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La facture salée de la non-coopération entre la Tunisie et le Maroc
Publié dans Business News le 21 - 10 - 2018

Malgré les liens d'amitié et de fraternité qui existent entre la Tunisie et le Maroc, les échanges commerciaux restent très limités et en deçà de ce qu'espèrent les deux pays et du potentiel qu'on peut atteindre. Il faut dire que le problème est de taille, les deux pays se considérant comme adversaires économiques, ne se rendant pas compte du coût de leur non-coopération. Focus.

Désireuse de contribuer à une réflexion commune sur les moyens envisageables et les voies à emprunter pour dynamiser les échanges économiques globaux entre la Tunisie et le Maroc, l'ambassade du Royaume du Maroc à Tunis a organisé en partenariat avec l'Association des anciens étudiants tunisiens au Maroc, vendredi 19 octobre 2018 à l'hôtel Acropole, une rencontre-débat, sous le thème :"Les échanges économiques entre le Maroc et la Tunisie ; entraves et perspectives".

Il faut dire que les chiffres sont assez éloquents, la valeur des échanges a atteint à peine 740 millions de dinars en 2017, contre 611 millions de dinars en 2016, loin du seuil de 500 millions de dollars d'échanges bilatéraux globaux, fixé comme objectif pour l'horizon 2020 par la Haute Commission Mixte de 2015. Pire, «cet objectif, tout modeste qu'il est, demeure hors de notre portée», souligne l'ambassadrice du Maroc en Tunisie, Latifa Akharbach.
Autre constat, 40% des exportations tunisiennes vers le Maroc sont des dattes. En fait, les marchandises et services échangés sont très peu diversifiés et les catégories peu intensives en capital et en technologie. Le Maroc n'est que le 35ème client de la Tunisie et notre pays n'arrive qu'à la 36ème place sur la liste des clients du Royaume. En outre, le commerce bilatéral entre le Maroc et la Tunisie, ne dépasse pas les 3% de l'ensemble des échanges commerciaux des deux pays avec l'étranger. A peine 23 entreprises marocaines ou à participation marocaine sont installées en Tunisie et la situation est comparable en ce qui concerne l'investissement tunisien au Maroc. Le tableau brossé est très peu reluisant !
«La balance commerciale affiche depuis de nombreuses années un déficit en défaveur du Maroc. Mais croyez-moi, personne ne songerait à considérer cela comme le problème majeur de nos échanges, tant ceux-ci demeurent à un niveau quasi-symbolique si on les met en rapport avec les innombrables atouts dont on dispose en termes de savoir-faire, de ressources humaines, de proximité et de positionnement géographique, d'opportunités en Afrique, de cadre réglementaire bilatéral, de possibilités offertes par la zone de libre-échange arabe, etc.», explique Mme Akharbach.


En effet, le Fonds monétaire international (FMI) estime le manque à gagner imputable à l'atrophie de ces échanges bilatéraux à environ 1,5% par an du PIB de chaque pays. D'où l'intérêt de booster et de dynamiser les échanges et de tout mettre en œuvre pour lever les freins érigés par les deux parties.

Parmi les entraves citées, le transport et l'absence d'une ligne maritime directe entre les deux pays. La logistique, le temps de dédouanement, la non-reconnaissance des certificats de conformité, la convertibilité, … .
Mais au-delà de ces obstacles, l'assistance a voulu mettre en relief les opportunités à saisir, notamment dans les industries automobile, agroalimentaire et pharmaceutique, la santé, le tourisme, l'éducation & formation, les Tics & digitalisation, les énergies renouvelables, etc.

Ainsi, Hammad Kassal, chef d'entreprise et président de Commission à la Confédération générale des entreprises du Maroc (Cgem), a affirmé que le patronat marocain est prêt à créer une cellule pour solutionner les problèmes des entreprises tunisiennes.
Hichem Elloumi, vice-président de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), a souligné que certes les deux pays ont développé des secteurs similaires, mais ils peuvent être complémentaire et coopérer ensemble dans une démarche win-win, notant que le Maroc pourrait être une plateforme d'export vers l'Espagne et la Tunisie vers l'Italie et l'Europe de l'Est. Il a souligné la nécessité d'harmoniser les normes et même imposer des quotas pour certains secteurs sensibles.


Pour sa part, Fadhel Abdelkefi, ancien ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale et président du Conseil d'administration de Tunisie Valeurs, a estimé qu'il n'y aura jamais de vraie collaboration sans l'Algérie qui représente la profondeur géographique des deux pays. Pour lui, tant que le conflit entre le Maroc et l'Algérie n'est pas résolu, on ne pourra pas parler de Maghreb arabe. En outre, il a estimé qu'il faut laisser la liberté d'entreprendre. Il pense surtout que les administrations ne sont pas alignées, ce qui démontre bien qu'il n'y a pas de volonté politique.
Il a soutenu que l'arrivé d'Attijari bank a amélioré le système bancaire en boostant la concurrence. Il en était de même pour le secteur des dattes, l'arrivé des dattes tunisiennes ayant dynamisé l'ensemble du marché et de la production. « Le secteur privé est le combattant des temps moderne dans l'adversité des deux administrations », a-t-il expliqué.
M. Abdelkefi a tenu à rappeler l'exemple de la France et de l'Allemagne qui ont su dépasser les évènements tragiques de leur histoire commune et ont su construire la locomotive franco-allemande. « Ainsi, le minima pour dynamiser les relations tuniso-marocaines serait d'aligner les deux administrations », a-t-il indiqué.


Les opportunités de coopération sont bien réelles. Le tout c'est de savoir comment créer un terrain favorable et à appliquer l'armada d'accords déjà en place. Hichem Ben Ahmed, secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, a ainsi, souligné le rôle important des hommes d'affaires et des entreprises dans la dynamisation des relations bilatérales.
Zied Laâdheri, ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, a, quant à lui, fait remarquer que nos pays respectifs avaient tendance à regarder vers le Nord, qu'ils avaient commencé à regarder depuis un certain moment vers le Sud et qu'ils ont perdu le reflex de regarder à côté. Il a espéré que cette rencontre allait aboutir sur des pistes concrètes et pragmatiques de relance pour redynamiser les échanges, l'objectif étant de déterminer ce qui coince alors que la volonté politique existe des deux parties. Justement, l'ambassade du Royaume du Maroc à Tunis s'est engagée à produire un document avec toutes les pistes et idées développées au cours de cette rencontre.

Les échanges entre la Tunisie et le Maroc sont minimes. Une situation particulièrement regrettable, sachant que le potentiel que pourrait fournir la complémentarité des échanges n'est absolument pas exploité et que la similitude des produits exportés sont devenus un réel frein au développement des relations commerciales et d'un potentiel de croissance non-négligeable de 1 à 2% du PIB pour chacun des deux pays. A méditer.


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