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De l'endoctrinement au viol…
Publié dans Business News le 05 - 02 - 2019

Nous n'avons pas assez de recul pour évaluer l'ampleur de l'impact que la révolution a eu sur la société tunisienne. Des études sociologiques, anthropologiques et culturelles des mutations de la société tunisienne ces dernières années livreront des révélations surprenantes. Si les langues se sont déliées, si les gens s'assument plus, si on est plus libre d'oser être soi-même, d'autres pratiques, courants et modes de fonctionnement sont sortis au grand jour. L'endoctrinement et le radicalisme en font partie.

Le fait que des enfants aient été trouvés au sein d'une école à Regueb, déconnectés de toute réalité sociale, endoctrinés, radicalisés et violés, est loin d'être un fait divers, un déraillement, une histoire sans grande importance.
Ne vous méprenez pas, ces enfants ne sont pas admis dans une école bien aux normes pour connaitre les fondements de la religion, apprendre le coran par cœur et devenir des musulmans exemplaires. Non, ils sont enfermés dans un établissement où ils sont coupés du monde, endoctrinés selon un mode de fonctionnement qui n'en admet aucun autre, aucun droit à la différence, à la réflexion, à la remise en question. Dans ces écoles, les enfants reçoivent un enseignement très spécial. Ils sont déscolarisés et n'apprennent pas la grammaire, la conjugaison, les langues étrangères, l'addition et la soustraction, les sciences, l'art… rien de tout ça. A quoi bon apprendre les règles régissant un monde de mécréants qu'on leur apprendra à mépriser ?
Ces enfants, dont certains sont à peine âgés de 3 ans, apprennent à se lever à l'aube pour faire la prière, apprennent l'histoire du prophète, l'arbre généalogique de ses compagnons, les hadiths qui devront régir leur vie et les duâa qu'ils devront prononcer à chacun de leurs faits et gestes. Ces enfants sont aussi abusés et violés. On exerce une emprise sexuelle sur eux afin de mieux les contrôler et de faire en sorte qu'ils restent sous la domination de ceux qui veulent les endoctriner (et assouvir aussi leurs pulsions sexuelles sur des jeunes sans défense).
A ces enfants, on apprendra aussi le monde extérieur, différent et terrifiant, est un monde mauvais dont il faut se méfier et qu'il ne faut pas suivre. Un monde qu'ils apprendront à haïr une fois adultes et qu'ils voudront combattre. Oui car ce sont de futurs combattants qu'on est en train de former. Et pas toujours dans le sens figuré du terme. Les jihadistes, les takfiristes, ceux qui pensent que le pays dans lequel ils vivent est un ennemi à combattre ne sont pas nés du néant. Ils ont été entrainés à voir les autres comme des ennemis et plus ils sont entrainés tôt, meilleur sera le résultat.

S'il ne faut pas croire qu'il s'agit d'un complot de grande ampleur qui vise à transformer tous nos enfants en futurs tueurs, il ne faut pas non plus sous-estimer l'impact de certaines écoles sur les générations de demain. Le nombre de ces écoles illégales reste marginal et ne constitue pas une menace immédiate, mais cette menace est latente et risque de devenir réelle dans les années à venir. Que deviendront ces enfants une fois leur « cursus » dans ce genre d'établissement terminé ? Pourront-ils s'intégrer à la société tunisienne telle qu'elle est aujourd'hui ? Sans doute que non.
Des gens comme Noureddine Khademi, ancien ministre des Affaires religieuses, et Seifeddine Makhlouf, avocat, menacent et mettent l'affaire de l'école de Regueb sur le camp des clivages entre religieux et irréligieux, musulmans et mécréants. Ils oublient – ou font semblant d'oublier – qu'il s'agit tout simplement d'une affaire d'abus d'enfants. L'ancien ministre des Affaires étrangères prend les gens pour des idiots en abordant l'affaire comme une « guerre contre le Coran et les préceptes de l'islam ». Seifeddine Makhlouf s'attaque directement au procureur de la République de Sidi Bouzid pour avoir ordonné de faire subir aux enfants des tests afin de vérifier s'ils ont été sexuellement abusés. Des tests qui ont prouvé que ces enfants ont véritablement été violés. Mais si Seifeddine Makhlouf se permet de telles injures publiques proférées contre un procureur de la République, c'est qu'il sait que son immunité d'avocat le protège contre les poursuites qu'un citoyen lambda encourait à coup sur.

Comment peut-on encore trouver des arguments lorsque des enfants ont été abusés sexuellement ? Comment les parents peuvent-ils protester contre la fermeture d'une école après avoir découvert que leurs enfants y étaient maltraités, y ont contracté des maladies et y ont été violés ?
Il est difficile pour certaines personnes de trouver réponse à ces interrogations, preuve, encore une fois, qu'il existe un gouffre entre deux franges de la société. Celles qui croient en la loi et le savoir et d'autres qui estiment qu'il faut fabriquer un autre monde qui obéit à leurs croyances et vision de la vie. Peu en importent les moyens, même si des enfants en sont victimes, ils ne sont pour eux que des dommages collatéraux…


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