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Sihem Ben Sedrine : tout est bon pour continuer à exister !
Publié dans Business News le 22 - 06 - 2018

C'est lorsqu'on pense que tout est fini que ça commence. Comme un phœnix qui renait de ses cendres, Sihem Ben Sedrine a réussi à inventer une histoire de toutes pièces pour figurer de nouveau sur le fil de l'actualité, alors que ses adversaires pensaient l'avoir tuée et enterrée. Ce serait « méconnaitre la bête » qui ne s'est même pas donné la peine de changer de stratégie : le mensonge et la victimisation. Une stratégie qui a toujours marché depuis l'époque Ben Ali.

Combien de fois Sihem Ben Sedrine a-t-elle été démentie, par des preuves formelles, par des témoins, par des proches, par des collaborateurs proches, par les médias, par les politiques ? Une fois, deux fois, cent fois, mille fois ? En dépit des témoignages accablants, et en dépit de la collection d'échecs cuisants qui ont émaillé sa carrière, la dame continue son bonhomme de chemin sans se soucier guère de ce qu'on dit, ni des intérêts du pays et encore moins des droits bafoués des différentes victimes. Les preuves ? Elle les balaie. Les témoins ? Elle les discrédite. La vérité ? Seule la sienne compte.
Mardi 19 juin 2018, tôt le matin, Sihem Ben Sedrine se présente à l'aéroport Tunis-Carthage pour partir en voyage avec son passeport diplomatique. La police des frontières l'informe cependant que son passeport n'est plus valide, puisque sa mission à la tête de l'Instance Vérité et Dignité s'est achevée depuis le 29 mai 2018. On lui fait part toutefois de la possibilité de voyager avec son passeport ordinaire.
Feignant la surprise, elle « convoque » une conférence de presse dans la matinée pour crier au scandale et dénoncer la décision de confiscation de son passeport diplomatique qu'elle qualifie d'illégale. Elle profite de la présence des journalistes, ayant répondu au quart de tour pour venir à sa conférence, pour dénoncer les actions hostiles de certains ministères à son encontre.
Elle s'en prend au ministère des Affaires étrangères à qui elle reproche de ne pas respecter les décisions de son gouvernement de la laisser travailler au-delà de la date du 29 mai. Elle lui reproche aussi de ne pas l'avoir informée au préalable de la décision de confiscation, alors qu'elle avoue, dans la même conférence de presse, avoir reçu un courrier officiel dans ce sens. Elle insiste sur l'illégalité de la décision de confiscation et menace de saisir la justice, tout en admettant dans la même conférence de presse, que les passeports diplomatiques des membres de l'IVD ont été confisqués il y a un an, sans pour autant qu'elle n'ait réagi judiciairement depuis. Elle s'en prend au ministère des Domaines de l'Etat qui lui a demandé de rendre les meubles mis à sa disposition et l'accuse, également, de ne pas avoir respecté l'accord conclu avec le gouvernement. Elle rappelle que son instance est constitutionnelle, qu'elle bénéfice de rang de ministre, que les membres de l'IVD bénéficient de rang de secrétaire d'Etat et, qu'à ce titre, ils ont pleinement le droit d'avoir un passeport diplomatique, lequel ne peut être retiré, d'après elle, que sur décision judiciaire.
Si l'on s'arrête aux seuls propos de Sihem Ben Sedrine durant cette seule conférence de presse (d'un quart d'heure), on conclut que la bonne dame est victime d'une dictature barbare, qu'elle est attaquée de partout et que son harcèlement figure à la tête des priorités du gouvernement.

La vérité est cependant bien différente de celle présentée par Sihem Ben Sedrine. Cette conférence a beau durer un peu plus d'un quart d'heure, il n'en demeure pas moins qu'elle est truffée de mensonges éhontés, de contrevérités, de vérités tronquées et de manipulation de l'opinion publique en bonne et due forme . Sihem Ben Sedrine sait que cette stratégie manipulatrice a toujours marché et, au vu de la réaction de certains de ses fans parmi les politiques (dont les incontournables membres de Irada et d'Attayar), elle n'a pas tort.
Sa conférence de presse du 19 juin n'est en fait que le début de la saison 3 de son feuilleton mensonger. A la saison 1, sous Ben Ali, elle a réussi à convaincre un très grand nombre de Tunisiens et d'étrangers qu'elle est une pauvre victime de la dictature et de la répression. Quand les journalistes de la radio Kalima l'accusaient d'être une menteuse et de leur voler leurs dus, ils étaient taxés d'être des « vendus » et des « hommes de main » de Ben Ali missionnés pour l'infiltrer et la piéger. On a fini par admettre, sur le tard, et au lendemain du 14-Janvier, qu'elle n'était qu'une salariée missionnée des Européens et non une militante véritable. Fin de la saison 1.

