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Tunisie - Les fuyards tentent de réécrire l'Histoire
Publié dans Business News le 16 - 05 - 2019

Démarrage aujourd'hui, jeudi 16 mai 2019, du procès de Habib Bourguiba, premier président de la République tunisienne et fondateur de la Tunisie moderne, accusé post mortem, de l'assassinat de Salah Ben Youssef, alors que les Tunisiens sont englués dans une véritable crise économique et plutôt préoccupés par leur iftar que par une réécriture éhontée de l'Histoire de leur pays.

Les modernistes le considèrent, sans le soupçon d'un doute, comme le fondateur de cette Tunisie qu'ils aiment, orientée vers l'Ouest, moderne et égalitaire. Cette Tunisie qui a libéré la femme et parié sur l'enseignement de ses enfants. Pour eux, Habib Bourguiba est le Leader Suprême.
Et puis il y a ces nationalistes arabes et islamistes qui le considèrent comme assassin et mécréant, fondateur de cette Tunisie qu'ils exècrent, à l'opposé des pays arabo-musumans et leurs sociétés patriarcales, conservatrices et machistes. Pour eux, Habib Bourguiba est le terroriste suprême, celui qui a tué leur idole Salah Ben Youssef.
Tout un monde sépare ces deux-là. Ils vivent dans deux époques différentes. Pour être exact, quatorze siècles les séparent.

Ce jeudi 16 mai 2019, les nationalistes croient tenir leur revanche avec l'ouverture d'un procès monté de toutes pièces, dans le cadre de ce qu'ils appellent justice transitionnelle. A vrai dire, comme l'a écrit ce matin Selim Azzabi, leader du parti Tahya Tounes en reprenant le fameux slogan répété depuis 6 ans en jouant sur la consonance en langue arabe, il n'y a point de justice transitionnelle, il n'y a qu'une justice revancharde, vengeresse.
Par le biais de Sihem Ben Sedrine, présidente de l'Instance Vérité et Dignité, organe de cette justice transitionnelle, on tente depuis 2013 de réécrire l'Histoire du pays. Tous ceux qui ont occupé un poste de pouvoir sous Bourguiba et Ben Ali sont lynchés sur la place publique et accusés de tous les maux de la Tunisie. Vol, corruption, sous-développement, à les entendre, il n'y a rien qui marche depuis l'Indépendance de la Tunisie, il y a de cela 63 ans. A les entendre, la Tunisie serait une Suède ou une Suisse si Ben Youssef était resté au pouvoir.
Ce jeudi 16 mai 2019, Bourguiba et Ben Ali sont traités de tous les noms avec une indescriptible cruauté reflétant une absence totale de respect, de dignité et de valeur. Imed Daïmi et Salim Ben Hamidane, leaders du mouvement Harak de Moncef Marzouki, figurent en tête des accusateurs. Ils sont plus « Youssefistes » que la famille de Salah Ben Youssef elle-même. Sans l'once d'une preuve, et avant même le début du vrai-faux procès, ils accusent Habib Bourguiba d'être le commanditaire de l'assassinat du leader défunt par des mercenaires à Francfort-sur-le-Main en 1961. Il est assassin et terroriste, disent-ils. « Il est le terroriste suprême », déclare l'ancien ministre Ben Hamidane, lui-même mis en examen dans un gros scandale financier. Il y a quelques semaines, il l'a traité de pédophile. Soudain, la présomption d'innocence n'existe plus à ses yeux. Paradoxalement, le même Ben Hamidane se rappelle cette valeur basique de la justice quand il s'agit de personnes accusées de terrorisme. Paradoxalement encore, les mêmes qui accusent Bourguiba et Ben Ali de tous les maux et remettent en doute le patriotisme des deux présidents tunisiens, ont été les premiers à fuir le pays quand il était en crise et avait besoin de toutes ses compétences. Ils n'y sont revenus qu'après la révolution quand ils ont su que personne ne va s'occuper de chercher les véritables raisons de leur « évasion » et d'aller fouiner dans leurs dossiers judiciaires et ce dont ils étaient véritablement accusés.


