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La révolution qui n'a profité qu'aux lâches
Publié dans Business News le 13 - 01 - 2019

A l'occasion de la commémoration du 8ème anniversaire de la révolution tunisienne et de la chute du régime de l'ancien président Zinelabidine Ben Ali, plusieurs Tunisiens se rendront, comme à l'accoutumée, à l'avenue Habib Bourguiba pour fêter les acquis en matière de liberté. Tandis que d'autres exprimeront leur exaspération de la dégradation de la situation socioéconomique.

Huit ans ont passé depuis l'avènement d'une révolution ayant porté plusieurs noms. Bien que différentes, les appellations accordées à la révolution reflétaient les aspirations de tout un peuple à un avenir meilleur. C'était « La révolution du jasmin », « La révolution de la liberté et de la dignité », ou encore « Le printemps arabe ». Cependant la réalité était bien plus difficile que tous ces slogans, ces attentes et ces aspirations. Les appréhensions des Tunisiens, aussi bien du présent que de l'avenir, ne cessaient de s'accroître petit à petit, et dont les répercussions étaient perceptibles à travers les mises en garde de certains contre l'éventualité de revenir sur certains acquis, à l'instar de la démocratie, la tenue d'élections intègres et transparentes.

La révolution a fini par la chute du régime de Ben Ali et la direction du pays par un gouvernement transitoire qui avait la charge d'organiser les élections de l'assemblée nationale constituante le 23 octobre 2011. Ces élections ont abouti à la formation de la Troïka composée par les trois partis vainqueurs qui se sont partagés les trois présidences : Ennahdha premier vainqueur (89 députés) a pris la présidence du gouvernement, le CPR (29 députés) a eu la présidence de la République et Ettakatol (20 députés) a obtenu la présidence de l'Assemblée nationale constituante. Ce fût le début de la période la plus sombre et la plus sanguinaire de l'Histoire de la Tunisie.

Chacun de ces partis a obtenu sa part, et un gouvernement agrémenté de quelques indépendants a vu le jour le 24 décembre 2011. Mais après avoir exercé le pouvoir et fait face aux difficultés de la gouvernance, les espoirs et les impulsions de la Troïka ont commencé à s'évaporer. La durée d'un an réservée au départ à la rédaction de la Constitution s'est rapidement écoulée. La Constitution n'a pas été achevée, le développement n'a pas été réalisé, le chômage a empiré et les dettes se sont multipliées. L'Etat a été épuisé, quant à lui par les recrutements excessifs. Outre la prolifération du terrorisme, suivi par le laxisme du gouvernement de la Troïka, et les lourdes répercussions de l'amnistie générale, notamment, à travers les dédommagements faramineux et le recrutement des islamistes dans la fonction publique.

Cela dit, la rancune populaire a atteint son paroxysme le 6 février 2013, jour de l'assassinat du martyr Chokri Belaïd. Ce premier assassinat politique a démontré que la Tunisie ne peut accepter aucun retour à la tyrannie. Et l'assassinat du martyr, Mohamed Brahmi le 25 juillet 2013, fût le coup de grâce pour le gouvernement de la Troïka, d'autant plus que le manquement dans la protection de Brahmi était avéré. Les accusations ont été, directement, dirigées contre le parti Ennahdha dans cette affaire.

Ainsi, le règne de la Troïka a pris fin à la suite de la formation du quartet dans le cadre du dialogue national. Les quatre organisations nationales, l'UGTT, l'Utica, l'Ordre des avocats et la LTDH, sont intervenues pour sauver la transition démocratique en Tunisie. Ce dialogue national a abouti à l'achèvement de la rédaction de la Constitution et la tenue des élections de 2014.

Toutefois, les élections législatives et présidentielles de 2014, n'ont pas réussi à mettre un terme aux difficultés. La victoire de Nidaa Tounes et du mouvement Ennahdha n'a pas permis l'amélioration de la croissance économique, ni la réalisation du développent, encore moins la réduction du chômage. Même le secteur privé n'a pas pu créer les opportunités d'emplois dans les régions défavorisées et les portes de la fonction publique étaient fermées à la suite de l'augmentation sans précédent de la masse salariale.
La Tunisie a, donc, été amenée à emprunter et à s'endetter auprès du FMI. Non pas pour l'investissement ou l'impulsion du développement, mais pour la consommation. Cela a conduit au pourrissement du climat social, notamment, avec la hausse fulgurante des prix et l'augmentation du taux d'inflation, le tout face à la dégringolade du taux de change. La politique de la réduction des subventions de l'Etat, principalement, dans le secteur de l'énergie a contribué dans l'augmentation des prix dans plusieurs secteurs, dont celui du transport. Les circuits de distribution, les réseaux de monopolisation ont eu, également, un grand impact sur la flambée des prix.
C'est dire que cette cherté de la vie a été derrière plusieurs mouvements sociaux et la multitude des protestations. Cette crise profonde a créé une grande déception et la perte d'espoir dans la capacité des gouvernements pour parvenir à une solution et un changement de la réalité sociale et politique du pays. Sans oublier, l'impact néfaste de la contrebande sur l'économie tunisienne outre l'échec du modèle de développement actuel.
Ainsi, face aux difficultés sociales, la centrale syndicale s'est attachée à la grève générale prévue le 17 janvier 2019, pour revendiquer l'augmentation salariale dans la fonction publique.

Il va sans dire que les choses ne vont pas mieux sur le plan politique. En effet, le conflit entre les deux têtes de l'exécutif a créé une grande tension, approfondissant la crise prédominante sur le paysage politique national.

Mais malgré toutes ses difficultés, plusieurs Tunisiens gardent espoir dans la réussite de l'expérience tunisienne, dans la mesure où ils considèrent que leur révolution n'a pas de prix, notamment, avec la liberté d'expression et le droit à une presse libre, outre la consécration de la démocratie et l'instauration d'élections libres, intègres et transparentes.

Toutefois, des défis politiques restent à réaliser à l'instar de la mise en place de la Cour constitutionnelle, le renouvellement de la composition de l'Isie, ainsi que le maintien de la sécurité puisque la menace terroriste persiste malgré les grandes avancées réalisées dans ce sens et les multiples réussites sécuritaires.

En tout état de cause, la révolution tunisienne était celle d'un peuple. Elle n'était le fruit ni d'une révolution d'un parti ou d'un leader. Pour cela, les Tunisiens la préserveront et empêcheront sa spoliation. Leur révolution a été faite par les rêveurs, et durant laquelle seuls les courageux sont morts pour ne profiter, finalement, qu'aux lâches. Ces lâches qui menaient la belle vie et jouissaient du luxe dans les pays étrangers.


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