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Hausse des prix des carburants : la solution du moindre mal
Publié dans Business News le 26 - 06 - 2018

Alors que les Tunisiens vivaient au rythme de la Coupe du monde en Russie, la Direction générale des hydrocarbures relevant du ministère de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables a introduit une nouvelle augmentation des prix des carburants. Cette augmentation de 75 millimes, évaluée à 4.4%, a déchaîné une vague d'indignation vu ses répercussions imminentes sur la situation financière d'un citoyen tunisien faisant face à une conjoncture économique difficile.

Il ne s'agit pas, certes, de la première augmentation des prix des carburants. En effet, depuis la révolution, ces prix ont connu plusieurs fluctuations dépendant indubitablement du prix du baril du pétrole à l'échelle mondiale. Ainsi, les ajustements sont opérés conformément au système de régulation automatique appliqué depuis 2015. Un système qui se base sur l'ajustement des prix intérieurs des produits pétroliers, à la hausse ou à la baisse, avec des niveaux modérés, chaque fois que l'écart entre les prix de pétrole internationaux et le prix d'équilibre de référence atteint 10 dollars par baril au moins, sur une période de trois mois successifs.
Les prix de vente au public des produits pétroliers se sont, de ce fait, accrus considérablement au fil des années, aggravant la crise économique et accablant davantage le pouvoir d'achat des Tunisiens. Cette augmentation est, en effet, la 3ème en l'espace de quelques mois. La première ayant été opérée le 1er janvier 2018 et la deuxième est entrée en vigueur à partir du 1er avril 2018. Le pétrole a retrouvé ses plus hauts niveaux de l'année, atteignant 75 dollars le baril de Brent.

Cette mesure a été justifiée par le ministère de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables par la hausse des prix du pétrole et de ses produits dérivés. Le département a indiqué que toute hausse d'un dollar dans le prix du baril du pétrole coûte aux caisses de l'Etat 120 millions de dollars, et que l'Etat se trouve contraint à recourir à la politique d'ajustement automatique afin de maîtriser le budget alloué à la subvention des produits pétroliers.
Le ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Khaled Kaddour, a souligné lors d'une conférence de presse tenue ce mardi 26 juin 2018 à Tunis que, malgré les augmentations, les prix des carburants sont toujours subventionnés. La compensation reste, dans ce sens, assez conséquente de 290 millimes pour le litre d'essence et de 330 millimes pour le litre de diesel d'où la nécessité de rationaliser la compensation.

Ainsi, 1.6 milliards de dinars sont indispensables pour combler le déficit du budget prévu pour la compensation de l'énergie évalué à 2.4 milliards de dinars. Le montant nécessaire selon les tarifs actuels et le glissement du dinar pour l'année 2018 est de l'ordre de 4 milliards de dinars. La hausse des prix des carburants et de l'électricité ne comble que 630 milliards de dinars, or le gouvernement a décidé que le montant de la compensation alloué à la compensation de l'énergie pour l'année 2018 ne devra pas dépasser les 2,7 milliards de dinars, soit 2,5% du PIB, pour sauvegarder les équilibres budgétaires.

Le ministère du Commerce a, en outre, souligné que la hausse du prix du baril de pétrole de 20 dollars était au dessus des prévisions de la Loi de finances 2018. Omar Béhi, ministre du Commerce a indiqué d'ailleurs, lors de son passage à la matinale de Shems FM lundi 25 juin 2018 que le prix du baril était très volatile et que plusieurs intervenants entrent en jeu entravant la prédiction de ses fluctuations. Il a également précisé que l'Etat avait alloué la somme de 1500 MD à la subvention des produits pétroliers ainsi que 1000 MD supplémentaires destinés à la maîtrise du déficit dans le secteur des hydrocarbures, ajoutant que l'augmentation est en deçà de ce qu'a demandé le Fonds monétaire international (FMI) et que si l'Etat avait appliqué ces consignes, la hausse aurait été encore plus conséquente.

Alors que la première augmentation n'est toujours pas digérée, le ministre des Finances, Ridha Chalghoum a annoncé qu'une nouvelle hausse des prix des carburants est envisageable dans les mois à venir. Avec l'augmentation tarifaire du baril du pétrole, la dépréciation du dinar ainsi que l'élévation du taux d'inflation atteignant désormais 7.7%, la hausse des prix des carburants s'impose cette année.
Le ministre a déclaré sur les ondes de Mosaïque FM le 20 juin 2018, que le gouvernement procèdera au réajustement du prix du carburant dans la limite du raisonnable pour le citoyen.

A la position gouvernementale, s'oppose celle de la partie syndicale qui s'est soulevée contre cette augmentation pesante sur le budget du citoyen. Dans un communiqué rendu public ce mardi 26 juin 2018, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a dénoncé les nouveaux prix considérant qu'ils alourdissent les charges du citoyen et compliquent la situation des institutions économiques tunisiennes.
D'après la centrale syndicale, ce type de mesures mènera certainement le pays dans une spirale d'augmentations affaiblissant le pouvoir d'achat des Tunisiens et renflouant, par contre, les caisses de l'Etat. L'UGTT estime, en outre, que ces augmentations contribueront à l'exacerbation des tensions sociales tenant pour responsable le gouvernement de la dégradation de la situation socio-économique en Tunisie.
Dans ce sens, le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Samir Cheffi a qualifié la situation de « catastrophique » réitérant ainsi la nécessité de procéder à un remaniement gouvernemental. Pour le syndicaliste, c'était une autre occasion pour appeler à éjecter le chef du gouvernement, Youssef Chahed car selon lui, le pays va vers l'inconnu au niveau de sa politique.
« Une lacune qui laisse la porte ouverte à tout genre de spéculations », commente Mongi Khadhraoui, rédacteur en chef de radio Shems FM, qui rejoint les voix des nombreux observateurs soulignant l'absence d'une véritable politique de gestion des carburants.

La grimpée des prix des carburants aura, sans doute, des conséquences considérables sur tous les secteurs qui en dépendent. Même si divers facteurs entrent en jeu dictant ces oscillations, la Tunisie étant étroitement liée aux éventuelles métamorphoses du marché international, l'Etat est appelé, entre autres, à ancrer la bonne gouvernance et à optimiser la gestion de ses ressources. Aussi défiant soit-il, l'Etat devra se dresser contre la propagation de tout fléau qui émerge dans des conditions pareilles à l'instar de la contrebande et du commerce parallèle.


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