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Tunisian Foreign Bank: une privatisation forcée
Publié dans Business News le 09 - 11 - 2017

Aucune recette provenant d'opération de privatisation n'est prévue dans le projet de loi de finances complémentaire présenté pour adoption devant l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Ce qui suggère que la publication de l'appel d'offre international d'ouverture de 49% du capital social de Tunisian Foreign Bank (TFB), par cession d'un bloc d'actions et/ou une augmentation de capital, à un partenaire stratégique concerne une opération de privatisation dont la recette serait inscrite dans le projet de budget de l'Etat pour l'exercice 2018. Pourtant, à la lecture du projet de budget, rien n'est signalé en termes de recettes de privatisation. Il est simplement prévu des recettes provenant des biens confisqués par l'Etat pour un montant de 500 MD (172 millions d'euros environ). Une situation qui incite à s'interroger sur les raisons qui ont poussé le gouvernement de Youssef Chahed à décider d'engager une telle opération. Certes, on pourra toujours expliquer que cette privatisation devait être engagée en 2014, dans la foulée de la décision, prise fin décembre 2013 par la Commission d'assainissement et de restructuration des entreprises à participation publique (Carepp) d'autoriser l'ouverture du capital de TFB au profit d'un partenaire stratégique. Mais depuis, la situation de cette banque tunisienne, installée en France depuis les années 1970, a bien évolué pour amener les autorités tunisiennes à clore rapidement ce dossier. En effet, la phase de pré-qualification des candidats intéressés ne durera que trois semaines puisque les investisseurs potentiels ont été invités à retirer un dossier de pré-qualification le 6 novembre dernier et que les candidats pré-qualifiés seront désignés le 29 novembre 2017 et seront mis en concurrence sur l'offre financière et la formule de cession entre l'achat d'un bloc d'action ou l'augmentation du capital social.

Promesses d'un bel avenir

En tout cas, à la lecture des résultats affichés par cet établissement de crédit ces dernières années, la décision d'une cession d'une partie du capital semble être la seule solution viable pour sauver cette banque. Pourtant, à la fin de la décennie 2000, un très bel avenir semblait s'ouvrir à TFB. A l'époque, toute une stratégie de développement a été imaginée pour la banque. Une stratégie en deux axes avec d'une part une modernisation tous azimuts des instruments de gestion de l'établissement et d'autre par son redéploiement par la création de nouvelles agences non plus en France mais en Europe, là où, notamment, la communauté tunisienne et maghrébine en général est fortement présente. Pour cela, on allait faire table-rase du passé. Ainsi, en 2010, une augmentation du capital social d'un montant de 30 millions d'euros a été effectuée pour apurer les pertes cumulées évaluées à 10,8 millions d'euros et renforcer ses fonds propres. L'embellie ne durera qu'un an. En 2011, TFB entame la mise en place d'un nouveau système d'information censé améliorer les performances internes de l'établissement. Pour la première fois, la banque affiche cette année-là un résultat net positif de 270 000 euros. C'est aussi à la fin de cette année-là que l'Autorité de contrôle prudentielle, le gendarme du marché bancaire à la Banque de France, opère un contrôle sur place de TFB à la suite duquel elle va engager une procédure disciplinaire à l'encontre de la banque. Depuis, tout s'est déréglé au sein de cet établissement de crédit. En 2012, TFB renoue avec les pertes. La banque affiche un résultat brut d'exploitation déficitaire de 1,25 millions d'euros et un résultat net négatif de 5,9 millions d'euros en raison d'une dotation aux provisions de 7 millions d'euros pour couvrir de nouvelles créances douteuses. Une situation qui a fragilisé les fonds propres de la banque dans la mesure où il avoisine désormais 50% son capital social.

La descente aux enfers

Les perspectives pour l'année 2013 ne seront pas roses. Les commissaires aux comptes alerteront d'ailleurs sur le fait que la dégradation de la note souveraine de la Tunisie en 2011 et 2012 va entraîner des exigences supplémentaires en termes de renforcement de fonds propres réglementaires « à un moment où ceux-ci se trouvent déjà affectés par la perte de l'exercice 2012 ».
2013 constituera l'année du basculement de TFB. Cette année-là, la Commission des sanctions de l'Autorité de contrôle prudentiel inflige un blâme et une amende de 700 000 euros à TFB en raison de graves manquements dans le dispositif de contrôle interne et dans l'organisation comptable de la banque. Les représentants de TFB engageront un recours auprès du Conseil d'Etat français contre cette décision mais se désisteront plus tard. L'établissement bancaire, détenu à hauteur de 13,2% par la Banque centrale de Tunisie (BCT) et le reste à parts égales entre la Société tunisienne de banques (STB) et la Banque de l'habitat (BH), affichera un résultat net négatif de 4,4 millions d'euros et un revenu brut d'exploitation déficitaire de 1,14 millions d'euros. C'est justement à la fin de 2013 que la Carepp décidera de la privatisation partielle de TFB.
Malheureusement, cela n'arrêtera pas la descente en enfer. Les résultats financiers de 2014 et 2015 sont catastrophiques avec un résultat net négatif, respectivement de 13,3 et 12,8 millions d'euros. Les fonds propres réglementaires nets ont fondu à 14,8 millions en 2014 et atteignent à peine 3 millions d'euros en 2015. Autant dire que la banque a englouti la quasi-totalité de son capital social. Plus encore, la banque enregistre un ratio de solvabilité de 3% contre un minimum exigé de 8% et un ratio de liquidité à court terme de 3% pour un minimum exigé de 60%. A tel enseigne qu'on a commencé à s'interroger sur la capacité de la banque à poursuivre son activité. Toutefois, une AGE (Assemblée générale extraordinaire) se tient début octobre 2015 et décide de ne pas se prononcer sur une dissolution anticipée de la société.
En mai 2016, une autre AGE décide une réduction du capital social de 49,6 millions d'euros à 14,1 millions d'euros pour éponger ses pertes et d'injecter 5 millions d'euros dans le nouveau capital social pour le porter à 19,1 millions d'euros.
Serait-elle pour autant totalement assaini pour être cédée au meilleur prix ? C'est le nombre de candidats à l'acquisition de 49% de son capital qui constituera le premier indicateur. En tout cas, ces candidats vont probablement avoir une préférence pour la formule d'une augmentation du capital social pour faire leur entrée dans la banque plus que pour l'achat d'un bloc d'action. La réponse sera fournie logiquement à la fin du mois.


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