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Le syndrome Hamadi Jebali
Publié dans Business News le 03 - 10 - 2017

L'esprit de Hamadi Jebali n'est pas parti bien loin. Ancien chef de gouvernement du temps de la défunte et triste Troïka, son esprit hante encore aujourd'hui la classe politique tunisienne.
Il est dans le corps de l'actuel ministre de la Santé Slim Chaker. Celui qui s'était indigné, il y a deux jours, de l'état des hôpitaux tunisiens et de la recrudescence de la violence, en appelant les citoyens à agir et les ministères de la Justice et de l'Intérieur à intervenir.
Il est dans le corps de Moncef Marzouk, ancien président de la République, qui réunit une poignée de personnes lors d'un meeting populaire pour appeler à continuer la révolution.
Il est dans le corps des parlementaires qui votent la confiance à un gouvernement puis viennent bloquer son exercice par leur inaction et le critiquer par la suite.

En 2012, Hamadi Jebali ne veut plus être calife et met en veilleuse son projet de 6ème califat. Il est chef de gouvernement et commet un nouvel impair. En visite à la cité Ezzouhour, il réagit à la déferlante d'ordures et de déchets qu'il constate sur place, en demandant : « Où est le gouvernement ? ». Il oublie sans doute qu'il vient lui-même d'être nommé à la tête de ce gouvernement.
Cette réplique a fait rire (jaune) l'ensemble de l'opinion publique et une partie de la classe politique. Aujourd'hui encore, elle n'est toujours pas inédite.

Le ministre de la Santé en exercice qui affirme que son département n'a plus les moyens de payer le matériel défectueux des hôpitaux publics et qui appelle les ministères de l'Intérieur et de la Justice à prendre les mesures nécessaires pour faire face à ces actes de vandalisme, semble oublier qu'il fait lui-même partie du gouvernement. « Où va-t-on ? Ceci est inadmissible ! » dit-il. Oui, ceci est en effet inadmissible. L'ancien président de la République, aujourd'hui dans les rangs de l'opposition, qui appelle à continuer la révolution critiquant le pouvoir en place sans donner la moindre proposition en retour…
En définitive, au lieu d'apporter les solutions qu'il faut, les politiques préfèrent se mettre dans la peau du citoyen et prononcer les discours qu'un citoyen en colère pourrait tenir. Au-delà du populisme et à défaut de savoir quoi faire, l'opposition appelle à la révolution et le pouvoir se demande où il est.

Ceux qui nous gouvernent ne savent pas où on va. Ne savent pas ce qu'il faut faire, sur qui doit-on rejeter la faute et à qui incombe la responsabilité. Dans ce système du « nous sommes tous responsables », il est aisé aux politiques de se renvoyer la balle les uns aux autres. Le gouvernement reproche aux parlementaires de ne pas voter, suffisamment vite, les lois nécessaires pour son action et les députés dénoncent « un manque de volonté politique » qui empêche les projets de loi de voir le jour.
Le régime politique mis en place en Tunisie a plus que prouvé ses limites. Un régime hétéroclite, composite, dont les places de chacun ne sont pas clairement délimitées et dont les contours restent flous. Ce régime permet à des partis politiques d'être à la fois dans le pouvoir et dans l'opposition et aux députés de voter la confiance au gouvernement tout en venant le critiquer à la première bourde. Ce régime où les responsabilités sont tellement partagées que personne n'est réellement responsable.

Chaque gouvernement est pourtant obligé, avant même de commencer son exercice, de se plier au bon vouloir des députés de l'Assemblée des représentants du peuple afin d'obtenir leur confiance. Mais cette confiance reste très théorique. Les députés ont, en effet, le luxe de voter pour un gouvernement puis de venir à l'hémicycle le descendre et critiquer ses décisions et bourdes.
Au lieu de le soutenir de manière constructive, on évoque un soutien « critique ». Des termes sur-mesure et qui veulent tout simplement dire qu'on ne soutient que les accomplissements tout en se désengageant des échecs.
A cause de ce système qui ouvre la voie à toutes sortes de blocages, ces textes de loi, pourtant urgentissimes, mettent des mois à voir le jour, ces lois importantes sont victimes des interminables tiraillements politiques entre les différents blocs et des instances constitutionnelles sont bloquées faute de président et de membres désignés. Le tout donne un pouvoir aux mains liées et faisant face à des obstacles dont il se passerait bien aujourd'hui.

Le régime en place, alors qu'il avait fait miroiter l'illusion d'un équilibre parfait entre les pouvoirs crée, en revanche, un déséquilibre incontestable entre le gouvernement et le parlement mais aussi entre présidence du gouvernement et celle de la République.
Dans ce capharnaüm, un parlementaire brandit des pancartes au lieu de voter des lois, un ministre revêt le rôle du citoyen au lieu de prendre les décisions qui s'imposent et d'anciens dirigeants viennent critiquer ce que eux n'ont pas été capables d'accomplir. Parce que, quand nous sommes tous responsables, personne ne l'est vraiment.


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