Pénurie, hausses des prix et retards de paiement : les pharmacies tunisiennes en difficulté    Tunisie : libération du directeur régional de la Sûreté nationale de Nabeul    Lancement des inscriptions en ligne pour l'année scolaires 2025-2026    Chokri Elbahri : dix élus ont déposé deux plaintes visant le ministère de l'Industrie    Tunisie : un juge révoqué placé en détention pour corruption présumée    Chkoundali : malgré une baisse de l'inflation, les prix de plusieurs produits de première nécessité ont augmenté    Tremblement de terre de magnitude 6,2 au large de Taïwan    Attaque du siège de l'UGTT : Sami Tahri évoque un scénario préparé et toléré par le pouvoir    CSS : Ali Maâloul et 7 nouvelles recrues débarquent !    Météo : un vendredi sous le soleil et la chaleur !    Moez Soussi : « Une baisse de l'inflation ne signifie pas une baisse des prix »    Kaïs Saïed, UGTT, Abir Moussi…Les 5 infos de la journée    Le Conseil International des Femmes Entrepreneures rend hommage aux femmes créatrices de valeur à l'occasion de la fête de la femme    Passeports diplomatiques : l'Algérie impose des visas aux Français    Entrée en vigueur des surtaxes de Trump : le monde cherche un compromis    Etablissements primaires, collèges et lycées publics: ouverture des inscriptions à distance    Tunisie Telecom rend hommage au champion du monde Ahmed Jaouadi    Ooredoo lance Ooredoo Privilèges    Le ministre de la Jeunesse et des Sports examine avec Ahmed Jaouadi les préparatifs pour les prochaines échéances    Kef: les 12 élèves victimes d'une erreur d'orientation réaffectés vers les filières initialement choisies    Les plages Tunisiennes enregistrent 8 000 mètres cubes de déchets laissés chaque jour    BNA Assurances obtient le visa du CMF    Service militaire 2025 : précisions sur les procédures d'exemption et de régularisation    Manifestation anti-UGTT devant le siège du syndicat à Tunis    « Arboune » d'Imed Jemâa à la 59e édition du Festival International de Hammamet    JCC 2025-courts-métrages : l'appel aux candidatures est lancé !    Ahmed Jaouadi décoré du premier grade de l'Ordre national du mérite dans le domaine du sport    Météo en Tunisie : temps clair, températures en légère hausse    Faux Infos et Manipulations : Le Ministère de l'Intérieur Riposte Fortement !    115 bourses d'études pour les étudiants tunisiens au Maroc et en Algérie    Tensions franco-algériennes : Macron annule l'accord sur les visas diplomatiques    Russie – Alerte rouge au volcan Klioutchevskoï : l'activité éruptive s'intensifie    Sous les Voûtes Sacrées de Faouzi Mahfoudh    Disparition d'un plongeur à El Haouaria : Khitem Naceur témoigne    30ème anniversaire du Prix national Zoubeida Bchir : le CREDIF honore les femmes créatrices    Ahmed Jaouadi décoré de l'Ordre du Mérite sportif après son doublé mondial    Le ministère de l'Intérieur engage des poursuites contre des pages accusées de discréditer l'insitution sécuritaire    Sept disparus à la suite d'un glissement de terrain dans le sud de la Chine    Macron dégaine contre Alger : visas, diplomatie, expulsions    La Galerie Alain Nadaud abrite l'exposition "Tunisie Vietnam"    Alerte en Tunisie : Gafsa en tête des coupures d'eau    Consulat tunisien à Benghazi : ouverture officielle !    Vague d'indignation après le retour ignoré d'Ahmed Jaouadi    Ahmed Jaouadi rentre à Tunis sans accueil officiel    La mosquée Zitouna inscrite au registre Alecso du patrimoine architectural arabe    Orchestre du Bal de l'Opéra de Vienne au Festival d'El Jem 2025 : hommage magique pour les 200 ans de Strauss    Le Théâtre National Tunisien ouvre un appel à candidatures pour la 12e promotion de l'Ecole de l'Acteur    Le Quai d'Orsay parle enfin de «terrorisme israélien»    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



ADN, la pomme de discorde entre ministère et CNI
Publié dans Business News le 15 - 07 - 2018

Depuis l'annonce de création de l'Agence de développement numérique (ADN) en début 2018, beaucoup d'encre a coulé. Un bras de fer a été entamé entre le ministère des Technologies de l'information et de l'Economie numérique et le syndicat de base du Centre national de l'informatique (CNI) relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) et il continue jusqu'à cette heure. Chacun campant sur ses positions et estimant qu'il est dans son bon droit. Retour sur une affaire polémique.

«Je suis pas ici pour le poste, j'ai la conviction que je peux faire quelque chose, car nous avons les moyens. D'où la naissance de l'Agence de développement numérique». C'est ce qu'a confié le ministre des Technologies de l'information et de l'Economie numérique Anouar Maârouf dans une réunion organisée récemment avec quelques médias influents de la place, dont l'objectif était d'expliquer le projet ADN.


