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La loi de finances pour payer les amnistiés et les sitinneurs
Publié dans Business News le 02 - 10 - 2017

L'actualité de la semaine s'est caractérisée par la démission de Hamdi Meddeb de l'Espérance sportive de Tunis. Même le président de la République s'y met. Joli sujet de diversion pour faire oublier la série d'augmentations à venir et la grosse inflation qui nous attend. Comme si la baisse du dinar ne suffisait pas, on va maintenant devoir faire face à une hausse de différents impôts et taxes inscrits dans la Loi de finances 2018.
Des hausses à venir, on n'en sait rien officiellement puisqu'aucun document n'a été, pour le moment, publié par les autorités. On se suffira encore des différentes rumeurs et des ballons d'essai envoyés pour nous faire une idée et nous préparer aux « catastrophes » à venir. Ce qui est sûr, ce qui nous est confirmé par les différentes sources gouvernementales rencontrées ces derniers jours, c'est que l'orientation générale est dans l'augmentation tous azimuts. L'Etat n'y peut rien, il a besoin de ressources pour couvrir ses dépenses et régler ses dettes et il ne voit que le contribuable pour lui assurer ses recettes. Les gros contribuables comme les télécoms, les banques, les pétroliers et les PME paieront le plus gros. Jusqu'à quand l'Etat va-t-il continuer à saigner la « bête » ? Arrivera un moment où la bête ne pourra plus donner, où la vache n'aura plus de lait et ce moment approche à grands pas.
Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a actuellement un fort sentiment d'injustice et de dépit éprouvé par les contribuables en général et les chefs d'entreprise respectueux de la loi en particulier. Trop, c'est trop ! On en a marre de payer plus pour un Etat où les ministres vous disent, nous n'avons plus les moyens pour payer des matériels d'hôpitaux, nous n'avons pas les moyens d'avoir des écoles décentes pour nos élèves, nous n'avons pas les moyens de construire des routes praticables, etc.

Où va l'argent donc ? A voir le site développé par le ministère des Finances pour expliquer, en mots simples, le budget de l'Etat, on constate que 71% du budget de l'Etat de 2017 va pour les dépenses de fonctionnement (Titre 1). 60,9% de ces dépenses vont pour les rémunérations publiques. En 2011, c'est-à-dire le budget préparé avant la révolution, les dépenses de fonctionnement étaient de 66,3% et les rémunérations publiques représentaient 56,4%. Et dire que nous étions insatisfaits de ces chiffres et le gouvernement de Mohamed Ghannouchi de l'époque travaillait à réduire ces ratios pour se conformer aux standards internationaux.
Indéniablement, l'explosion budgétaire s'est faite après la révolution et notamment avec la foutue troïka et sa politique de recrutements massifs d'amnistiés (9000), de blessés de la révolution (2400), d'ouvriers de chantier et de sous-traitance (71.000), des « mécanismes 16 » (emplois précaires sans sécurité sociale) (22.000), sans parler de ces sociétés dites écologiques qu'on a créé à tout bout de champ pour « calmer » les sitinneurs et différents manifestants, lesquelles se font financer par des sociétés publiques ou semi-publiques…
« Avant 2011, le nombre des agents de la Fonction publique augmentait au rythme de 1% en moyenne, un rythme assez proche de celui de l'accroissement de la population elle-même. Après 2011, c'est le dérapage le plus complet. Entre 2010 et 2011, le nombre des agents de la fonction publique a augmenté de 2,16% puis de 19,81% entre 2011 et 2012; de 4,76% entre 2012 et 2013 et de 5,86% entre 2013 et 2014 », écrit l'économiste Habib Touhami dans Leaders.
Selon les derniers chiffres en notre possession (janvier 2017), l'administration publique compte quelque 800.000 fonctionnaires et assimilés. En 2011, on était à 445.000 agents publics. C'est à tout ce flux que le budget de l'Etat va.

