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Je serai le Roi d'Angleterre si les Nahdhaouis deviennent Tunisiens
Publié dans Business News le 25 - 06 - 2018

Un berger torturé à mort ce week-end à Kasserine. Des terroristes lui ont arraché le nez et il a fini par succomber à ses blessures. Ce n'est pas la première fois que de telles scènes d'horreur se passent dans cette région frontalière avec l'Algérie. Cette même Algérie qui a vécu une décennie d'horreurs similaires et pires lors de sa lutte contre les terroristes islamistes et les islamistes tout court. Quelques poches résistent et il n'est pas interdit de penser que ces poches soutiennent leurs « camarades tunisiens ». Arracher le nez et humilier ses « prisonniers de guerre », voire les cadavres, est une technique des terroristes algériens, avant qu'elle ne soit exportée à Daech. Mais que les terroristes soient algériens, tunisiens ou daechiens, quelle différence ? Ces gens-là n'ont jamais cru en cette subdivision et ces Nations-Etats, pour eux il n'y a qu'une seule nation : la « umma » islamique du temps de gloire. Pour eux, un islamiste srilankais, afghan ou les Rohingyas birmans leur sont mille fois plus proches que leur voisin de palier athée ou leur « compatriote » laïc. Paix à l'âme de notre berger kasserinois et à tous ceux qui l'ont précédé et prompt rétablissement à tous nos soldats blessés lors de l'opération de son sauvetage !

Grosse polémique à Tunis, la semaine dernière, en marge de la Coupe du Monde de football. Notre amère défaite dans deux matchs (sur deux matchs joués) avec sept buts encaissés aurait pu nous occuper pendant des semaines pour faire notre autocritique sur la gestion de notre Equipe nationale, la discipline totalement inexistante de nos joueurs ou encore la politique sportive en Tunisie. On aurait également pu débattre pendant des semaines de la politique marketing du ministère du Tourisme après avoir constaté que les quelques milliers de fans partis en Russie soutenir l'Equipe nationale ont réussi à faire plus de bruit et à donner une magnifique image du pays. Voir des Tunisiens bons vivants, disciplinés et sportifs, cela nous éloigne de l'image véhiculée ces dernières années dans les médias internationaux de la Tunisie, premier exportateur mondial de terroristes. Non, on a su créer une polémique à partir de rien et le débat s'est essentiellement concentré autour du sélectionneur national Nébil Maâloul. Au vu de ses choix et de ses résultats, ce dernier est un incapable, il n'y a pas à dire. Mais le débat n'a pas tourné autour de ses compétences sportives, mais autour de sa prière d'avant et d'après match. Plutôt que de se concentrer sur ce quoi il est grassement payé, le sélectionneur a préféré faire de la politique et de l'auto-promo, probablement pour mieux se vendre à ses employeurs qataris chez qui il est analyste sportif, en invitant les caméras à le filmer faire ses prières et ses ablutions. Pour plusieurs d'entre-nous, la foi n'est pas une question entre l'individu et son bon Dieu, c'est une question d'ordre public. Être musulman, pour certains, n'est pas une question personnelle, c'est une question qui doit être médiatisée et promue. Être croyant est une marchandise qu'on vend. Être pratiquant vaut plus cher qu'être croyant et donc il est normal que quelqu'un comme Nébil Maâloul essaie d'obtenir plus d'Allah.
Cette mentalité de se faire rétribuer pour sa foi, c'est toute une philosophie et chacun met le curseur où il veut ou où il peut. Il y a ceux qui croient et pratiquent sans que personne ne le sache. Allah seulement les rétribuera pour leur foi. Il y a ceux qui invitent les caméras les filmer prier pour que les dirigeants d'Al Jazeera les rétribuent. Il y a ceux qui promettent d'appliquer la chariâa islamique pour que des électeurs les rétribuent. Et il y a ceux qui font du djihad (que les « mécréants » comme moi appellent terrorisme) pour être rétribués par les organisations islamiques mondiales, les dirigeants turcs et qataris, les « électeurs » (s'il y en a) et, cerise sur le gâteau, par Allah à coups de houris.
Nébil Maâloul figure donc dans une catégorie intermédiaire, il n'est ni ce simple croyant qui préfère vivre sa foi tranquillement sans déranger personne et sans que personne ne le dérange, ni ce terroriste radical qui vous tue pour imposer sa vision, tout en étant grassement payé.
Nébil Maâloul a donc invité les caméras pour le filmer et il a été rappelé à l'ordre par plusieurs médias dont notamment Mohamed Boughalleb et Mokhtar Khalfaoui. Polémique immédiate. Soudain, on a oublié Nébil Maâloul, son commerce religieux et son piètre rendement pour nous concentrer sur un débat d'ordre islamique. Les deux confrères subissent depuis plusieurs jours les pires injures et un bon nombre de menaces (nous sommes habitués il faut dire) juste parce qu'ils ont osé demander au sélectionneur national de s'occuper de son travail plutôt que de faire son défilé de mode religieuse.
Au diable l'étendard national, tu ne dois pas toucher à l'islam. A entendre et à écouter les différentes réactions, il n'y a aucun doute : l'islam passe avant, bien avant, la Tunisie. Tu as beau expliquer que l'islam est une question de foi personnelle et ne saurait être une question publique nationale, rien à faire. Tu as beau dire que la religiosité et le patriotisme ne se comparent pas et n'ont pas à être comparés, rien à faire. Pour les défenseurs autoproclamés de l'islam, on est musulmans d'abord, on verra ensuite pour le reste, tout discours contraire est assimilé à du kofr (apostasie, hérésie).

