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Noureddine Taboubi dit Basta !
Publié dans Business News le 22 - 02 - 2018

Il est loin le temps où l'UGTT tempérait les débats autour du gouvernement et de ses performances. Fini les discours rassembleurs en dépit des retraits de plusieurs partis du document de Carthage, à l'origine de la nomination de Youssef Chahed à la Kasbah. Par la voix de son secrétaire général, la centrale syndicale a émis des réserves sur l'efficacité de l'actuel gouvernement en appelant à un remaniement. Le dernier et le plus solide des soutiens du gouvernement semble se retirer. Lecture.

La déclaration phare est venue hier, 21 février 2018, de Sidi Bouzid. Dans un discours prononcé lors de la réunion régionale, Noureddine Tabboubi a déclaré qu'il était temps de penser à un remaniement ministériel. Le secrétaire général de la centrale syndicale en est arrivé à cette conclusion devant l'amoncellement des échecs de l'actuel gouvernement, couronnés par le récent classement de la Tunisie en tant que pays exposé aux risques de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme. En effet, M. Tabboubi estime que le gouvernement a atteint un grave degré d'inefficacité et qu'il est incapable de régler les problèmes du pays aussi bien au niveau social, économique ou politique. « Les mains tremblantes ne pourront pas régler les problèmes de la Tunisie », a-t-il déclaré. Plus tard dans la journée sur Mosaïque FM, Noureddine Tabboubi a expliqué qu'on ne savait plus où était le pouvoir et que, par conséquent, on ne sait plus qui est responsable. C'est dans ce cadre qu'il a préconisé de faire entrer du « sang neuf» dans la composition gouvernementale. Autrement dit des compétences capables de tenir les rênes de leurs ministères, de réformer et de décider. Il a cependant tenu à préciser qu'il ne s'agissait pas d'une attaque contre la personne du chef du gouvernement, Youssef Chahed.
Bouali Mbarki, secrétaire général adjoint de l'UGTT, a également déclaré sur Express FM que la centrale syndicale ne pouvait pas « constater l'échec et rester les bras croisés ». Il estime également que l'UGTT est en plein dans son rôle de régulateur en dénonçant les manquements du gouvernement dans la gestion des affaires du pays.

Il est indéniable qu'il s'agit là d'un revirement important dans la vie politique tunisienne. La majorité des observateurs se sont accordés pour conclure que l'UGTT représentait le seul véritable soutien politique au gouvernement de Youssef Chahed. Dans le cadre de l'accord de Carthage, Youssef Chahed bénéficie d'un soutien hésitant de la part du président de la République, est attaqué continuellement par le parti au pouvoir, Nidaa Tounes, et Ennahdha n'exprime pas de soutien appuyé. Autant dire que l'UGTT légitimise à elle seule le fait que le gouvernement de Youssef Chahed tienne encore. Certains sont même allés jusqu'à dire que l'UGTT profitait de cette position pour obtenir tout ce que la centrale exigerait du gouvernement.
Il est vrai que le gouvernement de Youssef Chahed cumule les gaffes, dont la dernière en date est l'éviction/démission de Chedly Ayari, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie. Par ailleurs, la situation économique et sociale en Tunisie est loin d'être satisfaisante avec d'un côté, une croissance molle et de l'autre une recrudescence des grèves et des mouvements sociaux, sans parler de dossiers qui concernent directement l'UGTT comme la situation des entreprises publiques sans parler, entre autres, de celle du bassin minier et de la CPG. Donc, il est devenu difficile pour l'UGTT de suivre le gouvernement sur le terrain des échecs sociaux et économiques. La position est devenue intenable au regard des affiliés de la centrale syndicale et surtout vis-à-vis de son ADN de défenseur des droits des travailleurs et d'élément régulateur de la scène politique.
L'actuel gouvernement, sous l'égide de Youssef Chahed, avait suscité une vague de sympathie en s'attaquant de front, il y a quelques mois, à la corruption. La fameuse campagne de lutte contre la corruption a donné lieu à un soutien populaire, exprimé dans plusieurs sondages, et à un soutien politique de la plupart des acteurs de la scène, dont l'UGTT. Mais cette campagne s'est vite essoufflée et le gouvernement n'a pas su mettre à profit le capital sympathie que lui procurait cette action. Une action qui n'a jamais pu évoluer vers une politique systématique et méthodique et qui est restée au rang de ruade passagère. Plus encore, le gouvernement n'a jamais été en mesure de mettre en place les « douloureuses réformes » dont il se gargarisait depuis des mois. La Loi de finances 2018 est venue affirmer cette impression en confirmant l'aspect « bricolage » du travail gouvernemental. Plus généralement, le gouvernement de Youssef Chahed s'est laissé happer par l'urgence, par le court terme et par le fait de privilégier la tactique à la stratégie. Il est certain que le gouvernement ne porte pas, seul, la responsabilité de cet état de fait à cause, notamment, de toutes les pressions et les tentatives d'infiltration qu'il subit. Toutefois, même en étant parfaitement consciente de ces paramètres, la centrale syndicale ne pouvait plus tenir la position de soutien au gouvernement dans son fonctionnement actuel.

Que risque-t-il de se passer maintenant ? Il est certain que la présidence du gouvernement et celle de la République ont reçu de plein fouet la déclaration de Noureddine Tabboubi et que c'était loin d'être une bonne nouvelle pour eux. La position de l'UGTT risquerait de précipiter la chute du gouvernement Youssef Chahed qui n'aurait sans doute pas duré plus longtemps que les élections municipales. Sachant cela, cette déclaration peut aussi être interprétée comme un coup tactique de la centrale syndicale qui aurait acquis également la certitude que le gouvernement de Youssef Chahed allait être remplacé dans les quelques mois à venir. Quoi qu'il en soit, le revirement de l'UGTT ouvre les portes grandes à une crise politique qui ne pourra certainement pas être résolue au cours d'une réunion des signataires de l'accord de Carthage. Une autre conséquence, et non des moindres, c'est l'impact qu'aurait la chute de ce gouvernement sur la légitimité du président de la République, étant donné qu'il est à l'origine de tout le processus qui a mené Youssef Chahed à la Kasbah. Ce qui est sûr, c'est que l'UGTT, en excellente tacticienne qu'elle est, a pris l'initiative politique et contrôle désormais le tempo de la scène tunisienne puisque tous les acteurs sont d'ores-et-déjà enfermés dans la réaction, et non dans l'action, précisément ce que reproche l'UGTT au gouvernement…


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