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Yassine Ayari: L'histoire d'un succès
Publié dans Business News le 21 - 12 - 2017

Celui que la presse française qualifie encore sobrement de « cyberdissident » est un agitateur qui ne mâche pas ses mots. Il est en effet plus connu pour son soutien à Oussema Ben Laden et ses appels à porter les armes contre les figures de l'ancien régime que pour ses actions d'activiste. Yassine Ayari est pourtant aujourd'hui un futur député à l'Assemblée des représentants du peuple que personne n'a, pourtant, vu venir…

« Mon succès aux élections n'est pas une coïncidence ou un miracle. Mon succès est le fruit d'une confiance en soi, d'une planification et d'un travail sérieux et organisé », écrivait Yassine Ayari sur sa page Facebook en réponse à ses détracteurs.
Depuis 2011, Yassine Ayari était un cyberdissident populaire, fils du colonel de l'armée Taher Ayari, tué en mai 2011 dans des affrontements avec des terroristes, il jouissait d'une certaine notoriété populaire. Mais son aura ne dura pas très longtemps. Même ses compagnons de route avaient estimé, les premières années post-révolution, qu'il s'est radicalisé et lui ont reproché d'être devenu un peu trop proche des islamistes qu'il défendait bec et ongles.

Janvier 2015, la cour pénale du tribunal militaire de Tunis condamne Yassine Ayari à une peine de prison pour « atteinte à l'armée ». Il passera 6 mois derrière les barreaux pour avant d'être libéré pour bonne conduite et de partir s'exiler en France où il est encore à l'heure actuelle. En 2016, Hamma Hammami décide de porter plainte contre lui pour « diffusion de fausses informations et atteinte à sa famille ».

Depuis son exil, Yassine Ayari n'a pas cessé de tirer à boulets rouges sur le pouvoir en place. L'élection de Béji Caïd Essebsi à la présidentielle de 2014 lui est restée au travers de la gorge et il n'a pas hésité à souhaiter sa mort dans une interview donnée à Libération le 16 janvier 2016. «J'attends que le Vieux [Béji Caïd Essebsi], ce dictateur élu, meure». Dans une vidéo datant de 2014, il l'accuse d'ailleurs d'être « un chien » et qualifie ceux qui le suivent, entre autres, de « chiens, d'imbéciles et de lèche-culs ».

Mais ce ne sera pas le seul appel à la violence avec lequel se démarquera le futur député à l'ARP. Sa page Facebook est son meilleur moyen de communication avec quelques 211.000 internautes qui le suivent. Certains de ses posts sont même repris par des hommes politiques de renommée dont notamment le député Samir Ben Amor. CPR lui aussi. (harak)
Suite à la chute du président égyptien Mohamed Morsi, en juillet 2013, Yassine Ayari, a exprimé sa rage devant « la passivité du pouvoir islamiste tunisien » qui aurait dû, selon lui, arrêter et condamner tous ceux qui ont travaillé sous le régime Ben Ali, en déclarant ouverte la porte du jihad.
« La porte du djihad est donc ouverte, nous sommes acculés au combat meurtrier, a-t-il écrit. Vous n'avez pas respecté les urnes, vous respecterez les munitions. Vous avez enfoncé la démocratie, vous serez enfoncés par les fusils. (…) Embrassez les militaires avant que vous ne soyez trainés dans la rue, jusqu'à la mort, par ceux à qui vous avez refusé l'existence ».
Il écrit également : « Apprenez, Tunisiens, de ce qui se passe en Egypte ! Préparez-vous à trainer dans la rue jusqu'à la mort, les magistrats, les journalistes, les RCDistes, les syndicalistes, Mondher Thabet, les indics et les laudateurs ! ».
Mais il ne s'arrêtera pas là, il ira jusqu'à faire l'éloge d'Al Qaïda et de donner raison à Oussema Ben Laden. En 2013, il se prend en photo avec l'étendard de Daech, en réponse à une action des Femen à Paris.
C'est par cette déferlante de discours enflammés et violents que Yassine Brahim s'est fait connaitre. Réputé pour ne pas avoir sa langue dans sa poche, ses batailles et ses discours contre l'actuel pouvoir lui ont valu le soutien salvateur de partis comme le CPR et Harak Tounes de Moncef Marzouki. Soutien sur lequel il a pu compter pour obtenir son succès aux élections d'Allemagne.

Yassine Ayari, qui prendra son siège au début de l'année 2018, mettra à coup sûr de l'ambiance sous la coupole du Bardo et les débats risquent d'être plus houleux que d'habitude. Gardera-t-il le même langage ? Dans ses derniers posts, le futur député préfère rester prudent se disant « conscient du poids des responsabilités ».
Aujourd'hui-même, il s'est exprimé sur sa page Facebook afin de répondre aux articles dirigés contre lui par la presse. « Je comprends la position des autres médias et même leur colère à cause de positions qui ont évolué avec le changement de donne » a-t-il écrit tout en espérant que « l'avenir le traitera comme un représentant du peuple […] je ne me suis pas présenté pour crier, pour marquer des points et pour me chamailler. Je me suis présenté en portant un projet, une vision pour le travail parlementaire et au service des Tunisiens ».
D'ailleurs, dans ses vidéos postées dans le cadre de sa campagne électorale, c'est un Yassine Ayari complètement différent que l'on peut regarder. Autant au niveau vestimentaire, que de la gestuelle et du langage employé, Yassine Ayari adopte une apparence plus lisse voulue comme étant plus « sympathique ». Dixit le langage de rue, le chauffage des masses et les insultes à tout va.

Un « revirement » qui ne convainc toujours pas. Plusieurs partis politiques ont critiqué le succès de Yassine Ayari aux législatives d'Allemagne. Certains vont même jusqu'à affirmer vouloir déposer un recours. La députée de Machrouû Tounes, Leila Chettaoui, avait déclaré, hier, sur Jawhara Fm que son parti déposera un recours pour contester l'élection de Yassine Ayari aux législatives partielles. Le parti lui reproche « son implication dans des affaires liées à la sûreté nationale » mais aussi « son soutien affiché au terrorisme ». « Tout le monde a vu ses photos avec le drapeau noir. Ces statuts faisant l'éloge de Daech sont également là. Nous n'avons rien inventé. Ses agissements tombent sous le coup de la loi anti-terroriste. En tout cas, nous allons faire toute la démarche nécessaire à ce sujet », a-t-elle déclaré.

En parfaits mauvais perdants, les partis politiques préfèrent guérir que prévenir. Alors qu'aucune voix ne s'est élevée pour dénoncer cette candidature au moment de son dépôt, les politiques préfèrent la contester après coup. Sans doute peu conscients, à l'époque, de ses chances de remporter le scrutin. Pour l'instant, l'ISIE joue les arbitres et coupe l'herbe sous les pieds de ses détracteurs en déclarant Yassine Ayari « légalement en droit de devenir député ».
Avec 236 voix pour 5% seulement de votants, Yassine Ayari devient aujourd'hui le député le moins populaire de l'hémicycle mais aussi le plus controversé…


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