L'idée de l'agence lui est venue suite à son entrée au gouvernement et l'Etat des lieux qu'il a constaté : une lenteur d'exécution des projets TIC due notamment à une bureaucratie accrue mais pas seulement. Selon le diagnostic établi, les lenteurs constatées sont dues au fait qu'il y avait plusieurs intervenants mais que le ministère n'avait pas la légitimité d'imposer son avis aux autres. Autre problème, celui du fonds TIC, dont les ressources proviennent essentiellement d'une taxe de 5% sur le chiffre d'affaires des opérateurs imposée pour le développement du secteur. Le hic, c'est que cette somme d'environ 200 millions de dinars par an est versée dans fonds spécial du trésor, très difficile à utiliser niveau paperasse. Pire, ce fonds est utilisé pour couvrir le déficit de plusieurs entreprises publiques et non pas pour l'objectif pour lequel il a été créé.
Enfin, ces projets réclament des experts capables de les gérer et non des agents normaux de l'administration.

L'ADN viendra ainsi remédier aux lacunes constatées. Elle aura pour mission d'accélérer la mise en œuvre des projets dans la transformation numérique notamment ceux liés à la digitalisation de l'administration ainsi qu'à l'amélioration de l'infrastructure du numérique dans les régions. Elle pilotera les programmes du ministère : elle gardera les avantages du public en ayant la célérité du privé. Elle sera une société de gestion pour le compte de l'Etat, avec un budget alloué annuellement, une légitimité horizontale et une flexibilité notamment dans les appels d'offres, capable de s'offrir les meilleures compétences et les meilleurs experts du marché pour une durée déterminée, celle de leur mission ou contrat, et pour un prix attractif correspondant au prix du marché.
L'agence aura le statut d'un établissement public à caractère non administratif (EPNA), avec une vingtaine de personnes fixes maximum, le reste étant des consultants recrutés au besoin et pour une durée déterminée.

Pour sa part, le syndicat de base du (CNI) crie au scandale ! Pour lui, tout ceci est une manœuvre sordide pour le dépouiller de son rôle, d'où son refus catégorique de la décision du Conseil stratégique de l'économie numérique de lancer l'ADN. Il estime que cette agence est «un organe parallèle qui vise à le dénuer de sa mission principale» qui vient occulter «le rôle crucial qu'il joue dans la mise en place et le développement de la majorité des projets numériques nationaux et des infrastructures».
Pire, le CNI estime que la nouvelle structure sera «une menace à la survie des entreprises sectorielles publiques dans le domaine des TIC» et représente «une tentative de spolier les données personnelles et sensibles sécurisées par ses soins».
Le centre accuse le ministère d'être «responsable de la tension du climat social qui a engendré le blocage de la réalisation de certains projets numériques».

Pour protester contre la mise en place de l'agence, les agents du CNI ont organisé plusieurs mouvements de protestation. Au cours de la semaine dernière, c'est le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi qui est venu à leur rescousse, en appelant à la nécessité de protéger cette institution des tiraillements politiques. «Le CNI ne sera pas instrumentalisé dans des calculs politiques, de quelque partie politique que ce soit», a-t-il indiqué en opposant une fin de non-recevoir à la décision de créer l'ADN.

A tout ceci, Anouar Maârouf répond que l'ADN ne peut pas être une structure parallèle au CNI, vu que sa mission et ses objectifs sont plus larges : «le scope des deux structures n'est pas le même et elles n'interviennent pas à la même phase», explique-t-il. L'ADN aura ainsi comme rôle notamment de concevoir, de superviser et de faire le suivi des projets alors que le CNI fera l'exécution, étant un fournisseur de solutions techniques pour l'Etat. Concrètement, l'ADN exprimera les besoins de l'Etat et ses divers services, consultera des consultants et experts pour la mise ne place d'un cahier de charge et d'une stratégie, et le CNI fournira la solution commander. Le CNI sera, donc, un centre de service de l'Etat.
S'agissant de la protection des données, le ministre rappelle que ces données sont la propriété de l'Etat et non pas du CNI et qu'il n'est pas normal qu'une seule partie détienne, les solutions techniques, les données et codes d'accès. Il souligne aussi que si le centre a fait correctement son travail , il n'aurait pas peur pour l'intégrité et la sécurité des données qu'il détient.
En outre, Anouar Maârouf dénonce un système archaïque et un «bidouillage». En effet, les systèmes Amen, Insaf, Adab, ne sont pas faites selon les standards internationaux. Seuls les ingénieurs du CNI peuvent en comprendre le fonctionnement, ce qui est très grave. Il dénonce aussi une prise en otage des projets de l'Etat et des citoyens, notamment celui des actes de naissances à distance dont le lancement était prévu il y a quelques mois.
M. Maârouf révèle enfin un point important : si son intention était de nuire au CNI ou de le dénuer de sa mission, le ministère ne lui aurait pas alloué un budget de 40 millions de dinars en 2018 pour se développer. Bien au contraire, il est important de développer le CNI étant un maillon important de la chaine.

Le bras de fer entre le ministère des Technologies de l'information et de l'Economie numérique et le CNI se poursuit. Les deux parties ne trouvent pas de terrain d'entente, le tout au dépend du bon fonctionnement de certains projets et au dépend des citoyens, qui au final sont les vrais otages de tout blocus.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.