Parenthèse insolite sur l'un de ces autoproclamés avocats de l'islam, le célèbre et très influenceur Recoba, membre des anciennes Ligues de protection de la révolution. Dans une vidéo où il dénigre et injurie un pan de Tunisiens (parmi les habitants des quartiers chics, la « racaille de la francophonie », la gauche, etc), Recoba affirme que l'islam est plus fort que nous tous en rappelant, sans sourciller, que cet islam a vaincu les Pharaons et Jules César ! Défense de rire ! Cela nous donne une idée du niveau réel de ces avocats bruyants de l'islam et du degré d'estime qu'ils portent à une partie de leurs compatriotes.
Le jour où des gens comme Recoba, et les milliers de défenseurs autoproclamés de l'islam comme lui, comprendront que la patrie passe avant tout, ce jour-là, la Tunisie ira nettement mieux.

Il s'appelle Maher Medhioub, il est un des 68 députés du parti islamiste Ennahdha du Parlement. Du parlement tunisien qui porte le drapeau tunisien et l'emblème tunisien.
Dimanche 24 juin 2018, en marge des élections en Turquie, ce Maher Medhioub a transformé sa page Facebook en un organe de propagande du président sortant Recep Tayyip Erdogan. Mieux encore, il a changé sa photo de profil pour la remplacer par celle du dictateur turc.
Dans sa brève fiche de présentation, Maher Medhioub se présente comme musulman, puis arabe, puis Tunisien, puis libre, puis citoyen du monde. En clair, sa tunisianité vient au troisième rang.
Le monsieur est libre de soutenir qui il veut, bien entendu, et il est libre d'affirmer sa loyauté à qui il veut. Sauf que voilà, il a juré sa loyauté à la Tunisie lors de son élection et son action d'hier, avant et après la proclamation des résultats, est digne des pires vendus. Nous ne sommes plus au stade où l'on préfère sa religion à sa patrie, nous sommes au stade d'affirmer bruyamment et publiquement sa loyauté à une autre patrie. Ceux qui nous traitent d'orphelins de la francophonie, de l'impérialisme, du communisme et j'en passe sont eux-mêmes des orphelins du califat et de l'empire ottoman. Il n'est pas le seul, l'ancien président et ancien défenseur des Droits de l'Homme Moncef Marzouki a également crié un peu trop sa joie après la victoire du dictateur Erdogan.

Cela a été dit et répété des centaines de fois, les islamistes ne mettront jamais leur « tunisianité » au premier rang. Pour eux, cette citoyenneté n'est pas et ne sera jamais prioritaire. Elle ne devrait même pas exister. Il y a ceux qui le disent franchement et honnêtement, comme le parti islamiste Ettahrir. Et il y a ceux qui louvoient et essaient de tromper le public comme le parti islamiste Ennahdha qui crie sur tous les toits sa « tunisianité », mais qui tombe, régulièrement, dans le piège du lapsus révélateur. Hier il y avait le califat de Hamadi Jebali (ancien Chef du gouvernement), aujourd'hui il y a Maher Medhioub (député) et entre-temps il y a eu Abdelfattah Mourou (vice-président du parlement) qui mise sur la génération future pour nous islamiser tous.
Que les islamistes de tous bords le sachent : la Tunisie restera indépendante et deviendra, tôt ou tard, officiellement laïque ! Cela prendra une, deux, trois, quatre générations, mais cela se fera. Les Européens ont combattu l'Eglise, les Tunisiens combattront le fondamentalisme. La Tunisie s'est libérée du colonialisme français, elle finira par se libérer de l'occupation arabo-musulmane. On est arabes aussi, on n'est pas arabes d'abord et encore moins arabes seulement. Quant à l'islam, cela ne regarde que les individus et personne d'autre !


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