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Le rafistolage gouvernemental face à la colère populaire
Publié dans Business News le 15 - 01 - 2018

Des mesures ont été prises par le gouvernement en faveur des familles nécessiteuses, lors d'un conseil ministériel restreint tenu à cet effet. Une initiative tardive, obligatoire ou de rafistolage. Chacun y va du sien dans l'interprétation de ces décisions qui viennent uniquement dans l'objectif de calmer une colère collective qui s'est bien fait ressentir…

Le sévérité des dispositions contenues dans la loi de Finances 2018 n'est plus à démontrer. Allant du simple citoyen fonctionnaire à l'homme d'affaires, chacun se trouve touché par les mesures de cette loi. Patronat, syndicat, partis politiques et société civile… tous les acteurs de la scène nationale ont exprimé leur mécontentement face à ces mesures, jugées draconiennes et douloureuses.

D'ailleurs, peu de semaines après son adoption, mais surtout à la suite de son entrée en vigueur, les répercussions commencent à se faire ressentir, et les réactions ne tardent pas à venir. Manifestations et protestations étaient au rendez-vous ces derniers jours.
Il s'agit d'un état de colère générale qui s'est concrétisé par les derniers événements ayant secoué l'actualité nationale. Chose qui a permis à certaines parties de profiter de ce climat de tension pour multiplier les actes de pillage et de vandalisme à travers tout le territoire, plus particulièrement, dans les quartiers populaires et autres régions défavorisées et marginalisées. Le cumul d'un ras le bol général a laissé place à un sentiment de frustration qui a poussé des jeunes, ne dépassant pas la vingtaine, à s'adonner à des actes de dévastation.
Et bien que ces actes aient été condamnés à l'unanimité, certaines personnes ont pu leur trouver des justifications, ou du moins essayer de comprendre les facteurs et les raisons qui ont poussé ces agitateurs à les commetre.

En tout état de cause, le gouvernement se retrouvait dans l'obligation d'agir, d'autant plus que la pression se faisait de plus en plus forte. Ainsi, une panoplie de mesures et de programmes sociaux ont été discutés lors d'un conseil ministériel restreint présidé par le chef du gouvernement Youssef Chahed.
Des mesures qui ont été annoncées par le président de la République lors de la réunion avec les signataires de l'accord de Carthage dans l'objectif de venir en aide aux familles nécessiteuses afin de calmer les tensions qui perturbent la stabilité du pays.

A l'issue de ce conseil, le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, a, donc, annoncé que ces mesures s'inscrivent dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté et de l'insertion sociale. Elles consistent en l'augmentation de 100 millions de dinars dans le budget des familles nécessiteuses, à travers la hausse de 20% de la subvention allouée à chaque famille dans le besoin et l'approbation d'une pension de retraite minimum de 180 dinars par mois.

La subvention pour les enfants handicapés démunis sera, quant à elle, doublée. Outre l'élargissement de la gratuité des soins, incluant, ainsi les chômeurs grâce aux cartes qui leur sont attribuées par le ministère des Affaires sociales jusqu'à ce qu'ils obtiennent un emploi.


D'autre part, M. Trabelsi a annoncé la création d'un fonds de garantie des prêts au logement, qui profitera aux citoyens ayant des revenus non permanents. Ce fonds concernera environ un demi-million de Tunisiens, dans l'objectif de garantir un logement décent à chaque famille.

Revenant sur ces mesures, le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi a affirmé que toutes les réformes et mesures prises au moment des crises auront des répercussions inéluctables, soulignant que les protestations dans ce contexte sont tout à fait légitimes, sauf qu'il faut admettre que les décisions prises par le gouvernement restent positives.
Ce projet de « socle social » ne vient pas suite aux protestations, a tenu à affirmer le ministre, mais il a été présenté au parlement depuis le mois de novembre dernier, à la suite de l'appel du chef du gouvernement à mettre en place une stratégie nationale pour combattre la pauvreté et l'intégration sociale.

Le premier à réagir à cette initiative est le Front populaire. Le parti qui a contesté, farouchement, cette loi de Finances a saisi l'occasion pour rappeler au gouvernement qu'il a déjà proposé ces mesures à l'Assemblée des représentants du peuple lors de la discussion de la loi de Finances, sauf que ses propositions ont été rejetées par les députés.

D'autre part, la centrale syndicale, qui constitue le principal soutien de Youssef Chahed et du gouvernement d'union nationale, a exprimé son mécontentement de la loi de Finances, considérant que ses dispositions affectent directement le pouvoir d'achat du citoyen, notamment, avec l'augmentation considérable des prix des produits dédiés à la grande consommation. De ce fait, le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi a appelé le gouvernement à prévoir une loi de Finances complémentaires pour remédier aux lacunes de la LF2018.

Il est évident que la situation économique du pays n'est pas des plus faciles à gérer et que de grandes réformes s'imposent. D'autant plus que? depuis le 30 avril 2017, trois ministres se sont succédé à la tête du ministère des Finances. Cette conjoncture a fait que la loi de Finances soit élaborée dans des conditions extrêmes, voire même dans la précipitation.
Cela n'explique toujours pas le recours à des solutions de colmatage et de rafistolage, qui absorberont, peut-être la frustration des citoyens à court terme, mais ne peuvent constituer, en aucun cas, une solution fondamentale permettant de sortir le pays de la crise dans laquelle il se trouve.
Faut-il encore rappeler que dans toute démocratie qui se respecte, les mesures en faveur des plus démunis sont généralement entreprises, bien avant l'annonce des dispositions douloureuses ? Une politique qui permet d'éviter le déclenchement des protestations vécues dernièrement, ou du moins d'en minimiser l'intensité.


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