D'où vient l'argent ? L'Etat se trouve dans un cercle vicieux et ne sait pas comment s'en sortir. Ou plutôt, il sait, mais il ne trouve pas les moyens pour s'en sortir ou n'a pas le courage pour adopter ces moyens. La solution de facilité qu'il adopte depuis toujours est de saigner à blanc les contribuables ordinaires et les entreprises patentées qui paient déjà les taxes et impôts dus.
Quand il a essayé de faire payer les professions réputées être mauvaises payeuses (avocats et médecins notamment), ces dernières sont montées au créneau pour bloquer toute réforme fiscale significative et se mettre au même niveau que les autres contribuables et les entreprises. La réaction de ces professions d'élite reflète le manque de maturité et de civisme fiscal qui règne dans le pays, mais elles ne représentent cependant pas grand-chose devant la masse de « délinquants fiscaux » que sont les acteurs du commerce informel. Il suffit que l'Etat s'active contre ce fléau (qui représenterait selon des calculs jamais confirmés quelque 50% du PIB), pour avoir des dizaines de manifestations et de blocages de routes. On peut même trouver des députés pour vous dire pourquoi vous vous attaquez au commerce parallèle à Ben Guerdène, alors que le plus gros se trouve au port de Radès… Ou bien pourquoi vous vous attaquez à untel et pas à l'autre… Sans parler des menaces de tous genres, directes et indirectes, visant les ministres qui s'activent contre la corruption derrière ce fléau (Néji Jalloul, Saïd Aïdi ou Fadhel Abdelkéfi en savent quelque chose).

A défaut de pouvoir faire payer les délinquants fiscaux, et pour pouvoir honorer les salaires de ses recrutements nouveaux inutiles, l'Etat s'en prend donc aux contribuables transparents et voulant être en règle. On harcèle les uns avec des redressements fiscaux mortels et on alourdit les autres avec des augmentations annuelles diverses et injustes (comme la question de la double imposition d'impôt sur les dividendes sur des montants déjà imposés par l'IS).
C'est tout cela qui crée le sentiment d'injustice chez les contribuables et entreprises honnêtes. C'est grâce à eux que tourne toute la machine de l'Etat et pourtant ce sont eux que l'on saigne le plus et toujours de plus en plus.
Sachant que cette politique ne peut plus se poursuivre jusqu'à l'infini, il est impératif que l'actuel gouvernement quitte son cercle vicieux en changeant de stratégie pour faire ramener dans les rangs les délinquants fiscaux et en finir avec les nouvelles recrues qui ne servent à rien.
La méthode a été testée sous d'autres cieux, elle peut faire ses preuves chez nous et elle a été exposée à plusieurs reprises, y compris dans ces colonnes. Il s'agit d'en finir avec les paiements de gros achats en liquide. Tout doit passer à travers les banques avec des paiements en chèques, virement ou par carte bancaire. Dès lors que les actifs se trouvent dans les banques, l'Etat doit faire mobiliser ses inspecteurs fiscaux pour exiger aux titulaires des comptes bancaires de présenter l'origine de leurs fortunes. On commencera naturellement par les titulaires exposés à la corruption comme les politiques, les magistrats, les avocats, les médias puis ceux concernés par l'évasion et la fraude fiscales, comme les avocats (encore !), les médecins, les agents immobiliers et les acteurs du commerce parallèle.
Quant aux nouvelles recrues qui ne servent à rien, il faut passer par la chirurgie pour faire arrêter l'hémorragie. L'Etat paie lourdement ces nouvelles embauches, il est nécessaire qu'il passe encore par la caisse en leur donnant des soldes de tous comptes et les licencier ou bien les faire muter à des postes productifs. On ne peut pas continuer éternellement à dédommager des gens dont la seule compétence est d'avoir été ancien prisonnier politique (à prouver) ou d'avoir réussi un sit-in. Le bateau est en train de couler et l'année 2018 risque d'être plus dure que les précédentes, qu'ils le sachent !


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