La présidente du parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a annoncé dans une vidéo postée sur sa page Facebook un ensemble de décisions prises par le bureau politique du parti concernant l'Instance Vérité et Dignité (IVD). Mme Moussi souligne que l'IVD a porté atteinte au prestige et à la souveraineté de l'Etat et sa présidente Sihem Ben Sedrine l'a utilisée comme un moyen de règlement de comptes politiques pour soutenir l'organisation des Frères musulmans, étant leur bras droit.
Ainsi, le PDL a l'intention d'organiser un rassemblement de protestation devant le siège de l'instance le matin du samedi 3 novembre 2018, l'heure sera annoncée ultérieurement après l'approbation des autorités compétentes. Ce rassemblement donnera le coup d'envoi à la campagne "Dégage Ben Sedrine, Dégage Instance Vérité et Dignité", explique Abir Moussi. En outre, et pour contrecarrer les projets de Ben Sedrine qui compte faire des conférences du 14 au 16 décembre 2018 «pour exposer son rapport final, ses mensonges et ses règlements de comptes contre l'histoire de la Tunisie et les leaders du pays», le PDL a décidé de tenir un rassemblement de protestation, à cette date ou toute autre date qu'il choisira, «pour dire au monde entier qu'il ne reconnait ni cette instance ni ses travaux et que son rapport ne l'engage ni lui ni l'histoire de la Tunisie». Le parti politique est décidé de tenir un sit-in pendant ces 3 jours, en érigeant des tentes et en rassemblant le maximum de personnes. «Nous serons nombreux pour défendre la souveraineté du pays, son histoire, ses symboles, les hommes d'Etat, nos droits et ceux des générations futures», a martelé Abir Moussi.
En outre, le PDL « compte user des moyens légaux qui sont à sa disposition en entamant plusieurs procédures judiciaires, contre plusieurs parties ». Il va d'abord porter plainte contre Sihem Ben Serine mais aussi les membres de l'instance et « tous ceux qui ont bénéficié d'un millime de l'argent public depuis le 1er juin 2018 jusqu'à aujourd'hui, en se référant à l'article 95 et l'article 315 du Code pénal ». Il compte aussi déposer des plaintes contre le chef du gouvernement et toutes les parties prenantes qui ont permis à cette instance de poursuivre ses activités, en se référant à l'article 96 ainsi que d'autres plaintes près du Tribunal administratif pour l'annulation de toutes les décisions prises après le 31 mai 2018. Par ailleurs, une plainte en référé sera déposée pour geler le budget de l'instance et assigner un administrateur judicaire qui achèvera le règlement des affaires en instance pour l'arrêt définitif de ses fonctions
S'agissant des mouvements politiques, le parti destourien libre va faire porter la responsabilité de ce qui arrive à plusieurs parties et instances. Des correspondances leurs seront adressées. Parmi elles, l'instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc) pour lui rappeler les abus financiers et administratifs de l'IVD. L'ARP sera aussi interpelée pour auditer les comptes et des décisions de cette instance notamment en ce qui concerne les fonds étrangers qu'elle a reçus ou qu'elle va recevoir. Le parlement sera aussi interpelé sur la non-création de la Cour constitutionnelle et toutes les répercussions qui ont suivi. Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) sera aussi appelé à se prononcer sur le vice de procédure notamment en ce qui concerne les dossiers qui lui sont parvenus après la fin du mandat de l'IVD avec des chefs d'accusations rédigés par l'instance et non pas un procureur de la République. Un courrier sera également adressé au président de la République pour le mettre devant ses responsabilités en ce qui concerne les relations extérieures et les déclarations de Sihem Ben Sedrine selon lesquelles 3 millions de dinars lui seront versés de l'extérieur pour financer la fin de ses travaux, ce qui représente en soi une atteinte à la souveraineté de l'Etat.
Abir Moussi en a profité pour s'adresser à tous les cadres du pays qui ont été opprimés et leur a assuré du soutien du PDL et sa volonté de les soutenir par tous les moyens possibles. S'adressant aux ex-RCDistes, elle a affirmé que tout ce qui leur arrive aujourd'hui est le résultat de la lâcheté des destouriens en 2011 qui ont accepté la dissolution du RCD, les appareils de sûreté de l'Etat, les institutions de la constitution, le parlement, la chambre des conseillers, les décrets d'exclusion... et ont servi le pays sur un plateau aux islamistes. Elle s'est dite prête à les aider s'ils décident de faire face courageusement à la situation et à tenir tête à leurs oppresseurs.