Sur les réseaux sociaux, ce procès ne laisse pas indifférents les politiques. Tous ceux appartenant au camp moderniste savent parfaitement que c'est un procès monté de toutes pièces. Qu'il s'agit là d'un procès politique destiné à gagner des points lors de cette année électorale.
Abir Moussi, leader du PDL, parti de droite à l'extrême opposé des islamistes, n'a jamais mâché ses mots à l'encontre de ceux qu'elle appelle « traitres et vendus ».
Slah Mâaoui, ancien ministre et haut cadre du parti Machrouû joue l'ironie en multipliant les posts Facebook avec des clins d'œil historiques : « Des procès oubliés par l'IVD : La reine Didon qui s'est accaparé des terres, Okba qui a réalisé des conquêtes terroristes,… » Et dans un subtil jeu de mots en référence à Sihem Ben Sedrine (dont le prénom en arabe signifie flèches), M. Maâoui conclut : « Le leader, tu resteras comme un aigle dans le ciel, les flèches de la haine viscérale n'atteindront pas ta grandeur ! ».
Les deux membres élus de l'IVD, Lilia Bouguira et Mustapha Baâzaoui figurent parmi les nombreuses personnes qui ont dénoncé la supercherie de Sihem Ben Sedrine et la manipulation de l'IVD, outil de justice transitionnelle, à des fins politico-historiques. Rebondissant sur le procès de Bourguiba, Mme Bouguira écrit : « La justice transitionnelle ou la fakejustice faite sur mesure et pour bien de mesures ». M. Baâzaoui écrit pour sa part : « Quelle base juridique y a-t-il pour pouvoir juger des morts ? Comment les magistrats sont-ils tombés dans cette comédie ? » « Question aux juristes : les textes de loi et la justice peuvent-ils détailler des faits historiques ? Le procès des assassins de Ben Youssef est un exemple !»
Ailleurs, un peu partout, les Facebookers aficionados de Habib Bourguiba se lâchent en postant un peu partout les photos de Habib Bourguiba avec des messages parfois ironiques, parfois insultants contre Sihem Ben Sedrine et les différents nationalistes arabes qui veulent réveiller les morts et réécrire l'Histoire : « Ils ont lâché les criminels vivants et se sont amusés à juger les morts », « En supposant que la justice prouve la culpabilité de Habib Bourguiba, Taïeb Mhiri et Béchir Zarg Laâyoun, que va-t-il se passer ? Ils vont être condamnés à mort ? », lit-on ici et là.

Une chose est sure, c'est que ce procès du 16 mai et les réactions qui ont suivi, ont montré que le processus de réconciliation est un véritable mirage et que la justice transitionnelle entamée en 2013 a été un véritable échec. Vouloir réécrire l'Histoire dans un sens bien précis, autre que celui de la pure vérité, ne peut se faire par des hommes politiques ou des personnes politisées. La société civile est là pour rappeler aux différents usurpateurs qui ont pris l'avion au lendemain du 14-Janvier pour revenir au pays (et au lendemain des élections de 2014 pour le fuir de nouveau), que la réécriture de l'Histoire de la Tunisie ne peut pas se faire aussi facilement qu'ils le pensaient. Qu'elle ne pourra pas se faire tout court. Les médias et les hommes politiques défendant l'héritage moderniste bourguibiste sont nettement plus nombreux et plus puissants qu'eux.
Ce que l'Histoire retiendra vraiment ? La révolution de 2011 et le processus de la justice transitionnelle entamé ensuite n'ont pas abouti à résoudre les problèmes économiques et encore moins les interrogations historiques. Pire que tout, ces usurpateurs et historiens auto-proclamés n'ont réussi qu'à diviser les Tunisiens autochtones, alors qu'ils étaient bien unis les 14, 15, 16 et 17 janvier quand ils étaient, eux, à Paris et à Londres.


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