Chahed va grignoter encore quelques points au détriment de Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi réunis !


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