La saison 2 est entamée avec la révolution où sa crédibilité a pris un sacré coup au vu du grand nombre de mensonges proférés et d'abus constatés. Entre les célèbres barbes artificielles, les plaintes en justice destinées à faire taire ses critiques, la faillite de sa radio Kalima en laissant ses salariés se débattre aux prud'hommes, les camions de déménagement qu'elle a mobilisé pour prendre de force les archives de la présidence de la République, puis la vague de démissions et de limogeages, il y a de quoi écrire un grand livre sur Sihem Ben Sedrine.
Le plus grand désaveu d'après-révolution n'est cependant pas venu de ses adversaires politiques réels ou imaginaires, ni des médias, mais de son propre camp parmi les révolutionnaires et les défenseurs des Libertés et des Droits de l'Homme. Le bal a commencé avec la démission de Khemaïes Chammari quand il a vu la main de Mustapha Ben Jaâfar (président de la Constituante), Moncef Marzouki (ancien président de la République) et Rached Ghannouchi (président du parti islamiste Ennahdha) peser pour qu'elle obtienne la présidence de l'IVD. C'était le début d'une vague de démissions et/ou de limogeages qui ont mis sur le bas-côté six membres élus de l'instance. A l'exception du juge Mohamed Ayadi, tous ont alerté l'opinion publique et ne cessent de crier sur tous les toits que Sihem Ben Sedrine est dangereuse pour le processus de la justice transitionnelle. Cela va du controversé Zouheïr Makhlouf jusqu'à la posée Lilia Bouguira en passant par le militant Mustapha Baâzaoui. La plus spectaculaire reste cependant feue Noura Boursali qui est décédée la frustration au cœur, comme on peut le constater dans la longue lettre qu'elle a laissée. Tous menteurs ? Tous imposteurs ? Tous manipulés par les corrompus au pouvoir et ennemis de la justice transitionnelle ? Peut-être. Vient ensuite la démission de plusieurs salariés et contractuels, des plus fidèles à Sihem Ben Sedrine, parmi qui on cite Anouar Moalla et Seïf Soudani. L'amitié ancienne du premier et l'obligation légale de réserve, inscrite dans la loi, pour le second, ainsi que la crainte d'une conséquence judiciaire fatale les a réduit tous les deux au quasi-silence. Ils ne sont pas les seuls. D'autres membres de l'IVD ont également dénoncé les « pratiques illégales, abusives et dangereuses de Sihem Ben Sedrine », avant d'être acculés au silence à l'instar de Oula Ben Nejma, Ali Radhouane Ghrab, Saleheddine Rached et Ibtihel Abdellatif. Les membres de l'IVD ont publié un communiqué dans lequel ils ont dénoncé les pratiques « illégales », « abusives » et « dangereuses » de Ben Sedrine, lui faisant assumer l'entière responsabilité sur ce qui pourrait arriver à leur collègue Ibtihel Abdellatif, prise, selon eux, pour cible par la présidente. Et puis il y a le blogueur Yassine Ayari qui a étalé dans un long pamphlet tous les abus, documents à l'appui, de Sihem Ben Sedrine en promettant une suite qui n'est jamais venue. Juste après la publication de ce pamphlet, il a été candidat pour les législatives partielles en Allemagne qu'il a remporté brillamment après le retrait du candidat d'Irada, parti de Moncef Marzouki, le plus grand soutien de Sihem Ben Sedrine. Le blogueur est devenu député et, depuis, Yassine Ayari n'a plus évoqué le sujet. Même son grand soutien, l'Europe, a attiré son attention, avec toute la finesse diplomatique, sur la déviance du processus de justice transitionnelle.
La saison 2 prend fin avec le vote par l'Assemblée de la non-reconduction, pour un an, du mandat de l'IVD. Décision basée sur plusieurs griefs, surtout que sa décision unilatérale de reconduction est basée sur un vote illégal, puisque le tiers des membres élus de l'instance ont été limogés ou ont démissionné. Balayant d'un revers le vote des députés, interprétant à sa manière le vote de son propre bureau (elle estime que l'absence des autres membres n'est pas un obstacle et que le vote des seuls présents suffit), elle a décidé de poursuivre ses travaux contre vents et marées, forte du soutien de quelques parties étrangères, des ONG fortement rémunérées par de l'argent étranger et des partis Irada et Attayar. Pour convaincre tout de ce beau monde de la soutenir, elle profère des contrevérités à souhait, en pariant sur la crédulité de ses soutiens ou/et sur leurs bas calculs politiques. Le 29 mai arrive et il serait naïf de croire que Sihem Ben Sedrine allait tourner la page de l'IVD et laisser le pays réparer ses erreurs et rétablir la justice pour les victimes. Il fallait trouver un stratagème pour exister de nouveau dans les médias, d'où l'histoire du passeport diplomatique.

Début de la saison 3 ce mardi 19 juin, Sihem Ben Sedrine se présente avec un passeport diplomatique en jouant les naïves puisqu'elle savait à l'avance qu'il n'était pas valide.
Suit une conférence de presse remplie de contrevérités. Elle se présente comme étant une instance constitutionnelle, ceci est faux. Elle dit qu'elle a le rang de ministre, mais on ignore où a-t-elle lu cela ou qui le lui a fait croire. Elle dit qu'elle a le droit d'avoir un passeport diplomatique à l'instar d'autres instances constitutionnelles et ceci est faux. Les membres de la Haica (instance réellement constitutionnelle) n'ont pas de passeport diplomatique comme Business News a pu le vérifier.
Elle dit qu'elle a informé les Affaires étrangères de son voyage, avant de partir en voyage, mais les Affaires étrangères ont dit ne pas être informées. Elle feint la surprise de se voir interdite de voyager avec un passeport diplomatique, or elle a été informée officiellement et par courrier de cela (elle l'avoue elle-même d'ailleurs !). Elle dit que la décision de confiscation d'un passeport doit passer par la case justice et ceci est vrai pour le passeport ordinaire seulement, mais pas pour le passeport diplomatique dont la décision de confiscation ne peut être qu'administrative puisque c'est un privilège qui va de pair avec une fonction. Il s'agit donc de manipulation pure et simple. Elle dit et répète, ainsi que les députés d'Irada, qu'elle a signé avec le gouvernement un document lui permettant d'achever normalement sa mission jusqu'à la fin de l'année, or ceci est faux. Dès le premier jour, nous avons écrit que la présidence du gouvernement a informé l'IVD de la fin de sa mission. Et pour éviter toute mauvaise interprétation du document en question, Mabrouk Kourchid a organisé une conférence de presse pour informer tout le monde que le travail avec l'IVD est officiellement fini.

En bref, Sihem Ben Sedrine a excellé (encore une fois) dans ce qu'elle sait faire le mieux : mentir, ou embellir la réalité, pour paraitre dans la peau de victime. En créant un incident lié à ce voyage, elle parait de nouveau sur la scène publique comme victime et barre la route aux casseroles qui vont, inévitablement, être dévoilées par les autorités judiciaires et officielles dans les prochaines semaines. Elle sait que tous les abus décrits par Yassine Ayari, Zouheïr Makhlouf et que ce qu'ont dit les différents membres de l'IVD (actuels et anciens) a été transmis à la Cour des comptes qui ne va plus tarder à publier son rapport. Elle sait qu'elle va devoir rendre des comptes sur ses voyages qu'elle a qualifiés de professionnels, ainsi que les voyages accordés aux membres de l'IVD qui lui sont proches. Tous ces voyages (comme celui du Panama) sont-ils liés au processus de la justice transitionnelle ? Le doute est permis. Elle sait que les arrangements faits avec Slim Chiboub et Imed Trabelsi sont sujets à controverse et qu'elle va devoir s'expliquer sur la nature de ces arrangements. Même si la loi (taillée sur mesure en 2013), lui accorde une immunité, elle est consciente que la bataille n'est pas uniquement judiciaire, mais également politique et médiatique.
Sihem Ben Sedrine rêvait d'un Nobel de la Paix et elle est encore dans cette folie des grandeurs. Le retour à la réalité est dur et elle fait tout pour le retarder. Son histoire du voyage professionnel n'est qu'un étendard pour faire parler d'elle et la faire paraitre comme l'éternelle victime d'un pouvoir hostile. C'est tout juste le début de la saison 3 d'un feuilleton affligeant rempli de sang de victimes, de vérités étouffées et de justices bafouées.


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